Nos pensées pieuses à notre chère sainte mère Seynabou Niang , dite « Tata Fama », personnage central dans la vie du Président Niasse ,ravie à notre affection, au moment où nous écrivions cette contribution , à Bocar Dia l’ancien agent du courrier, décédé sur le chemin du retour du Daakka de Médina Gounass.
Osons l’avouer. Au vu d’un tel parcours, on ne saurait parler , écrire en si peu de mots sur la vie et le parcours de cet homme sans encourir le risque d’être laconique et même lacunaire. Comme on a coutume de le dire « La vie des bonnes gens ne nécessite point qu’on en parle . Elle parle d’elle-même ». De sa naissance le 4 novembre 1939 à Keur Madiabel, dans le Saloum à des centaines de kilomètres de la capitale Dakar , que de chemins pavés d’infortune dans son parcours qu’il a su surmonter à force de de foi, de courage, d’honneur et de dignité« JOM ».
Que son prénom , celui du Prophète Mohamet PSL comme le soutiennent des hommes de Dieu , des « Houtbous » lui fut prédestiné ou non, peu importe ! Jugez en.
Orphelin de père très jeune à l’âge de cinq ans comme beaucoup d’hommes de Dieu, c’est sa brave et sainte mère Abysatta Thiam d’ascendance peule, venue du Fouta Toro, comme son père qui se chargea toute seule de son éducation lui et ses frères avec douceur et rigueur ab. Notre problème est de quel Moustapha on va devoir parler ? L’homme de lettres, fervent adepte du latin et grec , très intransigeant e avec la syntaxe et intraitable avec la ponctuation ?Le poète, le philosophe ? L’homme à la fois musée et bibliothèque vivants qui sur un tapis volant nous fait voyager à travers le temps et l’espace ? De l’érudit musulman, Moustapha Abdallah, grand Moukhadam de la confrérie Tidyanya , fils adulé des Rois Hassan II du Maroc, Commandeur des Croyants, Fayçal d’Arabie Saoudite, de nos Khalifes généraux depuis Serigne Falou Mbacké, Abdoul Aziz Sy, Seydou Nourou Tall, Mawla Baye Niasse ses oncles, Serigne Issa Laye , Abdou Khadre Dieylaly ? Le grand commis d’État ? Le Diplomate chevronné qui a parcouru le Monde ? Le mastodonte politique ? Un grand dilemme. Qu’à cela ne tienne nous avons en un mot retenu,l’Humaniste qui a conquis l’Humanité comme nous l’avions précédemment dit pour les Présidents Léopold . S Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade.son successeur et fils le Président Macky Sall, et l’avenir avec nos souhaits pour notre Chef d’État Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Cet homme n’est pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Malgré tout, il a toujours été premier de sa classe et n’a jamais redoublé . C’est comme si les anges s’étaient bien penchés sur son berceau pour transmettre à cet enfant prodigue leur bénédiction . Nous avons eu la chance de l’avoir connu d’abord jeune par le biais de notre regrettée mère adoptive et tante Adja Seynabou Niang , dite Tata , puis étant député lors des obsèques de son frère à Keur Tapha. Un marabout descendant d’El hadji Omar Foutyou Talll nous rappelait que la réception de l’épée du Saint homme par le Président Niasse et sa cadette l’avocat maître Aissata Tall Sall , tour à tour ministre et député leur aïeul commun ne relevait pas du hasard encore moins de leurs fonctions institutionnelles. Dans ces lieux, nous imaginions ce jeune garçon à l’époque, tôt conscient pour prendre la relève de sa brave mère parcourir à pied le matin des kilomètres, sous une grande chaleur pour se rendre à l’école française , après l’école coranique. Ce qui n’est pas sans nous rappeler par devoir le destin honorable plus ou moins similaire d’autres illustres hommes comme les ministres Émile Badiane dont notre défunte tante Fama Niang fut sa secrétaire , Assane Seck, Famara Sagna, Alioune Badara Mbengue, Amadou Clédor Sall , Amadou Karim Gaye, l’écrivain