décembre 12, 2025
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AFRIQUE : Me Robert Bourgi livre un combat aux Présidents du passé

Me Robert BOURGI s’est adressé aux peuples d’Afrique à travers une déclaration qui a battu tous les records de vues sur les réseaux sociaux, en moins de 24 heures. Avec le franc-parler qu’on lui connaît, Me Bourgi a dénoncé la violation des règles démocratiques qui ont conduit à l’élection d’Alassane OUATTARA pour un quatrième mandat. Il a lancé un appel à toute la classe politique ivoirienne, en particulier à l’opposition, qui a besoin d’un souffle nouveau. Face à l’échec de l’élite politique africaine, Me Bourgi dit comprendre l’irruption des juntes à la tête de certains pays. Après avoir,  rejeté sans réserve la France-Afrique et ses symboles, Me Bourgi tend la main à la jeunesse du continent pour l’édification d’une «Afrique Debout », d’une «Afrique Nouvelle », influente et respectée.

En ce soir du 10 décembre 2025, je tiens à vous livrer Chers Amis, Frères et Sœurs d’Afrique et d’ailleurs, le fruit de mes réflexions après mes multiples interventions médiatiques durant cette année 2025 marquée par des élections présidentielles en Côte d’Ivoire et au Cameroun et par des coups d’Etat militaires dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest.

Ce constat je le fais, croyez-le  bien, en toute sincérité et en accord avec le tribunal de ma conscience. Dussé-je reconnaître mes erreurs et dénoncer certains comportements.

D’abord et en priorité les élections en Côte d’Ivoire.

Le lundi 08 décembre 2025, devant un parterre de Chefs d’États et de personnalités de divers pays, Monsieur Alassane Dramane Ouattara, élu le 25 octobre 2025, a prêté serment de président de la République. Je rappelle tout simplement que c’était son 4ème serment, lui qui devait en faire que deux.

Ne nous voilons pas la face. L’homme élu le 25 octobre 2025, a réussi son tour de force, cela en violation totale de la démocratie qui a été littéralement piétinée. Le voici, de nouveau, pourtant, à la tête de ce grand pays malgré, un taux de participation des plus faibles, malgré l’opposition résolue de tous les leaders de l’opposition interdits de candidater, malgré un viol manifeste du texte constitutionnel qui interdit un troisième et un quatrième mandat et malgré enfin une hostilité massive du peuple ivoirien qui a voulu manifester cette hostilité à travers des marches qui toutes furent interdites sauf celle du 09 août, qui a rassemblé dans la capitale ivoirienne et ailleurs dans le pays, des millions de personnes.  Ce fut pourtant une manifestation des plus pacifiques mais le pouvoir a pris peur. C’en était trop au regard du pouvoir Exécutif. On n’allait pas permettre d’autres manifestations de cette envergure. Hélas des patriotes sont tombés et sont morts, victimes des tirs des forces de l’ordre et des blessés furent comptés par centaines. Il nous faut leur rendre hommage et reconnaissance. D’autres patriotes ont été arrêtés, malmenés, molestés et emprisonnés pour atteinte à l’ordre public. Ce fut la raison invoquée par les autorités.

Le jeu démocratique a été empêché et interdit par le pouvoir. Que ce 08 Décembre 2025, la présidente de la Cour constitutionnelle a eu l’imprudence de le déclarer l’élu légitime et légal, qu’il me soit permis d’en douter.

Nous autres opposants résolus à empêcher, un 4e mandat du président sortant, nous devons admettre que nous avons perdus et que tous nos schémas et calculs pour empêcher ce 4e mandat, ont été battus en brèche.  Le souffle de la contestation s’était brusquement arrêté à quelques jours du scrutin. Pourquoi ? Je me pose encore la question.

Je me range en priorité parmi les perdants. Car tant de fois j’ai fait entendre la voix pour dénoncer cette tentative de 4e mandat. Et parfois en m’adressant directement au président sortant. Que de fois je lui ai demandé force suppliques, d’accepter que tous les candidats soient autorisés à se présenter le 25 Octobre. Tout fut refusé, rejeté. Il lui fallait gagner à tout prix. Ce fut une élection faite surmesure pour le candidat sortant qui n’avait plus comme adversaire que des candidats de second rang pour ne pas dire de troisième rang. Il n’est que de regarder les résultats pour s’en convaincre. Mais ! Mais ! Mais ! La grave question est de savoir pourquoi nous avons échoué ? Là où quelques milliers de jeunes malgaches avaient réussi à faire tomber le président dictateur et prédateur et l’obliger à fuir le pays.

