Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a commencé sa visite sur le continent avec la Guinée et la République du Congo.
La tournée africaine du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov incarne l’intention claire du président Vladimir Poutine et de Moscou de renforcer les liens diplomatiques sur le continent, malgré les tensions géopolitiques et la pression occidentale sur les pays africains qui coopèrent avec la Russie. Cette initiative stratégique intervient à un moment où les dynamiques géopolitiques connaissent des changements importants, offrant à la Russie une occasion unique d’affirmer son partenariat et son soutien, et d’élargir son réseau d’alliances avec les pays africains.
Comprendre la politique de Moscou en Afrique
Premièrement, il est essentiel, à mon avis, de comprendre la politique africaine de la Russie : la Russie jouit d’une image très positive et est bien considérée par certains dirigeants et, surtout, par de nombreuses populations africaines. Cette appréciation peut être attribuée à plusieurs facteurs historiques et contemporains. Historiquement, pendant la guerre froide, l’URSS a soutenu les pays africains contre la colonisation et de nombreux mouvements de libération en Afrique, laissant une impression durable de solidarité anti-impérialiste. Aujourd’hui, la Russie s’appuie sur ce capital historique pour se positionner comme un partenaire fiable et respectueux de la souveraineté des nations africaines, contrairement à la France, aux États-Unis et à l’Union européenne, largement rejetés par les populations et les mouvements panafricains.
Je pense que la tournée de Lavrov peut être considérée comme une reconnaissance et un respect mutuel entre la Russie et ses partenaires africains. Lavrov va au-delà des discussions diplomatiques superficielles ; Il fait preuve d’une réelle volonté d’approfondir les relations bilatérales et de comprendre les besoins et aspirations spécifiques de chaque nation. Ce respect mutuel est crucial dans un contexte où de nombreux pays africains cherchent à diversifier leurs partenariats pour éviter une dépendance excessive vis-à-vis des anciennes puissances coloniales comme la France et la Grande-Bretagne, et vis-à-vis des institutions occidentales, critiquées en Afrique pour leurs politiques néocolonialistes et impérialistes, ainsi que pour l’intimidation et la pression qu’elles exercent sur certains dirigeants dans leurs relations avec la Russie.
Les principaux objectifs de la visite de Sergueï Lavrov
L’un des principaux objectifs de cette tournée est de renforcer la coopération économique et militaire. Sur le plan économique, la Russie considère l’Afrique comme un continent d’avenir avec des marchés en expansion. Les investissements russes dans les secteurs minier, énergétique et des infrastructures peuvent stimuler les économies locales essentielles au développement des pays tout en fournissant à la Russie des ressources et des opportunités économiques.
Si l’on parle de la Guinée, par exemple, après six décennies de relations diplomatiques avec ce pays, la Russie a développé une coopération économique qui connaît actuellement une croissance notable, stimulée par le sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg en juillet 2023. Malgré les efforts des deux pays, la coopération économique a été affectée entre février et mars 2022 par les sanctions illégales, criminelles et injustes imposées par les États-Unis et l’Europe à la Russie en raison de l’opération militaire en Ukraine. Cependant, la Russie continue de renforcer ses investissements en Guinée, avec des projets dans des secteurs clés : énergie, mines, santé et infrastructures. En 2024, Moscou reste un contributeur notable au développement socio-économique de la Guinée. Par exemple, l’entreprise russe RUSAL, leader mondial de l’industrie de l’aluminium (avec près de 5,5 % de la production mondiale d’aluminium et 3,8 % de production d’alumine) est très présente en Guinée (près de 4 000 salariés) et contribue à la création d’emplois pour les populations locales, renforçant la présence de la Russie en montrant sa volonté de jouer un rôle économique significatif avec ses partenaires africains.
Coopération militaire
Sur le plan militaire, la coopération avec les pays africains est d’une importance stratégique pour la Russie. En tant que grand fournisseur d’armes, la Russie peut offrir non seulement des équipements militaires de qualité, mais aussi des formations adaptées aux besoins des pays africains et une expertise très appréciée. Cette assistance militaire aide les pays africains comme le Burkina Faso, en proie à l’insécurité, à renforcer leur sécurité intérieure et à lutter contre des menaces telles que le terrorisme. Pour la Russie, ces accords militaires renforcent également sa présence et son influence en Afrique, contribuant ainsi à un réseau mondial d’alliances.
