avril 29, 2025
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Economie

40E SESSION DU CONSEIL NATIONAL DU CRÉDIT : Mamadou Moustapha Bâ fait le diagnostic des finances de l’Etat

Le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ a présidé, le jeudi 5 octobre, la réunion du Conseil national du crédit en compagnie du directeur national de la BCEAO et des membres du CNC. Mamadou Moustapha Bâ a rassuré l’opinion de la maîtrise de la dette par l’Etat du Sénégal.

Le Président de la République, Macky Sall a instruit le gouvernement lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le mercredi 4 octobre 2023 « à engager avec les acteurs du secteur agricole, le processus de mise en place des dispositifs de collecte, de conservation et de commercialisation des productions agricoles (notamment l’arachide) au regard du niveau de développement des cultures et des récoltes attendues ». Dans son discours, le ministre des Finances et du budget a rappelé les efforts substantiels déployés par l’Etat au titre de la subvention des intrants agricoles pour un montant global de 100 milliards FCFA, répartis principalement comme suit :

  • 39 milliards pour les engrais ;
  • 28 milliards pour les semences ;
  • 17 milliards pour les céréales et les espèces diverses ;
  • 7 milliards pour les semences de pomme de terre ;
  • 2,3 milliards pour le soutien aux producteurs de coton.

Ce qui a permis à augmenter le niveau de subvention entre 37,50 et 100 % selon le type d’intrants (semences ou engrais) contre 50 % et 55 % en 2022. Il y a lieu également de souligner l’enveloppe de 85 milliards FCFA dégagée pour l’acquisition notamment de tracteurs et de moissonneuses batteuses.

Outre ce point de l’ordre du jour consacré à la prochaine campagne de commercialisation agricole, la présente session du Conseil National du Crédit abordera la situation des secteurs bancaire et de la microfinance.  Dans son allocution, le ministre « convient d’ores et déjà de souligner la bonne tenue des principaux indicateurs d’activité et de rentabilité de ces deux secteurs.

Les encours de crédits des banques ont progressé de 14,5% en glissement annuel pour s’établir à 6.891 milliards FCFA à fin juin 2023. La qualité du portefeuille s’est améliorée, le taux des créances en souffrance nettes des provisions ressortant à 3,5% du total des crédits. La rentabilité des capitaux propres des banques est satisfaisante. Elle s’établit à 15,1% en 2022 contre 15,3% en 2021. Ce profil se maintient sur le premier semestre 2023 ».

Au plan prudentiel, les banques sont globalement en conformité par rapport aux normes fixées, un résultat remarquable dans le contexte de la fin de la transition vers les normes Bâle 2 et Bâle 3 dans l’UMOA depuis le 1er janvier 2023. Le ratio de solvabilité moyen s’élève ainsi à 13,4% à fin juin 2023 pour une norme minimale de 11,5%.

Concernant le secteur de la microfinance, Mamadou Moustapha Bâ a indiqué que « l’encours des crédits distribués aux sociétaires et clients a progressé de 18% en glissement annuel, en s’établissant à 608 milliards à fin juin 2023. La qualité du portefeuille s’est également sensiblement améliorée, le taux brut de dégradation s’établissant à 6,38% en juin 2023 contre 8,11% à fin juin 2022. La situation prudentielle est globalement satisfaisante ». Le patron de la finance et du budget poursuit : « dans le cas du Sénégal, cette confiance tient notamment à la résilience de l’économie liée, notamment à la maîtrise du déficit budgétaire (qui devrait se situer à 4,9% à fin 2023 contre 6,1% à fin 2022). Le déficit budgétaire est projeté à 3,9% en 2024.

Au-delà de cette consolidation budgétaire, le Gouvernement reste déterminé à renforcer le cadre de gestion et réduire les vulnérabilités de la dette publique, dont le stock est ressorti à fin 2022, à 68,2% (en deçà du plafond communautaire de 70%)

Ces perspectives d’évolution favorable du cadre macroéconomique sont positivement sanctionnées par :

– l’évaluation, en termes de notation financière,  du crédit souverain Etat du Sénégal, avec la confirmation des notes et perspectives y relatives, respectivement à Ba3 avec perspective stable pour Moodys,  B+ avec perspective stable pour S&P et à A 2 à court terme/A- long terme pour la notation en monnaie locale par Bloomfield Investment Corporation ;

– la conclusion d’un programme soutenu par le Mécanisme Elargi de Crédit (MEC) et la Facilité Elargie de Crédit (FEC), combinés à la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD).  Ce programme a été conclu le 11 mai 2023, pour un montant de 1.156 milliards à décaisser entre juin 2023 et décembre 2026. La première revue se déroulera du 12 au 24 octobre 2023. Elle a été précédée d’une staff visit concluante qui s’est effectuée du 31août au 07 septembre 2023 ».

La dette du Sénégal toujours soutenable

À la fin de sa présidence de la réunion du Conseil national du crédit, Mamadou Moustapha Bâ conclut : « La dette de la SONACOS, de la SODEFITEX, de la SENELEC, … des structures parapubliques est de 8% de notre PIB. Ce que les autres pays de la sous-région n’évaluent pas. Ce sont ces 8% qui ont porté notre dette à 76%. Dans le classement de la dette des pays membres des nations Unis, le Sénégal est dans le lot des 15 pays africains qui ont le risque de surendettement modéré ainsi que la Côte d’Ivoire. La dette du Sénégal est à 68.2%. La dette du Sénégal est toujours soutenable » explique-t-il pour dire que la dette des structures parapubliques ne fait pas partie du décompte des institutions financières internationales. Il insiste à retenir que l’Etat du Sénégal continue à bénéficier de la confiance de ses partenaires financiers et des marchés de capitaux.

 

El Hadji Malick SARR

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