Le peuple ivoirien ivre de liberté et étouffant dans un carcan d’autoritarisme avait besoin d’autre chose que nous ne lui avons pas donnée. Il avait besoin de notre part d’une détermination totale qui n’aurait souffert et n’aurait accepté aucun frein à la liberté. Le salut du peuple ivoirien ne pouvait pas venir de simples déclarations, de simples prises de décisions ou de centaines de tiktok annonçant la fin du régime, tant honni et des lendemains heureux. Je bats ma coulpe. Je dis ma tristesse et ma rage d’avoir perdu. Nous avons perdu frères et camarades opposants. Et le peuple de Côte d’Ivoire a perdu.  C’est là notre faute.

J’adresse à vous Laurent, Pascal, Tidiane et vous autres opposants. Nous avons perdu car nous n’avons pas livré le combat ultime. Nous avons perdu faute de combattre. Nous étions assurément les meilleurs. Et nous avons perdu. Et pourtant, nous avions la chance suprême d’avoir à notre tête Laurent Gbagbo. Que j’ai appelé le messie. Et malgré sa présence, nous avons perdu.

Sur ce terrain de la désolation et de l’échec, je perçois maintenant et plus en plus, ce qui nous a manqué. Il nous a manqué un vrai guerrier à nos côtés. Un homme qui a fait ses preuves comme premier Ministre et comme président de l’Assemblée Nationale, un patriote dont le courage est reconnu. Et ce guerrier a un nom : Guillaume SORO. Le pouvoir le sait si bien qu’il n’a de cesse de le rechercher, de le pourchasser, de le combattre et de le menacer. L’exil de Guillaume SORO sous la menace du danger permanent prendra fin un jour par la grâce de Dieu.

Leaders de l’Opposition si chers à mon cœur, j’ose vous comparer aux Chevaliers de la Table Ronde. Dans ce combat que nous avons momentanément perdu, il nous a manqué un chevalier qui a pour nom Perceval.

Oui, mon frère Guillaume SORO, ton humilité est connue de tous et surtout de moi. Tu es Perceval. Tu nous as tant manqué dans cette bataille pour l’instant perdue. Je ne désespère pas qu’on la gagnera un jour. L’étude et la compréhension de l’Histoire du monde sont pour moi un baume d’espoir. Mêmes les peuples les plus opprimés finissent toujours par triompher. C’est ce qu’on appelle d’après Hegel, le déterminisme historique. Une consolation fut-elle faible, en ce jour de prestation de serment, du président de la République de Côte d’Ivoire le 08 Décembre 2025, c’est que le président de la République française, n’ait pas jugé utile d’y être présent.

Le ver est dans le fruit et cela s’appelle tout simplement, un camouflet. Le père de la Nation ivoirienne, le Sage, le Doyen, le Glorieux et Inoubliable Félix Houphouet BOIGNY a dû se retourner dans sa tombe.

Pour ce qui est des élections au Cameroun, là aussi tous les pronostics ont été déjoués. C’est le jeune patriarche de 92 ans Paul BIYA qui a été élu pour un 8e mandat. Ce qui en fait le plus vieux président au monde. Pauvre Afrique ! J’ai de la peine pour toi. La défunte Reine Elisabeth II d’Angleterre et du Royaume Uni, peut dormi tranquille, son règne de 70 ans ne sera jamais battu. Mais prions pour la jeunesse camerounaise si ardente, si intelligente, si déterminée pour faire progresser le pays. Tôt au tard, le peuple camerounais saura trouver son vrai président mais au prix de combien de malheurs et de troubles.

Enfin, il est à constater que les régimes militaires se multiplient en Afrique de l’Ouest. Après le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Guinée, voici que depuis quelques jours, la Guinée Bissau est gouvernée par une junte militaire. Et il y a 04 jours, le Bénin a échappé justesse à un coup d’Etat militaire. Et nous savons tous le secret éventé dans quelle condition. Là aussi, le ver est très profondément dans le fruit.

Je n’oublie pas le Gabon qui est gouverné par le Général Brice Clotére Oligui NGEMA qui a mis fin au règne autocratique et prédateur d’Ali Bongo ODIMBA. Mais le pouvoir lui a plu. Et le voici à la tête de ce beau pays que j’aime tant.

Je ne suis pas de ceux qui condamnent l’intervention militaire dans le jeu politique. Voici quelles en sont les raisons : la faillite du pouvoir civil, la dérive autocratique des dirigeants, la corruption, l’accumulation inacceptable de richesses entre les mains de la classe dirigeante, le népotisme aveugle et le décalage immense entre les très riches et les très pauvres, sont bien souvent les raisons de l’irruption des militaires sur la scène politique.

Je vous ai livré frères et amis, le fruit de mes réflexions. Il est temps de vous en remercier. Mais je reste résolument confiant dans l’avenir de ce beau continent où je suis né et où je rejoindrai mes parents enterrés au Sénégal, lorsque le Tout puissant me rappellera à Lui.

Je vous remercie

Me Robert BOURGI

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