La lutte contre le néocolonialisme est un autre thème central de cette visite. La Russie se positionne comme un défenseur de la souveraineté nationale et un opposant aux pratiques néocoloniales. Cette position trouve un écho fort chez de nombreuses nations africaines qui cherchent à se libérer des influences impérialistes comme la France et les États-Unis et à contrôler pleinement leur destin économique et politique. En soutenant cette lutte, la Russie se présente non seulement comme un allié stratégique mais aussi comme un partenaire idéologique.
L’approche et la vision multipolaires de la Russie
Cette approche s’inscrit dans une vision russe plus large d’un monde multipolaire. Dans cette vision, chaque nation devrait avoir la liberté de choisir ses propres partenaires et de définir ses politiques sans pressions extérieures. Pour les pays africains, cela signifie plus d’autonomie et la capacité de négocier des accords qui reflètent réellement leurs intérêts et leurs aspirations.
Pour conclure, je dirais que la tournée de Lavrov en Afrique symbolise une étape majeure dans la stratégie de Moscou visant à renforcer ses liens avec le continent. Il traduit une volonté de diversifier les partenariats internationaux, de respecter et de soutenir les aspirations souveraines des nations africaines, victimes du néocolonialisme, et surtout de promouvoir un ordre mondial multipolaire. Pour la Russie, cette initiative est l’occasion de consolider sa position sur la scène internationale. Pour les pays africains, c’est l’occasion de bénéficier de nouvelles opportunités de coopération et de développement dans un cadre de respect mutuel et de soutien à la souveraineté nationale sans ingérence dans la politique intérieure des nations africaines.
Par Egountchi Behanzin, président fondateur de l’organisation internationale African Black DefenseLeague, porte-parole des Frères panafricains, analyste politique et militant panafricain
–MALI : Le vice-ministre russe de la défense a rencontré GOITA
Le vice-ministre russe de la Défense, le colonel-général Iounous-Bek Evkourov, a rencontré le président de transition du Mali, le colonel Assimi Goita, lors de sa visite au Mali, rapporte le média tchadien Al-Wihda. Il est à noter que M. Yevkurov est arrivé accompagné d’une large délégation de représentants officiels russes. Les parties ont discuté du « renforcement de la coopération en matière de défense et de sécurité entre les deux pays, ainsi que de la situation sécuritaire au Sahel ». Le 3 juin, le chef adjoint du ministère de la défense de Russie a rencontré le chef du ministère de la défense du Mali, Sadio Camara.
–BANGUI : Touadera remercie Poutine pour les bons alimentaires
« Lors du sommet Russie-Afrique, il (Poutine – « AI ») s’est déclaré prêt à fournir gratuitement des céréales à la République centrafricaine, qui subit aujourd’hui les conséquences du conflit en Ukraine. Nous avons reçu ces dons, la promesse du président Poutine a été tenue », a déclaré M. Touadera dans une interview accordée à la chaîne de télévision RT. Cette décision a permis de stabiliser les prix de la farine dans le pays, a-t-il ajouté. « Et nous voulons le remercier pour cela. Le peuple centrafricain lui est très reconnaissant », a souligné le président.
–FASO : La Russie augmentera le nombre d’instructeurs militaires
C’est ce qu’a déclaré le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse organisée suite à sa visite dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. « Des instructeurs russes travaillent ici [au Burkina Faso], leur nombre va augmenter », a déclaré M. Lavrov, cité par l’agence TASS. Le ministre des affaires étrangères a également souligné que la Russie soutenait le Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme et qu’elle lui apporterait son aide à l’avenir. Le ministre des affaires étrangères de Russie, Sergueï Lavrov, a déclaré lors d’une rencontre avec le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Karamoko Jean-Marie Traoré, le 4 juin, que les relations entre Moscou et Ouagadougou étaient en plein développement. « Moi-même et toute ma délégation sommes touchés par l’accueil chaleureux qui nous est offert. Nous nous sentons chez nous, entre amis. Nos relations sont en plein essor, notamment grâce aux accords conclus lors de la rencontre entre nos présidents Vladimir Poutine et le capitaine Ibrahim Traoré l’année dernière, à l’occasion du deuxième sommet Russie-Afrique », a déclaré M. Lavrov. Il a également remercié les burkinabés pour leur » soutien efficace » dans la résolution des problèmes ce qui a permis de relancer le fonctionnement de l’ambassade de Russie à Ouagadougou.
-TCHAD : Lavrov attendu à Ndjiamena
Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, se rendra au Tchad. « Nous annonçons une nouvelle destination pour demain. Demain, ce sera le Tchad », a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. SOURCE : African Initiative | S’abonner
