mars 14, 2025
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Sécurité

Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine se penche au Maroc sur la situation du Tchad : Pousser le Tchad dans le gouffre du délitement et de l’instabilité ou ne pas hurler avec les loups et œuvrer pour la paix et la sécurité ?

Dans les prochaines 48h, au Maroc, sous la présidence de la Namibie, le Conseil de Paix et de Sécurité va se pencher sur la situation du Tchad sur un rapport dressé par le Président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa FAKI.
M Moussa Faki a été Installé par son pays, le Tchad, dans cette fonction, après une compétition qui a nécessité un intense lobbying et beaucoup d’argent mobilisé sur des fonds publics pour lui assurer une élection d’abord et une réélection ensuite. Le rôle important de l’armée tchadienne dans la lutte contre le Terrorisme, le sacrifice de nombreuses vies de jeunes tchadiens ont permis de faire élire, haut les mains, M Moussa FAKI au poste de Président de la Commission de l’UA mais aussi de le faire réélire.
Aujourd’hui, Moussa FAKI s’est engagé contre son pays avant tout. L’histoire le retiendra et ironie du sort, c’est bien ce régime qui l’a forgé et avec qui, il a travaillé, et, contribué à son enracinement dans la violence pendant plus de 30 ans, sur qui, aujourd’hui, il veut faire pression, estimant qu’il est celui qui doit succéder à Idriss Deby.
Que d’épreuves, de souffrances, de sang, de crimes de toutes sortes, ce régime a provoqué et qu’il a vu passer devant lui sans pousser même un murmure.

Le Tchad, depuis la mort d’Idriss Deby, est au bord du gouffre parce qu’il est arrivé au bout du supportable sur tous les plans économique, social, sanitaire, sans eau, sans électricité, sans internet, sans sécurité. Le Tchad et ses populations survivent quotidiennement, assis sur un édifice brinquebalant où tout risque de s’effondrer, d’imploser à la moindre secousse.
Le système mis en place par Idriss Deby a trouvé un dénominateur commun en la personne de Mahamat Idriss Deby. Il était celui qui empêcherait que les prétendants au trône s’entretuent et basculent le pays dans l’horreur.
Jusqu’à ce jour, de nombreux cercles ne l’ont pas accepté. Et des conciliabules, des complots se fomentent. Des gens, de nombreux horizons, devenus milliardaires sur le dos des populations grâce à leur proximité avec Feu Deby, cherchent à s’allier pour poursuivre le pillage du pays.
Autrement dit, qu’on ne se trompe pas : la situation politique et militaire du pays est grave et les complots se poursuivent. Si cela continue, les Tchadiens ne pourront plus continuer à vivre normalement et le pays va imploser et la situation ne sera plus tenable.

Cela veut dire que la situation intérieure est difficile, instable, insécure et les fondations de la transition sont très fragiles, incertaines. Peut-elle aller jusqu’à deux ans ?

Observons la situation aux frontières du Tchad pour démontrer, dans quelle mesure, la situation de tous les pays limitrophes est inquiétante, sérieuse et fait pression sur le Tchad et le menace gravement, en passe de le déstabiliser.

Au Norden Libye, la situation politique est dans une totale impasse et empêche une normalisation de la situation dans le Sud libyen et une sécurisation de la frontière Tchad –Libye, indispensable au Sahel. Sans compter que le développement des activités illicites dans tout le Nord du pays met sous pression les forces de sécurité tchadiennes soumises à la pression de trafics en tous genres (drogue, êtres humains, or). Ces forces sont aussi en alerte à cause de la présence des groupes rebelles tchadiens non signataires de l’Accord de Doha. La Libye où il y a, non pas, 1 mais 2 Premier Ministre et 2 gouvernements et où il n’y a, aucune perspective ou ébauche de calendrier pour de prochaines élections.

A l’ESTau Soudan, en raison de la crise soudanaise et de la transition également en panne, les violences intercommunautaires sont en forte hausse sur fond de confrontations pour les ressources minières de tout l’Est du Soudan. Les groupes rebelles rentrés de Libye avec armes et matériels de guerre n’ont pas été inclus, comme le prévoyait l’accord de Djouba, dans une force régionale de stabilisation du Darfour. Ces groupes violents sont à l’origine des troubles, des tueries inter-ethniques qui ont débordés au Tchad où les mêmes violences se sont produites. Là aussi, les forces militaires sont en alerte.
Le Soudan, n’a toujours pas nommé un PM malgré les pressions internationales. Les derniers affrontements ont causé plus de 150 morts en 48h sans un mot de l’Union Africaine et de la communauté internationale.

A l’Ouesten RCA, la situation centrafricaine de guerre civile latente, s’envenime dans le cadre d’un État tenu par les Russes. Le Président souhaite modifier la constitution pour un autre mandat. Tout le Nord de la RCA est devenu le nouveau ventre mou du Tchad où de nombreux groupes de rebelles centrafricains -tchadiens occupent la zone, sont surarmés et souhaitent descendre vers le Sud du Tchad. Des infiltrations ont eu lieu et ont même donné suite à des combats avec l’armée tchadienne. C’est dire que la région Sud est clairement sous la menace de ces groupes armés dont les objectifs ne sont pas bien affichés.
En RCA où les accords de paix avec les rebelles n’ont jamais connu un début d’exécution, ce pays se dirigeant vers une situation de crise dans un proche avenir.

Au Niger et au Nigeria, le désintérêt et l’inaction de ces deux pays dans les zones d’évolution des sectes terroristes Boko Haram  et ISWAP situées aux confins de leurs territoires, donnent champ libre à l’extension des zones d’action de ces groupes qui étendent  leur emprise sur les populations locales de la zone du Lac Tchad. Raison pour laquelle, là aussi, les forces armées sont mobilisées.

Au Cameroun, où la situation au Nord et à la frontière avec le Nigeria, demeure à risques et une grande insécurité règne à cause des attaques de Boko Haram qui ont certes diminué en intensité grâce à une intervention de l’armée tchadienne. Des tensions en prélude à une fin de règne du Président Biya sont déjà là et il y a des craintes.

Au Mali, où la fin de l’opération Barkhane met en lumière que le Tchad est le seul contingent au sein de la Minusma qui est déployé dans la zone la plus dangereuse au Nord Mali dans l’interminable lutte contre le Terrorisme.

Il est donc important que le Conseil de Paix et de Sécurité réalise que le Tchad, ses forces sont aussi épuisés d’être mobilisés sur toutes leurs frontières pour contenir des situations dangereuses, de déstabilisation des pays africains et ce depuis de nombreuses années. Qu’aujourd’hui, ce pays a atteint un seuil de fragilisation qui le menace dans son existence. Si le Tchad est perturbé par des sanctions, il coulera et entrainera avec lui tous les pays limitrophes dont on aura bien réalisé leur situation.

Le rapport élaboré par le Président de la Commission de l’UA est très subjectif et le parti pris est manifeste et c’est regrettable à ce niveau de responsabilité. Il est même reproché de n’avoir pas fait une enquête pour juger ceux qui sont responsables de l’assassinat d’Idriss Deby. Il est important que les officiels de l’UA édifient les Tchadiens en leur apportant des éléments d’information précis visant à accréditer cette thèse au lieu de rester dans le flou.

Ensuite, la présentation des évènements du 20 octobre est choquante et frise la désinformation. La guerre pour le pouvoir a toujours existé au Tchad. Mais quand on connait la gravite de la situation intérieure et aux frontières ; il faut savoir agir pour les intérêts supérieurs du pays avant tout.

ZOOMTCHAD

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