décembre 3, 2023
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URBANISATION : Financer le développement des villes africaines

Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a promis jeudi un plus grand engagement en faveur du développement des villes et a souligné la nécessité d’accroître les investissements et l’autonomie des municipalités, moteurs de la croissance économique du continent.

Le patron de la Banque s’est exprimé lors d’un forum de haut niveau pour les maires intitulé : « Tirer parti des villes et des municipalités pour le développement national », qui s’est tenu en marge des Market Days 2023 de l’Africa Investment Forum à Marrakech, au Maroc.

La réunion, coorganisée par la Banque africaine de développement et Big Win Philanthropy(le lien est externe), a réuni des maires et des gouverneurs de plusieurs grandes villes africaines, dont Lagos, Dakar, Addis-Abeba Abidjan, Kigali et Nairobi, ainsi que des représentants de gouvernements et d’organismes financiers et de développement.

« Le Forum des maires lance ce que nous espérons être le début d’une nouvelle collaboration entre les institutions financières, les villes, les États et les municipalités, afin d’accélérer la croissance et le développement de l’Afrique », a déclaré M. Adesina dans son allocution de bienvenue. « Cela montre également la priorité que les partenaires et les investisseurs de l’Africa Investment Forum accorderont à l’amélioration des investissements dans les projets au niveau infranational », a-t-il ajouté.

La session comprenait également une présentation d’un nouveau rapport sur les villes africaines, intitulé « Passer des millions aux milliards de dollars : financer le développement des villes africaines » (From Millions to Billions: Financing the Development of African Cities), commandé par la Banque africaine de développement.

S’exprimant au nom du maire de Marrakech, Mme Khadija Bouhrachi, adjointe au maire, a déclaré que la ville de Marrakech est une ville hospitalière pour tous les visiteurs. Alors que les villes attirent par leur promesse de revenus plus élevés, les gouvernements doivent investir dans des services, des espaces verts, des marchés très diversifiés et des emplois décents et bien rémunérés, a-t-elle déclaré : « La performance économique joue un rôle crucial dans le bon fonctionnement de nos économies ».

Jean Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique), a déclaré que l’avenir de ce continent était lié à la manière dont les décideurs politiques pouvaient rendre les villes plus attractives et plus accueillantes pour les populations et les jeunes.

« Les banquiers doivent changer de perspective lorsqu’ils traitent avec les gouvernements locaux. Nous saluons cet événement qui essaie de faire avancer les choses », a déclaré M. Mbassi, ajoutant que la recherche et l’innovation sont également des éléments importants à prendre en compte.

 

Passer des millions aux milliards de dollars : un nouveau rapport révèle les défis et les opportunités pour l’Afrique

Les conclusions du rapport montrent une augmentation spectaculaire du nombre d’habitants : la population urbaine africaine devrait presque tripler au cours des 25 prochaines années, pour atteindre 1,5 milliard d’habitants d’ici 2050. La ville de Lagos comptera environ 24,5 millions d’habitants en 2050, soit plus de 32 fois sa taille lorsque le Nigeria a accédé à l’indépendance en 1960, indique le rapport.

Pour relever ce défi, on estime que les pays africains devront investir environ 5,5 % de leur PIB annuel dans leurs villes, soit environ 140 milliards de dollars par an.

Astrid Haas, économiste et co-auteur du rapport, a déclaré que ce dernier s’appuyait sur une analyse « ascendante » des différents budgets de dix villes africaines. « L’urbanisation est la mégatendance qui remodèle le continent africain », a-t-elle déclaré, « aucun pays ne s’est jamais développé sans plan d’urbanisme ».

Le rapport souligne plusieurs stratégies clés pour les villes : la création d’environnements favorables, l’augmentation des flux de revenus vers les villes, la vision, l’amélioration de l’autonomie budgétaire et de la solvabilité.

Affirmant que « les villes sont le moteur de la croissance économique », Mme Haas a partagé des exemples de réussite à travers le continent et le monde, tels que la Chine, le Brésil, Le Cap et la ville d’Abidjan — avec ses « investissements audacieux et volontaires dans le domaine des transports. »

« Il est temps de voir grand ; les villes africaines détiennent le pouvoir. Agissons avec audace pour « transformer l’avenir de l’Afrique pour les générations à venir », a déclaré Mme Haas.

Jamie Cooper, présidente fondatrice de Big Win Philanthropy, a fait l’éloge de l’Éthiopie, pionnière en matière de réduction de la malnutrition, et de la maire de sa capitale Adanech Abebe, qui était présente, pour le rôle qu’elle a joué dans la transformation de sa ville. En moins d’un an, Addis-Abeba a fermé plus de 100 rues à la circulation automobile le dimanche, afin que les enfants et les familles puissent marcher et jouer. Mme Abebe s’est également engagée à créer 12 000 aires de jeux dans la capitale, a déclaré Mme Cooper.

