Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, a effectué une mission au Sénégal du 8 au 14 mars 2023. L’objet de cette mission c’était de faire le point sur l’évolution récente de l’économie, de mettre à jour les prévisions macroéconomiques et  de discuter des options potentielles pour un nouveau programme économique et financier soutenu par le FMI.
Le Sénégal, vient de boucler, avec la mission de courte durée du FMI qui s’est tenue du 08 au 14 mars 2023, la sixième et dernière revue du Programme relatif à l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques(ICPE) conclu avec le FMI sur la période 2020-2022. Ainsi, au terme de cette mission, le Sénégal a réalisé «avec succès l’essentiel deson programme économique et financier relatif au déficit budgétaire, au plancher des recettes fiscales, ay plafond d’endettement, ay niveau de dépenses sociales, etc). Cela, en dépit des différents chocs qui sont intervenus durant la période sous revue (crise sanitaire, crise économique, crise sécuritaire, crise énergétique, crise climatique et crise alimentaire) » note le communiqué du FMI.
Selon le communiqué, «cette mission a été également l’occasion d’échanger avec le FMI sur les possibilités et contours de conclusion d’un nouveau programme économique et financier d’ici la fin de l’année 2023 ». Alors, ce nouveau programme «devra s’inscrire sur la même durée de trois (3) ans (2023-2025), intègrera un large spectre de problématiques actuelles, liées notamment à l’environnement, à la protection sociale et à l’énergie, afin de saisir toutes les opportunités de financements multilatéraux, bilatéraux, et commerciaux qu’elles offrent ».
Selon les estimations préliminaires du Fmi, «la croissance économique a été de 4 % en 2022, et l’inflation s’est établie à 9,7 %. La croissance de l’activité économique devrait s’accélérer en 2023, et l’inflation se modérer ». En outre, «le renforcement de la mobilisation des recettes intérieures et la rationalisation des dépenses devraient contribuer à atténuer les perturbations économiques liées à un accès plus difficile au marché régional des titres publics ».
Les négociations pour un nouveau programme soutenu par le FMI devraient commencer en avril. Â
À l’issue de la mission, M. Gemayel a indiqué que : « L’économie sénégalaise a connu en 2022 un ralentissement plus marqué que prévu, avec une croissance du PIB réel désormais estimée à environ 4 % au lieu de 4,7 % projeté, en raison d’une campagne agricole moins favorable et d’une contraction de la production industrielle. L’inflation moyenne a atteint 9,7 %, son plus haut niveau depuis plusieurs décennies, en grande partie du fait de la flambée des prix des denrées alimentaires. Les recettes fiscales ont été légèrement inférieures aux prévisions, tandis que les dépenses courantes ont dépassé l’objectif fixé en raison de l’augmentation de la masse salariale de l’administration publique. Les subventions à l’énergie ont atteint le niveau record de 692 milliards de francs CFA (4 % du PIB). Pour contenir le déficit budgétaire, les dépenses d’investissement ont été réduites. La dette publique est estimée à 75,0 % du PIB, dont 67,5 % du PIB pour le gouvernement central. Le déficit des comptes courants s’est considérablement creusé en raison principalement de l’augmentation des factures d’importations ».
Selon lui, «pour 2023, la croissance de l’activité économique devrait s’accélérer, bien qu’à un rythme plus lent qu’initialement projeté, tandis que l’inflation devrait baisser à 5 %. Les perspectives à moyen terme restent favorables et devraient bénéficier à la fois du démarrage de la production de pétrole et de gaz et de la mise en Å“uvre de réformes structurelles destinées à renforcer la participation du secteur privé à l’activité économique dans la mise en Å“uvre du PAP3 du Plan Sénégal Emergent (PSE) en cours de préparation ».
M. Gemayel a estimé que «les premiers signes d’un resserrement des conditions de financement sur le marché régional des titres publics appellent à la vigilance et à l’élaboration d’un plan de contingence. Dans ce contexte, l’amélioration de la mobilisation des recettes fiscales et la rationalisation des dépenses publiques non prioritaires contribueront à atténuer les pressions financières, tout en préservant la viabilité de la dette ».
Les négociations pour un nouveau programme économique et financier soutenu par le FMI commenceront en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale et se poursuivront à Dakar à la fin du mois d’avril.
Rappelons que l‘équipe du FMI a été reçue en audience par le Premier ministre, M. Amadou Ba et a rencontré le Ministre des Finances et du Budget, M. Mamadou Moustapha Ba, Mme le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, le Directeur National de la BCEAO, M. Ahmadou Al Aminou Lo, divers services de l’Etat, les partenaires au développement, ainsi que des représentants du milieu des affaires et de la société civile.
Modou FALL
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