𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐬𝐞𝐜𝐫𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐜𝐡𝐢𝐧𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐚𝐮 𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐃𝐞́𝐟𝐞𝐧𝐬𝐞 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞. 𝐋𝐞 𝐠𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭𝐞 𝐀𝐛𝐨𝐮𝐛𝐚𝐜𝐚𝐫 𝐒𝐢𝐝𝐢𝐤𝐢 𝐂𝐚𝐦𝐚𝐫𝐚, 𝐝𝐢𝐭 𝐈𝐝𝐢𝐚𝐦𝐢𝐧𝐞, 𝐧𝐞 𝐝𝐞́𝐭𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐥’𝐚𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐩𝐥𝐞𝐢𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐝𝐞́𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐪𝐮’𝐢𝐥 𝐝𝐢𝐫𝐢𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐥𝐞 𝐜𝐨𝐮𝐩 𝐝’𝐄́𝐭𝐚𝐭 𝐝𝐮 𝟓 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝟐𝟎𝟐𝟏. 𝐃𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐥𝐞 𝐰𝐞𝐞𝐤-𝐞𝐧𝐝 𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫, 𝐥𝐚 𝐠𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐚 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐞́𝐞 𝐚𝐮 𝐝𝐢𝐫𝐞𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐜𝐚𝐛𝐢𝐧𝐞𝐭, 𝐥𝐞 𝐠𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐃𝐚𝐯𝐢𝐝 𝐇𝐚𝐛𝐚. 𝐂𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐞𝐫𝐜̧𝐮 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐢𝐯𝐢𝐥𝐞́𝐠𝐢𝐞́𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐌𝐚𝐦𝐚𝐝𝐢 𝐃𝐨𝐮𝐦𝐛𝐨𝐮𝐲𝐚 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐃𝐞́𝐟𝐞𝐧𝐬𝐞 𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞 𝐬𝐞 𝐝𝐢𝐫𝐢𝐠𝐞𝐫 𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐮𝐩𝐭𝐮𝐫𝐞, 𝐬𝐞𝐥𝐨𝐧 𝐧𝐨𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐏𝐚𝐥𝐚𝐢𝐬 𝐌𝐨𝐡𝐚𝐦𝐞𝐝 𝐕 𝐞𝐭 𝐝𝐮 𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐟𝐞𝐧𝐬𝐞. 𝐐𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐮𝐬𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐞 𝐝𝐞́𝐬𝐚𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐝𝐢𝐚𝐦𝐢𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐜𝐡𝐞𝐟 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 ?
𝐋𝐚 𝐂𝐨𝐧𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐌𝐮𝐧𝐢𝐜𝐡
Du 14 au 16 février 2025, s’est tenue en Allemagne la Conférence de Munich sur la sécurité. Ce forum annuel, qui réunit les pays membres de l’OTAN, de l’Union européenne et des nations du tiers-monde, se consacre aux enjeux de sécurité en Europe et dans le monde. Depuis sa création en 1963, il accueille des chefs d’État et de gouvernement, des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi que des personnalités du monde académique, des affaires et de la société civile.
Cette année, pour la Guinée, la présence du Premier ministre ou du ministre de la Défense était attendue. À la surprise générale, c’est le secrétaire général de la présidence qui a représenté notre pays, accompagné du commandant du groupement des Forces Spéciales, de son chargé des opérations et du ministre des Affaires étrangères.
La composition de cette délégation a suscité de nombreuses interrogations. S’agissant d’un forum dédié aux questions de sécurité internationale, la tradition voudrait que le Premier ministre ou, à défaut, le ministre de la Défense, voire celui des Affaires étrangères, représente le pays. Pourquoi Amara Camara, secrétaire général de la présidence, a-t-il été désigné ?
Cette question se pose d’autant plus que, dans la plupart des États, les secrétaires généraux de la présidence opèrent dans l’ombre du chef de l’État et se consacrent aux aspects techniques de la gestion présidentielle : coordination du cabinet, suivi des décisions et actions gouvernementales, composition du gouvernement, etc. Il est rare qu’ils représentent leur pays lors de rencontres géopolitiques et géostratégiques.
𝐋’𝐢𝐦𝐦𝐞𝐫𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐠𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞
Depuis le début du mois de février, des membres du gouvernement sont en immersion à l’intérieur du pays. Contrairement à la première tournée du gouvernement Beavogui, qui visait à évaluer les réalités du terrain, celle de l’équipe de Bah Oury, semble avoir un objectif politique : « préparer la candidature de Mamadi Doumbouya. »
Alors qu’il participait à cette initiative, le ministre de la Défense, le général Idiamine, a été rappelé d’urgence à Conakry dimanche dernier. Depuis son retour, il a été discrètement écarté de ses fonctions par le chef de la transition. Ses attributions sont désormais assurées par son directeur de cabinet, le général David Haba. Idiamine est actuellement exclu des procédures de signature et de prise de décision au sein du ministère qu’il dirige depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir.