« Chacun a sa propre vision. Nous nous réjouissons de poursuivre vos projets avec vous », a déclaré Mme Cooper.

 

La Banque africaine de développement promet davantage pour les villes et les zones urbaines

La Banque africaine de développement consacre 2 milliards de dollars par an à des projets et des programmes qui ont un impact positif direct sur les zones urbaines à travers l’Afrique, a indiqué M. Adesina. Ces projets couvrent un large éventail de domaines, notamment le logement, les transports, l’accès à l’eau potable et l’amélioration des systèmes d’assainissement et d’évacuation des eaux usées.

Elle dispose également d’un Fonds de développement urbain et municipal (UMDF), qui soutient 15 villes, avec une assistance technique, le renforcement des capacités pour la planification urbaine intégrée, la gouvernance, la préparation de projets, et une gestion urbaine plus large, incluant la gestion fiscale municipale.

Mais l’institution ira encore plus loin, a indiqué M. Adesina. « Alors que les maires travaillent d’arrache-pied pour exploiter cette source de financement public et d’autres, il convient d’accorder une plus grande priorité à l’attraction d’investissements privés dans les villes ».

Il a présenté quatre façons d’y parvenir : en accordant une plus grande autonomie et une plus grande responsabilité budgétaire aux villes et aux localités ; en utilisant des titres de créance qui pourraient fournir un financement plus important ; en développant un meilleur financement hypothécaire pour rendre les villes plus vivables avec un accès à des logements abordables ; et en fournissant un espace réglementaire supplémentaire pour lever des fonds sur les marchés de capitaux locaux en émettant des obligations municipales et des obligations vertes pour stimuler leur propre financement.

  1. Adesina a donné d’autres bonnes nouvelles concernant les approbations du conseil d’administration de l’institution : L’UMDF, qui a mobilisé 50 millions de dollars pour la période 2023-27, servira à soutenir les villes et les municipalités et sera partagé selon un ratio de 60 % pour la préparation de projets urbains, 20 % pour l’urbanisme et 20 % pour l’accès des municipalités aux écosystèmes d’appui financier.

« En outre, la Banque africaine de développement accordera des prêts pour un montant projeté d’environ 2 milliards de dollars en 2024 en faveur de vos villes et municipalités », a annoncé M. Adesina.

« Afin de soutenir vos efforts de maires pour accroître les investissements dans vos villes, l’Africa Investment Forum va commencer à donner la priorité aux projets bancables qui peuvent garantir des investissements pour les villes », a déclaré M. Adesina. « Le programme de l’AIF intégrera de manière permanente des sessions spéciales consacrées aux villes », a déclaré M. Adesina. « L’AIF donnera la priorité aux projets bancables des gouverneurs et des maires des villes et des municipalités ».

 

Financer le développement des villes africaines

L’urbanisation est la tendance de fond qui redéfinit l’Afrique. La population du continent augmente à un rythme spectaculaire. Elle devrait atteindre le seuil des quatre milliards d’habitants d’ici à la fin du siècle.

À cela s’ajoute une migration sans précédent des campagnes vers les villes, entraînée en grande partie par les jeunes. En raison de cette confluence démographique, la population urbaine en Afrique devrait presque tripler pour atteindre environ 1,5 milliard de personnes d’ici à 2050.

Avec un taux de croissance aussi rapide, il est urgent de doter les villes des moyens nécessaires pour leur permettre de prospérer dans un avenir incertain. Les dirigeants municipaux, nationaux et mondiaux doivent saisir cette opportunité dès maintenant afin d’assurer que les villes africaines deviennent les lieux de compétitivité économique et de vitalité qu’elles aspirent à être. La manière dont les africains planifient leur urbanisation rapide déterminera la trajectoire du continent pour les siècles  à venir.

Les villes africaines ne sont pas encore les moteurs de la croissance économique qu’elles pourraient devenir sur le continent. Des investissements intelligents dans les infrastructures, la fourniture de services de qualité et la création de nombreux emplois sont indispensables. Le déficit d’infrastructures à lui seul est immense : pour le combler, il faudra plus que doubler les investissements existants pour les porter à un montant compris entre 130 et 170 milliards de dollars par an, dont la majeure partie devra être déployée dans les villes du continent.

Le rapport ci-joint est articulé autour d’une analyse globale des modalités de financement des villes africaines et met en évidence les difficultés fréquemment rencontrées en relation avec la demande et l’offre du financement, qui empêchent les autorités locales africaines à se financer de façon adéquate.