Cheikh Hamidou Kane, feus Ibrahima Seydou Ndao « Jaraf, Jim Momar Gueye, Doudou Thiam , Valdio Ndiaye , le Président de l’Assemblée nationale Amadou Cissé Dia, les professeurs agrégés Abdourakhmane Kane , Samba Ndoucoumane Gueye , le défunt maire Demba Diop , son épouse Caroline Faye, Babacar Ba, le Président Abdou Diouf , le Président Abdoulaye Wade ,le premier ministre Habib Thiam , Lamine Diack, , Abdoulaye Thiam premier entraineur de l’équipe nationale, le docteur Daouda Sow , son neveu Djibo Leyti Ka un autre génie , Ousmane Tanor DiengRobert Sagna, Mar Diouf de Bargny , les députés Ablaye Diack, maître Mbaye Jaques Diop ,maire . L’on pourrait compléter la liste avec d’autres hommes, femmes qui ont écrit en lettres d’or par leur parcours l’histoire institutionnelle et politique de notre cher Sénégal : Amadou Makhtar Mbow, plusieurs fois ministre et Secrétaire Général de l’Unesco,et dans le milieu judiciaire l’ancien ministre Ousmane Camara, feus Kéba Mbaye, Ousmane Ngoudiam , Maïmouna Kane , Dior Sow et d’autres. Le rappel de cette belle période peut paraître fastidieux, ennuyeux et même ennuyant chez certains. Il pourrait bien constituer un bréviaire à l’usage de dirigeants d’aujourd’hui et de demain. Il en est de même de la trajectoire d’ anciens Présidents comme Macky Sall , de Premiers ministres comme Idrissa Seck, feu Mohamet Dione et d’autres , Amadou Ba et de maître Sidiki Kaba. Comme « le laboureur de la fable » , ces derniers ont su préserver le legs millénaire de nos vaillants aïeux, ces Grands guerriers ou Saints hommes , qui au prix de leurs vies avaient posé successivement leurs pierres dans la difficile et périlleuse entreprise de construction de ce grand édifice qui s’appelle SENEGAL.
Ces hommes, femmes, outre leurs mérites personnels d’avoir acquis de solides connaissances en s’éclairant pour la plupart à la faveur de bougies, de lampes tempête , des rares lampes électriques des quartiers. Ils s’étaient endurcis avec la souffrance, la privation en faisant leur cette sagesse populaire de ce grand philosophe légendaire du Cayor Kocc Barma Fall :« Mak Bakh na Chi Rew ; les jeunes ont toujours besoin des anciens pour aller de l’avant. » Nous revint ce souvenir du Président Niasse, qui nous appela à son bureau lorsqu’il eut connaissance d’une sévère correction que nous avions administrée à un collègue député souvent très insolent à son égard . Ce collègue avait interpellé d’abord le ministre des finances Amadou Ba en Session Plénière et ensuite en Commission le ministre de la Justice Sidiki Kaba, leur demandant de « justifier s’ils n’étaient pas des guinéens ». Il nous racontait que le défunt père de ce collègue fut son ami et camarade de parti . Et que c’est lui-même, grand ami du défunt, qui avait été délégué par le Président Senghor pour le représenter aux obsèques et de suivre la famille, les études des enfants du disparu . Très ému, il nous tint ces propos: « Djibril , par-delà les contingences , l’adversité politique, il ne fait aucun doute qu’en chacun d’entre nous sommeille légèrement la conscience nationale. Elle se réveille au moindre appel du devoir de la Patrie. Le Sénégal est un , indivisible. ». Puis il convoquait la conscience nationale à laquelle il nous conviait tous, députés de la majorité comme ceux de l’opposition. Il nous rappelait un grand homme politique français , Maurice Barrès, dont il sortit un de ses livres de son inépuisable bibliothèque encyclopédique ( La Terre et les Morts ) non sans nous réciter par cœur ce passage : « La conscience nationale n’est que la symbiose entre la terre où nous sommes nés et le culte des morts dont nous sommes les prolongements ». Sorti Diplômé de l’École Nationale d’Administration du Sénégal en 1967, major de la promotion André Peytavin, il