𝐋𝐞𝐬 𝐫𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐨𝐫𝐝𝐞
Selon nos informations, depuis décembre 2024, qui devrait connaître la fin de la transition du CNRD, le palais Mohamed V est en état d’alerte maximale. Le moindre bruit perturbe le sommeil de l’ancien légionnaire, qui souhaite prolonger son destin présidentiel imprévu et inattendu, et contre la volonté de la majorité des guinéens.
Les discours de l’opposition, les critiques des journalistes, les dénonciations de la société civile et les « assauts » des blogueurs pour parler des dérives autoritaires et totalitaires sur les réseaux sociaux sont perçus comme des menaces qui ne doivent pas arrivées dans les oreilles des militaires. C’est dans ce cadre que le chef d’état-major de l’armée de terre a invité récemment les hommes en uniforme à ne pas regarder les réseaux sociaux.
Mamadi Doumbouya cherche à étouffer toute voix dissidente et à s’assurer du soutien total de l’armée. Ancien soldat de la Légion étrangère, il a intégré l’armée guinéenne sans suivre la procédure légale reconnu en la matière. Bénéficiant de la confiance d’Alpha Condé, il a été nommé à la tête du groupement des Forces Spéciales. Le 5 septembre 2021, à la surprise générale de tous, il a renversé le pouvoir d’Alpha Condé avec ses hommes.
Trois ans plus tard, la plupart des acteurs du coup d’État ont été écartés, voire éliminés, au profit de nouveaux venus. Certains soldats de la garde présidentielle et des Forces Spéciales sont remontés contre ces « nouveaux parrains du palais Mohamed V », qui n’ont pas participé aux opérations du 5 septembre.
Depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, l’armée guinéenne a connu une vague de radiations sans précédent, avec de nombreuses retraites anticipées. Le paiement des soldes a été confié à la société PayCard, un service de paiement électronique. Les militaires dénoncent des prélèvements mensuels sur leur solde sans connaître le but réel. Ils critiquent également les inégalités de traitement entre les Forces Spéciales et les autres corps de l’armée.
Après le coup d’État, Mamadi Doumbouya avait promis une augmentation de 100 % des soldes avant la fin de la transition, initialement prévue pour le 31 décembre 2024. Une augmentation de 25 % a été accordée en février 2022, ainsi que l’intégration des indemnités de ravitaillement. Les militaires attendaient la réalisation de cette promesse.
La transition étant désormais dans l’illégalité, Mamadi Doumbouya pour acheter le soutien de la troupe, a accordé une nouvelle augmentation de 25 %, sur les soldes portant le total à 50 %. Cette mesure devait entrer en vigueur en janvier 2025. Selon nos sources à la présidence et au ministère de la Défense, le général Idiamine est accusé de ne pas avoir appliqué cette décision. Cela est perçu comme un acte de sabotage ou de défiance.
La question qu’on pose : cette mesure d’augmentation de 25 % des soldes des militaires a-t-elle été inscrite dans la loi des finances ? De l’argent aurait-il été décaissé sans arriver aux ayant droits ? On ne saurait le dire pour l’heure. Les informateurs du palais M5 affirment également que l’intendant général des armées, le Colonel Gassim Traoré serait aussi concerné par les accusations. Celui-ci a déjà été suspendu à deux (2) reprises pour des histoires d’argent depuis l’avènement du CNRD au pouvoir. Mais sa proximité avec le président de la transition depuis l’époque d’Alpha Condé, tient toujours à une corde solide.
Considéré comme le « mentor » du chef de la junte et l’un des artisans du coup d’État, le général Idiamine semble désormais en disgrâce. Vendredi soir, au camp Samory Touré, certains de ses proches du CNRD, notamment Balla Samoura et d’autres, étaient dans les démarches pour tenter de présenter des excuses à Mamadi Doumbouya ce samedi et demander sa clémence en faveur du général Idiamine.
Affaire à suivre…
𝐌𝐚𝐦𝐨𝐮𝐝𝐨𝐮 𝐁𝐚𝐛𝐢𝐥𝐚 𝐊𝐄𝐈̈𝐓𝐀