Pour mener à bien ce travail, le rapport s’appuie sur les analyses approfondies de dix villes (cf. annexe A). Il va ensuite au-delà des analyses existantes qui concluent simplement que « les villes africaines ont besoin de plus de financement » ou que « les villes africaines ont besoin de projets financièrement tangibles ». Bien que ces difficultés varient en type et en gravité selon les villes, les études de cas révèlent des thèmes communs et mettent en lumière des options pour améliorer à la fois l’offre et la demande de financement infranational si les gouvernements municipaux et nationaux collaborent et si les financiers sont informés  des opportunités.

 

À l’échelle des villes, les chiffres sont tout aussi impressionnants. Lagos abritera environ 24,5 millions d’habitants en 2035, soit 32 fois plus que lorsque le Nigeria a obtenu son indépendance en 1960.1 De l’autre côté du continent, la population d’Addis-Abeba a presque doublé depuis 20002 pour atteindre plus de 5 millions d’habitants, et devrait encore gagner 2 millions d’habitants d’ici 2035.

Pour mieux comprendre l’impact de cette mégatendance sur le continent, il suffit d’observer des régions comme l’Amérique latine et l’Asie. La Colombie au sommet de sa croissance urbaine n’avait qu’un taux annuel moyen de 2,5 % par an ;5 et il lui a fallu plus de 80 ans au pays pour passer de 31 %6 à 82 %7 d’urbanisation. En Chine, pays qui a connu jusqu’à présent la transition urbaine la plus rapide au monde, les villes ont accueilli 700 millions d’habitants en 40 ans environ. La population des villes africaines augmentera de 50 % en moins de la moitié du temps.

Avec un taux de croissance aussi rapide, il est urgent de doter les villes les moyens qui leur permettront de prospérer dans un avenir incertain. Les leaders municipaux, nationaux et mondiaux doivent saisir cette opportunité dès maintenant afin de garantir que les villes africaines deviennent les bastions de compétitivité économique et de vitalité qu’elles aspirent à être. Les leaders doivent multiplier les efforts pour offrir une vie de qualité à tous les citoyens urbains – une vie qui implique l’accès à des espaces verts, aux services de base, à des communautés sûres pour élever des familles et apporter des solutions durables aux défis climatiques.

La manière dont les africains planifient leur urbanisation rapide déterminera la trajectoire du continent pour les siècles à venir. L’histoire nous montre qu’aucun pays n’a jamais atteint le statut de pays à moyens revenus sans avoir bien géré sa transition urbaine. Dans le monde, des villes autrefois affectées par des inégalités, le déclin urbain et la criminalité, se sont transformées grâce à des investissements audacieux et intentionnels dans les infrastructures urbaines – notamment les transports, le logement et les espaces publics – et en accélérant la fourniture de services de qualité à leurs citoyens. Ces succès pourraient servir de leçons pour le continent.

Les villes africaines ne sont pas encore les moteurs de la croissance économique qu’elles pourraient devenir. Des investissements intelligents dans les infrastructures, la fourniture de services de qualité et la création d’emploi sont indispensables. Le déficit d’infrastructures à lui seul est immense : pour le combler, il faudra plus que doubler les investissements existants, pour les porter à un montant compris entre 130 et 170 milliards de dollars10 par an, dont la majeure partie devra être déployée dans les villes du continent. Cette tâche est rendue difficile par une croissance démographique effrénée, le faible revenu par habitant, la collecte limitée de revenus et la centralisation des infrastructures. Combinés, ces éléments rendent les stratégies budgétaires conventionnelles à l’échelle des villes terriblement inadéquates.

Le regroupement de jeunes économiquement actifs dans les villes est une opportunité d’innovation, de croissance et de prospérité. Pour exploiter ce potentiel, les leaders locaux et nationaux doivent à présent investir des milliards dans les villes.

Ce rapport s’articule autour d’une analyse globale des modalités de financement des villes africaines et met en évidence les difficultés fréquemment rencontres en relation à la demande et a l’offre du financement, qui empêchent les autorités locales africaines à se financer adéquamment.

Pour mener à bien cet travail, le rapport s’appuie sur les analyses approfondies de 10 villes (voir Annexe A). Il va ensuite au-delà des analyses existantes qui concluent simplement que « les villes africaines ont besoin de plus de financement » ou que « les villes africaines ont besoin de projets financièrement tangibles ». Bien que ces difficultés varient en type et en gravité selon les villes, les études de cas révèlent des thèmes communs et mettent en lumière des options pour améliorer à la fois l’offre et la demande de financement infranational si les gouvernements municipaux et nationaux collaborent et si les financiers sont informés des opportunités. Le rapport s’intéresse également aux pays en dehors de l’Afrique, et met en avant les bonnes pratiques de l’Amérique latine et de l’Asie qui pourraient inspirer les approches dans les villes africaines.

Du côté de la demande, le rapport montre comment les villes africaines peuvent attirer des financements de manière proactive selon leurs propres conditions grâce à une série d’actions simultanées visant à améliorer leur solvabilité.