est d’abord nommé Directeur de l’Information et de la Presse de 1967 à 1970 puis Directeur de Cabinet à l’âge de 30 ans du Président Senghor de 1970 á 1978, Ministre de l’Urbanisme de 1978 à 1979 ,Ministre des Affaires étrangères de 1979 à 1984 , de 1993 à 1998 de l’Extérieur de 1979 à 1984, de 1993 à 1998, Premier ministre en 1983 , entre 2000 et 2001, député assemblée nationale en 1998, 2002, 2012, Président de l’Assemblée Nationale en 2012 et en 2017. De 1981 à 1984 ,il était nommé membre du Comité de médiation dans le dossier de la guerre entre l’Iran et l’Irak aux côtés de feu le Président Ahmed Sékou Touré. En 2002, il est nommé Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Dialogue inter congolais et du Gouvernement d’Afrique du Sud. En 1983, il est élu Président de la Conférence sur la Palestine à la 38 ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Du haut de la Tribune de l’OCI, s’adressant à ses collègues parlementaires il déclarait :« Nous sommes tous des Palestiniens ! » Le Président Niasse est entré en politique depuis 1957. Déjà, responsable d’internat au lycée Faidherbe de Saint Louis, il était réputé meneur de grève. Pour rappel en 1974 , à la demande du Président Senghor, craignant une fin de non- recevoir , il avait négocié avec succès l’entrée de l’UPS à l’Internationale Socialiste. Entre l’ancien Chef d’État Macky Sali et le Président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, leurs fidèles et loyaux partisans, il a toujours existé des liens d’amitié, de solidarité, qui ont bien résisté au temps et aux vicissitudes de l’histoire. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement eu égard à certains traits de caractères, de valeurs comme le courage, l’honneur qu’ils partagent, ainsi que l’injustice, les dures épreuves qu’ils ont vécues tous deux dans la dignité et qui ont fini de leur conférer un même destin réservé aux seuls hommes de refus.
Le Parti APR a été créé par le Président Macky SALL et un groupe de patriotes, pour la plus part d’anciens compagnons fidèles qui se sont retrouvés dans les actes et principes citoyens, d’honneur, de dignité posés par son leader, pour défendre les symboles de la République bafoués par son parti d’origine, après de bons et loyaux services. Le Président du Parti de l’Alliance des Forces du Progrès, figure emblématique et militant depuis son adolescence de l’UPS, devenu parti socialiste, avait, dix ans plutôt connu le même sort. Ils ont toujours, depuis fort longtemps entretenu des rapports sincères empreints d’estime, d’amitié réciproques. Beaucoup de personnes ignorent que juste un mois après la création de l’APR le premier décembre 2008, les deux leaders avaient décidé d’unir leurs forces pour créer une alliance. Le pacte fut scellé le 2 janvier 2009 au siège de l’AFP par un communiqué conjoint cosigné par les représentants du jour des deux partis, monsieur Madieyna Diouf pour le compte de l’AFP, et nous même votre serviteur pour le compte de l’APR. Dans le communiqué final de cette rencontre historique, les deux délégations avaient réaffirmé leur vision commune pour la réalisation d’une ambition légitime vers un développement équilibré et durable du Sénégal et pour des options politiques mettant en avant l’unité nationale ainsi que les valeurs morales et éthiques. Elles avaient ainsi décidé de : « consolider leurs relations bilatérales par de larges et régulières concertations sur les grandes questions économiques, politiques, sociales qui interpellent le Sénégal ; de prendre les dispositions utiles pour une mise en perspective de leurs convergences et le renforcement de leur solidarité entre les deux partis ; d’intégrer les éléments communs des programmes respectifs pour la réalisation de leur ambition légitime pour le Sénégal». Ce