Dans son nouvel ouvrage, le Dr Cheikh KANTÉ scrute la trajectoire du continent africain et en dresse un diagnostic sans complaisance. Malgré des décennies d’investissements massifs depuis les Indépendances, la pauvreté structurelle ne cesse de croître, se transmettant d’une génération à l’autre comme un héritage dont on ne parvient pas à se défaire.
L’auteur mobilise une batterie d’outils scientifiques pour analyser ce qu’il qualifie de « pauvreté intergénérationnelle ». À travers des indicateurs de prospérité qu’il juge « polysegmentaires », il démontre que l’Afrique demeure en queue de peloton dans le classement mondial. S’inspirant de Marx et d’Engels, Cheikh KANTÉ revisite la notion de lutte des classes pour éclairer les nouvelles formes d’inégalités qui frappent prolétaires et lumpenprolétaires du XXIᵉ siècle.
Des modèles économiques à bout de souffle
Dans Le prix de la liberté, l’ancien ministre d’État remet en question les modèles de croissance actuels, incapables selon lui d’absorber la pauvreté multidimensionnelle africaine. Il pointe notamment la faiblesse des investissements productifs, la part excessive des dépenses de fonctionnement dans les budgets nationaux et l’endettement croissant, qu’il n’hésite pas à qualifier de « nocif ».
L’auteur s’interroge par ailleurs sur la pertinence des indicateurs macroéconomiques traditionnels, souvent inaptes à refléter la réalité sociale des peuples africains. Il critique également les mécanismes d’aide internationale, un « argent facile » qui, loin de constituer un levier de développement, enferme les États dans une dépendance durable.
Pour une nouvelle architecture financière et politique
Cheikh KANTÉ propose une refonte profonde de l’architecture financière et monétaire du continent. Inspiré par les réflexions menées avec le Cercle des économistes français et l’OCDE, il plaide pour la mise en place d’une agence de notation panafricaine, d’un mécanisme de stabilité financière, d’un système de garantie pour les entreprises et d’un observatoire continental des investissements.
Il défend également la territorialisation des politiques publiques comme clé de succès, ainsi que l’ouverture de nouvelles terres agricoles destinées à combattre le chômage et la mendicité.
Le « consensus de Dakar », élaboré lors d’une conférence internationale réunissant acteurs africains et partenaires financiers, apparaît sous sa plume comme une voie crédible pour poser les bases d’un nouveau partenariat, plus équilibré et orienté vers la souveraineté.
Le capital humain, moteur du renouveau
Convaincu que la démographie peut constituer une chance plutôt qu’un handicap, Cheikh KANTÉ considère le dividende démographique comme un impératif stratégique. Il préconise même un service militaire obligatoire pour inculquer discipline, patriotisme et responsabilité citoyenne aux jeunes générations.
L’auteur revisite également l’héritage de la conférence de Bandung de 1955 et souligne le rôle stratégique que pourraient jouer les BRICS dans la construction d’un nouvel ordre économique mondial.
Des pistes innovantes pour répondre aux urgences africaines
Cheikh KANTÉ aborde enfin les grands défis contemporains : accès à l’énergie, changement climatique, souveraineté alimentaire, éducation, recherche, culture. Autant de chantiers qu’il juge essentiels pour inscrire l’Afrique dans les dynamiques mondiales de développement.
Un parcours forgé par l’excellence
Ancien ministre d’État, chef d’entreprises, président du Conseil départemental de Fatick et président de l’Excellence Universitaire Africaine (EUA), Cheikh KANTÉ évolue également au sein du Cercle des économistes français. Son riche parcours académique — du CESAG à Paris-Dauphine en passant par l’Université d’Orléans — témoigne d’une rigueur intellectuelle qu’il continue de transmettre en tant qu’enseignant-chercheur et Professeur Associé.
Avec cet ouvrage, Cheikh KANTÉ signe une réflexion dense et ambitieuse, qui appelle les dirigeants africains à rompre avec les schémas traditionnels pour bâtir une Afrique souveraine, résiliente et maîtresse de son destin. SODA SALL