Celles-ci incluent :

Investir dans une gouvernance à plusieurs niveaux.

Les villes africaines disposent de différents degrés d’autonomie budgétaire et de gouvernance, et toutes les villes ne sont pas légalement en mesure d’emprunter. Le niveau limité de décentralisation à travers le continent rend nécessaire l’implication des gouvernements centraux lorsque les villes mobilisent des financements pour les infrastructures. Dans ce contexte, la collaboration entre les différents niveaux de gouvernements est essentielle et nécessite un investissement continu.

Améliorer la collecte de revenus et stabiliser les transferts fiscaux.

Sur tout le continent, la collecte de revenus est faible et les transferts fiscaux sont insuffisants pour répondre aux besoins croissants des villes. Certaines villes africaines qui pourraient emprunter davantage s’abstiennent de le faire en raison de préoccupations concernant la collecte de revenus et le service de la dette. Afin de résoudre les problèmes de collecte de revenus, les villes doivent mettre en œuvre des réformes administratives et politiques ; adopter la numérisation et l’innovation dans le domaine des technologies financières peut également contribuer à accélérer leurs progrès. En fin de compte, la capacité de collecter des revenus dépendra de la capacité des villes à fournir à leurs citoyens les infrastructures et les services qu’ils souhaitent à des prix abordables.

Améliorer la capacité d’absorption.

De nombreuses villes africaines sont incapables d’utiliser de manière adéquate et productive les budgets d’investissement existants. Les villes doivent renforcer leur capacité à financer des projets appropriés de manière responsable et en temps opportun. Si elles y parviennent, cela les aidera à déployer les ressources de façon plus efficace tout en les plaçant dans une meilleure position pour mobiliser des financements supplémentaires.

Développer des pipelines de projets d’infrastructure soutenus par des données plus complètes.

Les sponsors de projets et les investisseurs exigent des pipelines étayés par des données montrant le retour attendu du projet, les processus de développement du projet, la consultation avec les bénéficiaires et l’impact attendu. Ces données doivent inclure la part des infrastructures prévues qui sera financée par les ressources de la ville et l’ampleur du déficit d’investissement qui doit être comblé par un financement externe. Des pipelines de projets financièrement solides élimineront un obstacle courant à la mobilisation de financements.

Au cours des cinq dernières décennies, les villes africaines ont été confrontés aux limites du système financier mondial à répondre à leurs besoins. Pour changer cela, le secteur financier doit considérer qu’investir dans les villes africaines n’est plus « risqué » mais «absolument nécessaire ». Les villes africaines qui effectuent la transition vers des pôles économiques compétitifs, inclusifs et à faibles émissions de carbone récolteront les fruits de la stabilité, la croissance économique, de la création d’emplois et de l’attraction des talents. De plus, ces investissements iront bien au-delà de ces villes et auront un effet multiplicateur pour leurs nations, le continent et l’économie mondiale.

Ce rapport propose également plusieurs mesures spécifiques pour augmenter l’offre de financement:

Investir dans un calibrage des risques et une notation de crédit appropriés.

Les agences de notation de crédit doivent s’engager directement auprès des villes africaines, au lieu de supposer que les notations à l’échelle nationale s’appliquent également aux centres urbains. Cela permettra d’obtenir une évaluation plus précise et plus adaptée aux capacités d’emprunt des villes.

Renforcer les capacités législatives et institutionnelles afin de mobiliser les capitaux nationaux et d’emprunter en monnaie nationale. Les villes d’Amérique latine et d’Asie qui réussissent aujourd’hui à accéder au financement l’ont souvent fait d’abord à partir de leurs marchés financiers nationaux. Si les villes africaines parviennent à mobiliser les marchés financiers locaux, les flux financiers seront améliorés et les risques réduits. Ces réformes doivent être complétées par des efforts visant à mettre en relation les épargnants nationaux avec les emprunteurs nationaux et à renforcer les écosystèmes financiers locaux.

Compléter les accords de méga-infrastructures.

Les pays africains ont entrepris plusieurs projets de méga-infrastructures avec des financements bilatéraux et multilatéraux. Ils peuvent tirer parti de l’impact de ces projets en les urbanisant de façon intelligente et en investissant dans des infrastructures et des services urbains complémentaires.

À moins que des changements urgents ne soient apportés, les villes africaines ne demanderont ni ne recevront les financements dont elles ont désespérément besoin pour relever les défis posés par une urbanisation sans précédent. Une combinaison d’efforts des secteurs public et privé ciblant l’offre et la demande des marchés financiers est essentielle pour façonner le développement de l’Afrique à l’horizon 2050, lorsque qu’il est prévu que la population urbaine du continent soit la plus importante au monde.

Le moment est venu de voir les choses en grand. Lorsqu’elles sont mises en oeuvre de manière réfléchie et diligente, les mesures audacieuses prises aujourd’hui peuvent garantir que les villes du continent soient des lieux productifs, agréables à vivre et durables, où les citoyens vivent, mais aussi prospèrent.