bref rappel nous amène naturellement à ouvrir le débat à propos de l’idéologie politique. Ainsi , lors la Conférence Annuelle de l’Alliance des Libéraux et Démocrates pour l’Europe, le Pacifique, l’Afrique et les Caraïbes (ALDEPAC en 2016)certains invités libéraux étrangers ,taquins trouvaient l’alliance entre les deux partis et d’autres comme contre nature au sein de la coalition Benno Bokk Yaakar. Dans son allocution le Président Macky Sall déclarait « : Que ce qui est constant et qui fait notre fierté et nous motive à croire au libéralisme, c’est que par sa force, sa vitalité et sa propre dynamique interne, le libéralisme trouve toujours dans ses propres forces, à savoir la libre entreprise, le capital, le travail, l’esprit d’innovation, les ressorts de sa résilience et de son adaptation aux réalités de son temps . Et c’est essentiel de vivre les réalités de son temps en gardant ses valeurs. Ce qui nous motive malgré tout est bien la voie de création des richesses, pour favoriser la croissance et créer l’émergence. » Dans son allocution le Président Niasse avec son sens spontané de la répartie cinglante avait bien établi qu’il n’y avait aucune contradiction à ce que les socialistes et les démocrates se tiennent la main. Il soutenait que « Le monde évolue vite. La liberté est l’essence de l’existence humaine. Le socialisme démocratique et le libéralisme en mouvement se retrouvent au point de confluence où les attendent les concepts de libertés fondamentales. Et sous ce regard, les idéologies ont tendance à se retirer de plus en plus, dans les espaces de la théorie et de la nostalgie du passé ». « La retraite n’est pas la fin d’une vie ; c’est la fin d’une étape dans la vie. C’est une nouvelle vie qui commence, et qui est alimentée par un repère inépuisable de l’expérience, être ouvert, sans rien d’autre. Je quitte sans vous écouter. ». Ce sont les mots très pathétiques de ce grand monsieur qui seront gravés à jamais dans la mémoire des hommes politiques lorsqu’il introduisait le 26 avril son successeur le maire Mbaye Dione, un jeune cadre du parti banquier élu démocratiquement par le Congrès, après plus de deux décennies comme chef de l’AFP. Quoi d’autre ?Reprendre avec lui en chœur ,du fond du cœur cette belle chanson de Jacques Brel , écrite et composée avec son pianiste Gérard Johannesburg en 1959 , reprise par de grands artistes, Dusty Springfield ( If you go away)Nina Simone, David Bowe à l’honneur et á la gloire de cet homme qui lit Sénèque, Socrate, Platon, Aristote en latin et grec, féru d’art et de culture, qui connaît les musées de France Louvres, d’Europe, d’Amérique, fait parler les tableaux de Vinci, Matisse , Gauguin , Van Gogh , Picasso, la mise bien soignée ,( d’où son surnom « Nevada »)grand mélomane de musique classique, arabe , moderne, et tenez vous bien de rap, mais aussi étant jeune un excellent danseur de pachanga, tango, paso doble, valse, jazz: NE ME QUITTE PAS.Le cœur étreint par l’émotion , les yeux embués à l’évocation de ces beaux souvenirs nous sommes fiers d’avoir connu cet homme . Nous rendons grâce à Allah le Tout Puissant d’avoir croisé nos chemins. Merci pour tout cher Président Macky de nous avoir fait député merci et longue vie cher Président Niasse pour son affection et sa générosité envers nous à son épouse Marianne , effacée, accueillante compagne de tous les jours de joie et de tristesse, leurs enfants , au Président Amadou Mame Diop à ses dévoués collaborateurs, votre regrettée secrétaire général feu Josephine Diallo, ses successeurs , le trésorier directeur cabinet notre oncle Bouna Seck votre douce , notre charmante directrice du Protocole madame Betty Lou, et l’ensemble du personnel,
Maître Djibril WAR, ancien député
Directeur de l’Ecole du Parti APR
wardjibril@yahoo.fr