Le Bénin vient de franchir un cap décisif dans la protection de ses institutions en portant le fer au cœur même des appareils de renseignement de ses voisins.
Après la procédure visant Kemi Seba, les autorités béninoises ont lancé un mandat d’arrêt international contre Oumarou Yabré, le patron des renseignements burkinabè. Le mandat d’arrêt international a déjà atterri sur le bureau du ministre burkinabè des Affaires étrangères selon les sources de Henry Sebgo.
Cette décision judiciaire, d’une portée exceptionnelle, repose sur des preuves irréfutables, issues de renseignements techniques et humains croisés, désignant clairement et sans ambages Oumarou Yabré comme un acteur clé de la tentative de coup d’État qui a secoué le pays le dimanche 7 décembre dernier.
L’enquête révèle une collusion directe et méthodique entre Oumarou Yabré et le lieutenant-colonel Pascal Tigri, le cerveau opérationnel de ce putsch raté.
Ce duo a orchestré, depuis l’ombre, une manœuvre visant à briser l’ordre constitutionnel béninois, illustrant un contraste saisissant : alors que les services dirigés par Yabré semblent incapables de localiser les colonnes terroristes qui endeuillent quotidiennement le Burkina Faso, ils a déployé une ingéniosité et des moyens considérables pour déstabiliser un État frère. Il s’est appuyé surtout sur les mercenaires russes présents au Burkina pour cette manœuvre sordide et indigne.
L’analyse de ce complot avorté, dont les conclusions font désormais trembler l’échiquier politique de la CEDEAO, met en lumière une coordination transfrontalière d’une ampleur inédite.
Au-delà du tandem Yabré-Tigri, la junte nigérienne est directement mise en cause pour avoir apporté un soutien logistique impressionnant aux conjurés, transformant une menace interne en un véritable projet de déstabilisation régionale coordonné.
Cette architecture de la sédition ne se limitait pas au seul domaine militaire ; elle disposait également d’un bras armé numérique destiné à préparer l’opinion.
À cet égard, la justice béninoise s’apprête à lancer un autre mandat d’arrêt international contre l’activiste Ibrahim Maïga, cheville ouvrière d’une vaste campagne de désinformation visant à légitimer le coup de force.
En s’attaquant simultanément aux opérationnels, aux stratèges du renseignement et aux relais médiatiques, Cotonou exprime sa volonté de ne laisser aucune zone d’ombre dans ce dossier qui touche aux fondements mêmes de sa souveraineté.
Ce séisme diplomatique constitue un tournant majeur pour la stabilité de l’Afrique de l’Ouest. En désignant nommément Oumarou Yabré, le Bénin rompt avec la diplomatie de la retenue pour exiger une redevabilité internationale immédiate face à une trahison des principes de bon voisinage.
Alors que les preuves techniques semblent condamner les auteurs de cette tentative de déstabilisation, c’est toute la structure de sécurité de l’espace CEDEAO qui se retrouve mise à l’épreuve. Ce mandat d’arrêt international n’est pas seulement un acte de procédure pénale, c’est un signal de fermeté envoyé à tous ceux qui, au mépris des vies sacrifiées sur le front du terrorisme, préfèrent détourner les outils de l’État pour servir des ambitions de conquête du pouvoir par la force.
L’issue de cette offensive judiciaire déterminera sans doute si le droit et la stabilité peuvent encore prévaloir dans un Sahel où les alliances de l’ombre menacent désormais les démocraties les plus ancrées.
Par MAYOURE DE PASPANGA