Paysage du financement des villes en Afrique

Le paysage urbain africain évolue rapidement. Les villes se développent, tant en surface qu’en population. De nouvelles formes d’activité économique voient le jour grâce à la numérisation de la communication et des transferts de fonds.  De récentes données révèlent que la population des villes africaines augmente de 3,5 % par an. Près des deux tiers de cette croissance s’expliquent par les naissances qui ont lieu dans les villes. Le reste est dû à l’exode des populations rurales en quête d’opportunités économiques, de services et d’une meilleure qualité de vie.

Le PIB de l’Afrique subsaharienne a plus que quintuplé entre 1990 et 2020. Des données récoltées dans 2 600 villes situées dans 34 pays africains montrent que le simple fait d’emménager dans une zone urbaine se traduit par une croissance économique ainsi qu’une amélioration des conditions de vie. Les revenus urbains sont supérieurs aux revenus ruraux et le taux de fécondité dans les villes africaines est trois fois inférieur à celui des zones rurales. De plus, la scolarisation des enfants africains vivant en zone urbaine dépasse de 2,5 à 4 ans celle de leurs pairs qui vivent en zone rurale. Par exemple, les pays qui ont été impliqués dans un conflit au cours des dernières années, comme Madagascar, le Niger, le Zimbabwe et le Soudan du Sud, ont été confrontés à une baisse du revenu par habitant. À l’inverse, dans des pays comme le Ghana, la Tanzanie et l’Éthiopie, l’urbanisation s’est accompagnée d’une hausse du PIB par habitant.

Si les villes en rapide expansion ne se sont pas encore effondrées sous l’afflux de nouveaux habitants, elles ne se sont pas non plus développées au point de devenir les pôles économiques, sociaux et culturels qui ont vu le jour ailleurs dans le monde lors de différentes phases d’urbanisation.

De nombreuses villes africaines plient sous la pression et ne sont pas en mesure de correctement prendre en charge les espaces urbains engorgés, qui deviennent de plus en plus difficiles à gérer. Cela se traduit par des manques en matière d’accès au logement, à l’électricité, aux transports, à l’eau et à un système d’assainissement adéquat. Voilà quelques-uns des facteurs qui ont forcé de nombreux citadins africains à mettre en place des dispositifs informels pour avoir accès à un logement, aux services de première nécessité et aux transports.

La forte corrélation historique entre l’urbanisation et l’obtention du statut de pays à revenu intermédiaire repose sur le fait que les administrations investissent massivement dans les infrastructures qui définissent les espaces urbains et permettent ainsi aux populations de vivre une vie longue, saine et productive. Ce sont ces mêmes infrastructures publiques qui attirent et retiennent les entreprises, créant ainsi des opportunités d’emploi et une base pour l’industrialisation. L’absence d’investissement dans les espaces urbains africains est la principale raison pour laquelle la transition urbaine du continent n’a pas généré les mêmes avancées en matière d’industrialisation et de productivité que dans le reste du monde.

Afin de combler le déficit d’infrastructures qui existe actuellement en Afrique, il faudrait plus que doubler les investissements actuels pour atteindre un montant de 130 à 170 milliards de dollars19 par an.20 Cependant, la création d’infrastructures est compliquée par les faibles niveaux de revenu par habitant. En 2023, tandis que la population urbaine d’Afrique subsaharienne a atteint 40 % de la population totale, le revenu moyen par habitant était estimé à 1 690 dollars. Par opposition, lorsque la population urbaine a atteint cette même proportion en Asie de l’Est et dans le Pacifique, le revenu moyen par habitant était plus de deux fois supérieur (3 600 dollars).

Ces faibles niveaux de revenus ont précipité de nombreux Africains dans des situations précaires. Dans la majorité des villes, plus de 50 % de la population vit actuellement dans des quartiers informels et échappe aux administrations fiscales.23 Il est ainsi plus difficile pour les administrations d’obtenir les recettes ou revenus intérieurs qui leur permettraient d’investir dans les infrastructures et les services, dont les villes ont besoin.

De plus, par rapport à d’autres régions, les autorités locales africaines ont généralement très peu d’influence sur les investissements publics réalisés dans leurs villes. En-dehors de l’Afrique, les administrations infranationales, y compris les villes et autorités locales, réalisent 39,5 % de l’ensemble des investissements publics. Cette proportion est de seulement 24 % dans les pays africains.

