Il s’agit d’un livre interview réalisé par le politologue de formation, Frédéric Lejeal, journaliste africaniste depuis trente ans. Il est également un ancien rédacteur en chef de La Lettre du continent. Frédéric Lejeal, est notamment l’auteur du Déclin franco-africain (L’Harmattan, 2022). Le livre de Robert Bourgi nous apprend beaucoup de choses importantes dans les relations entre d’anciens chefs d’Etat africains et français.
Sans langue de bois, Me Robert Bourgi a donné les détails des relations, souvent inconnues entre d’anciens chefs d’Etat français et africains. Des présidents africains finançaient des acteurs politiques français. Nul ne l’a jamais évoqué avec autant de précision et de clarté avant Bourgi.
L’avocat vient de confirmer que la Franc-Afrique n’a jamais été de la fiction. Au contraire, au plan financier, l’ancien président Jacques Chirac et son parti le RPR ont été pendant plusieurs années, financés par l’argent de la France-Afrique. En plus, depuis la Côte d’Ivoire, Me Bourgi collectait des fonds donnés par la communauté libanaise destinés à financier Chirac.
Dans son livre, il est largement revenu sur la chute de Laurent Gbagbo qui selon lui, avait gagné les élections face à Alassane Ouattara. L’ancien président ivoirien avait refusé de quitter le pouvoir, s’opposant ainsi aux exigences de Nicolas SARKOZY.
Le livre rappelle aussi la période du magistère de Mubutu, les relations entre Blaise Compaoré et Charles Taylor, de Me Abdoulaye WADE, de Sassou Ngesso et surtout d’Ali Bongo. Le rôle de Jacque Focart dans les relations entre Paris et ses anciennes colonies a été évoqué avec des détails très illustratifs. Me Bourgi était un agent d’influence, un lobbyiste et un facilitateur dans plusieurs dossiers.
De tous les anciens présidents français, Jacques Chirac semblait être le plus à avoir bénéficié du soutien financier de chefs d’Etat français. Me Bourgi a aussi révélé le soutien que certains présidents africains notamment, Ali Bongo octroyait à ses pairs d’Afrique.
Symbole de la « Françafrique », Robert Bourgi aborde, pour la toute première fois dans un livre, sa vie, ses rapports avec son mentor Jacques Foccart et l’ensemble des « missions » effectuées pendant près de quarante ans pour le compte des hauts dignitaires africains et français, parmi lesquels les principaux ténors de la droite (Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Charles Pasqua, Jacques Toubon, Dominique de Villepin, Claude Guéant, François Fillon etc.). Il révèle les circuits des financements de la droite française, en s’appuyant sur ses notes personnelles, et décrypte les dossiers sensibles dans lesquels il fut impliqué : libération des journalistes français du Liban dans les années 1980, réhabilitation de Mobutu Sese Seko, libération de Clotilde Reiss, otage française en Iran, sauvetage de Laurent Gbagbo, démission de Jean-Marie Bockel, nomination d’ambassadeurs de France en Afrique, lobbying auprès de l’Élysée pour le compte des chefs d’État africains… De Félix Houphouët-Boigny et Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire) à Mobutu Sese Seko (RD Congo) en passant par Blaise Compaoré (Burkina Faso), Mathieu Kérékou (Bénin), Abdoulaye Wade et Macky Sall (Sénégal), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Gnassingbé Eyadéma (Togo), Pascal Lissouba, Denis Sassou Nguesso (Congo) et surtout Omar et Ali Bongo (Gabon), il lève le voile sur la psychologie de nombreux présidents, au sud du Sahara, et sur leur régime, apportant un regard nouveau sur la politique africaine de la France durant plusieurs décennies. Robert Bourgi, né le 4 avril 1945 à Dakar, est un avocat et conseiller politique franco-libanais. Spécialiste des questions africaines, il est considéré comme le représentant de la « Françafrique ». Il a incarné pendant trente ans les relations entre l’Hexagone et ses anciennes colonies subsahariennes, en héritier du mythique et gaulliste Jacques Foccart.