L’urbanisation représente un enjeu économique, politique et social essentiel pour accélérer l’avancée vers les objectifs définis dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Ce dernier constitue un schéma directeur pour faire de l’Afrique la puissance mondiale de demain. Pour libérer ce potentiel, il est essentiel d’améliorer l’accès des villes aux financements. Augmenter les investissements publics grâce à l’emprunt financier pour construire des infrastructures urbaines et des services, facturer les utilisateurs par le biais de tarifs et de taxes et rembourser la dette à long terme a été un mode éprouvé de développement urbain. Si cette approche est appliquée dans les villes africaines, elle pourrait aboutir à la création de 380 millions d’emplois, catalysant la croissance économique et le développement.

Certains avancent qu’un financement bien plus important est nécessaire afin de gérer l’urbanisation. Ils invoquent l’urgence humanitaire et l’accès universel aux biens et aux services de première nécessité, l’importance économique que revêt la connexion des biens et des personnes à travers des pôles économiques compétitifs, ainsi que l’impératif environnemental qui consiste à éviter les externalités négatives liées aux changements climatiques et à la prestation de services informels. Ces exigences de financement sont également mises en avant dans les contributions déterminées au niveau national (CDN) pour les pays Africains dans le cadre de l’Accord de Paris et font partie des conditions pour atteindre les 32 % de réduction des gaz à effet de serre prévus d’ici 2030.

Dans la pratique, cependant, il n’est pas aisé pour les villes africaines d’accéder à des financements à long terme qui leur permettrait d’investir. L’Afrique dispose d’une faible capacité d’emprunt infranational, ce qui explique en grande partie le faible nombre d’investissements infranationaux réalisés sur le continent par rapport aux autres régions du monde. Cela signifie que les villes africaines dépendent largement des transferts réalisés par leurs gouvernements nationaux et des infrastructures construites par les agences nationales responsables de l’électricité, des routes et de l’eau. Si ces investissements sont importants pour les villes, les volumes de transferts budgétaires restent trop faibles et les décisions concernant l’attribution des fonds ne tiennent souvent pas compte de la réalité du terrain.

Cela plonge les collectivités territoriales dans l’incertitude car leurs décisions budgétaires et d’investissement dépendent des délais d’exécution des transferts réalisés par la trésorerie nationale. Dans ces conditions, il est donc difficile de garantir les infrastructures et services nécessaires à la croissance de la population urbaine. De nombreux projets d’infrastructure qui voient le jour s’avèrent difficiles à intégrer dans le tissu socio-économique changeant des villes concernées.

Depuis plus de dix ans, la décentralisation budgétaire est au coeur de l’Agenda de l’Union africaine. En juin 2014, l’Union africaine a adopté la Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local et approuvé la création d’un Haut Conseil aux collectivités territoriales. Cependant, l’intérêt suscité par cette charte au niveau national et le travail qu’elle requière sont extrêmement modestes. Seuls huit pays l’ont signée et beaucoup d’autres ont évoqué leurs craintes que la corruption locale et qu’une opposition politique dotée de pouvoirs budgétaires fassent obstacle à la décentralisation budgétaire. Ces défis de longue date ont été résumés en 2019 par la Banque africaine de développement (voir Figure

1). Il est urgent de relever ces défis, en raison de la mégatendance de l’urbanisation en Afrique et des limites de la décentralisation budgétaire, mais aussi des préoccupations concernant les conséquences mondiales de l’incapacité à investir dans les villes en croissance rapide.

Bien qu’on estime qu’il y a plus de 400 billions de dollars, dans le système financier mondial, la majeure partie de cet argent se trouve dans des juridictions perçues comme présentant un faible risque. L’idée de modifier cette allocation de capital mondial en faveur des villes africaines gagne du terrain. Si elle est souhaitable pour ces villes, elle l’est également pour la stabilité générale du secteur financier. Ce n’est pas une entreprise triviale, car les financements sont rarement dirigés vers les endroits considérés comme étant à haut risque et en grand besoin de développement, qui sont presque par définition jugés comme étant « non finançables »

Études de cas de dix villes africaines

Ces profils de ville visent à fournir un aperçu détaillé et contextuel des contraintes du côté de la demande en matière d’emprunt et d’investissement des collectivités territoriales dans le contexte africain. Ils ont été compilés à partir des données librement accessibles sur les villes. Ils reflètent ainsi les informations que ceux qui sont intéressés par les villes, y compris des investisseurs potentiels, serait en mesure de trouver à l’issue d’une recherche initiale sur les informations disponibles.

Dakar, la capitale du Sénégal, est une ville de près de 3,5 millions d’habitants, qui croît à un taux de 3,13 %. Elle constitue un puissant pôle économique, non seulement pour le Sénégal, où la ville génère environ 55 % du PIB du pays, mais aussi au sein de la région.

Le maire de Dakar, qui est élu par la Commune de Dakar, est souvent en opposition politique avec le parti au pouvoir sur le plan national et a parfois limité les efforts de coopération autour des politiques économiques et financières entre la ville et le gouvernement national. Il s’agit là d’un aspect important à prendre en compte dans les échanges avec la ville, et ce d’autant que les prochaines élections présidentielles au Sénégal sont prévues en 2024.

En 2015, Dakar était sur le point de devenir l’une des premières villes africaines en dehors de l’Afrique du Sud à émettre une obligation municipale. Elle avait entrepris tous les préparatifs nécessaires et l’obligation elle-même allait financer l’infrastructure du marché. Cependant, peu de temps avant son émission, le gouvernement national est intervenu en faisant valoir que la ville n’avait pas obtenu toutes les autorisations nécessaires pour la mener à bien. Ce lancement raté a potentiellement entravé la capacité de Dakar à émettre une obligation.

Le contexte macroéconomique du Sénégal reflète un pays doté d’une croissance économique stable et au potentiel économique notable. Avec un PIB de 78,547 milliards de dollars (PPA), c’est l’une des économies émergentes d’Afrique de l’Ouest. Le taux de croissance annuel du PIB de 4,1 % est indicatif d’une croissance économique solide, portée par des efforts de diversification et des investissements dans des secteurs clés. Le Sénégal comprend une forte population urbaine de plus de 8 millions d’habitants, soit 48,6 % de la population totale. Cette tendance à l’urbanisation présente à la fois des perspectives et des défis, tels que la nécessité de développer des infrastructures pour soutenir la population urbaine croissante. Le Sénégal est classé comme pays de catégorie B par la Banque africaine de développement, ce qui lui donne accès à des ressources à la fois concessionnelles et non concessionnelles auprès de la Banque. Il est important de noter que le Sénégal a accès à un financement en monnaie locale, ce qui lui confère des souplesses à la fois en matière budgétaire et pour le recours au marché du crédit. Le pays se targue d’une notation de crédit stable et d’un environnement politique lui aussi stable. Le déficit budgétaire mérite une mention spéciale, étant négatif à -6,13 %, ce qui traduit la prudence de la gestion budgétaire.

En revanche, le ratio recettes/PIB de 19,44 % indique les améliorations possibles à faire en matière de recouvrement des recettes. Le ratio de la dette au PIB du Sénégal s’élève à 73,16 %, ce qui dénote un niveau relativement élevé de dette publique qui nécessite une gestion prudente. Compte tenu de la position stratégique du pays en tant que plaque tournante régionale des échanges commerciaux et des transports en Afrique de l’Ouest, le Sénégal sert de voie d’accès aux pays sans littoral de la région et bénéficie de l’essor des possibilités qui se présentent sur le marché de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La loi sur la décentralisation de 1996 et le Code des collectivités locales de 1996 ont établi le cadre de décentralisation pour le Sénégal et définissent les compétences pour le niveau local de l’administration.

À la suite de cela, en 2013, le Code général des collectivités locales, également connu sous le nom de l’Acte III de la décentralisation, visait à organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable. Pour ce faire, l’Acte III insistait sur la nécessité que les communes et les départements, autrement dit les collectivités territoriales du Sénégal, disposent de ressources suffisantes pour s’acquitter de leurs responsabilités. Toutefois, dans la pratique, force est de constater que la décentralisation du financement n’a pas encore eu lieu.

Au contraire, il existe une unité nationale relevant du ministère des Finances, appelée la Direction générale des impôts et des domaines, qui est responsable de la gestion financière de Dakar et d’autres communes. Ainsi, dans la pratique, le gouvernement national contrôle l’intégralité des sources de recettes, y compris leur collecte, leur gestion

et leurs dépenses. Il est toutefois important de noter que, bien que le gouvernement national se charge de la gestion des recettes pour le compte de la commune, les recettes locales doivent quant à elles être intégralement reversées au niveau de l’administration publique qui en est responsable. Par exemple, si Dakar conserve un certain contrôle sur les sources de recettes de plus petite taille, telles que les frais de marché, la ville est néanmoins toujours tenue de les reverser au Trésor public car il lui est interdit de posséder son propre compte bancaire, à moins que le gouvernement national n’en soit un cosignataire. Ces recettes sont ensuite censées être reversées à Dakar pour y être dépensées. Outre les recettes collectées localement qui doivent être reversées à 100 % de leur valeur, les autres dotations de l’administration centrale sont allouées selon une formule, avec une forte composante d’égalisation. Chaque année, il est prévu que le gouvernement national fasse l’avance à la commune de 25 % de son budget, le reste devant être versé en fonction du montant réel des recettes locales levées.

Il est important de noter que les collectivités territoriales peuvent également conclure des partenariats avec le secteur privé, dont la valeur peut représenter jusqu’à 33 % de la part de l’actif. En 2012, en vue d’accroître les investissements privés, le gouvernement a créé deux fonds de garantie de l’État : le Fonds de garantie des investissements prioritaires et le Fonds souverain d’investissements stratégiques.

Le budget sénégalais

Les recettes de Dakar étaient en hausse jusqu’à la mise en oeuvre en 2015 de l’Acte III de la loi sur la décentralisation. Celui-ci a eu pour effet d’accroître le nombre de communes au sein de Dakar, ce qui s’est répercuté sur les coûts opérationnels de la gestion de la ville et sur la répartition de la base de recettes entre un plus grand nombre d’entités administratives de plus petite taille. La ville a accusé cette année-là une baisse de ses recettes et il lui a fallu attendre 2020 pour qu’elles se rétablissent pleinement et retrouvent leur niveau d’environ 111 millions de dollars.

Comme on l’a vu plus haut, l’un des principaux obstacles auxquels la ville se bute pour accroître ses recettes tient au fait que l’intégralité de ses finances demeure sous le contrôle du gouvernement national, de sorte que la ville ne maîtrise guère le montant des fonds qu’elle peut lever. La ville est toutefois autonome pour disposer de ses fonds externes, notamment ceux provenant de partenaires du développement et de dons privés.

Dans l’ensemble du Sénégal, les dépenses des collectivités locales, dont celles de la ville de Dakar, ne représentent que 1 % du PIB et 4 % de l’ensemble des dépenses publiques. D’après le budget de 2020, le premier poste du budget opérationnel, de 34,5 %, est consacré au personnel du bureau et du secrétariat du maire. La plupart des dépenses d’investissement (près de 70 %) ont été affectées aux routes.

Au Sénégal, les collectivités territoriales sont autorisées à emprunter à la fois auprès de bailleurs publics et privés, sur le marché local et le marché international. Néanmoins, pour ce faire, le montant prévu des recettes de sources locales doit couvrir à la fois les dépenses d’exploitation et l’encours de la dette. Compte tenu de la solidité du bilan de Dakar, assortie du fait qu’elle possède une notation de crédit, la ville est parvenue à contracter des prêts, et à les rembourser, auprès d’une variété d’investisseurs, y compris des partenaires au développement et des banques, comme le souligne la Figure 8.

Analyse du cas de Dakar

Bien que la tentative de Dakar en 2015 de mettre en circulation une obligation municipale n’ait pas abouti, les travaux qui avaient été fournis a considérablement renforcé la solvabilité globale de Dakar, qui en définitive lui a été utile pour obtenir sa notation de crédit. Ces travaux avaient porté notamment sur la réforme des systèmes et le renforcement des capacités du personnel dédié, deux axes poursuivis d’après les besoins mis en évidence par l’évaluation des dépenses publiques et de la responsabilité financière (PEFA). Les efforts déployés par la ville pour consolider sa situation financière se reflètent à la fois dans la croissance de ses recettes et dans la diversité des prêts concessionnels et commerciaux qu’elle a pu contracter depuis. Il s’agit là d’un accomplissement qui mérite d’autant plus d’être noté que la décentralisation incomplète du pays limite considérablement la marge de manœuvre de Dakar dans la gestion de ses propres finances.

Les préparatifs à l’émission de son obligation municipale avaient également bénéficié de la solidité du marché des changes régional, et en particulier de la bourse régionale des valeurs mobilières basée à Abidjan. Cette solidité présente de plus amples perspectives importantes pour Dakar et potentiellement d’autres villes qui opèrent également au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine et celles devraient être explorées de plus près. Un autre domaine de potentiel inexploité pour Dakar concerne le financement climatique : à ce jour, la ville n’a pas réussi à obtenir des crédits pour financer ses plans d’action climatique. Sa tentative de monter un projet dans le cadre du Fonds vert pour le climat s’est heurtée elle aussi à des problèmes de coordination avec le gouvernement national, qui insiste pour garder l’initiative dans ce domaine.

Dakar est l’une des villes les plus susceptibles d’être en mesure d’emprunter auprès de la Banque africaine de développement en vertu des directives relatives au financement des collectivités territoriales et pourrait servir d’exemple très utile. Pour autant, il convient aussi de voir une mise en garde dans l’échec du lancement de l’obligation municipale. Ce type d’échec peut en effet ébranler la confiance des investisseurs pendant longtemps.

Cette observation est d’autant plus pertinente au regard de l’approche des prochaines élections présidentielles au Sénégal et de l’opposition croissante au parti au pouvoir, qui est susceptible d’augmenter le risque perçu d’investissements dans la ville.

Par conséquent, pour débloquer des financements supplémentaires, y compris dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, une coordination et une adhésion plus fortes de la part du gouvernement national s’imposent. D’autre part, il est nécessaire de clarifier la législation de la dette et les différents mécanismes, y compris les prêts et les obligations, qui sont à la disposition de la ville, et à quelles conditions. Cette clarification doit être codifiée de manière à fournir un environnement favorable à la capacité de la ville à lever des fonds.

SOURCE : BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

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