

Les émotions ne changent rien à l’affaire, la déroute est totale. L’équipe du Sénégal a été éliminée en huitième de finale de la Coupe du monde 2022 par l’Angleterre, au terme d’une des soirées les plus misérables de son histoire (3-0). Durant 90 minutes, les Lions sans Gana Gueye (suspendu) n’ont jamais rien contrôlé et se sont lancés dans une course éperdue pour sauver l’honneur, mais au finish, ils ont été méconnaissables, à l’image de leur entraineur dont les choix peuvent encore faire jaser. Un immense gâchis.
C’est incompréhensible ! Après avoir, pourtant tenu tête et bousculé l’équipe anglaise durant trente minutes, après avoir fait preuve d’une maitrise tactique, le champion d’Afrique s’est littéralement écroulé dans une rencontre où il pouvait pourtant croire à ses chances.
Deux occasions et plus rien…
En tout cas, sur le papier, une telle volonté s’entend et se comprend parfaitement tellement on a vanté les qualités de cette équipe et de ses joueurs qui boxent dans la même catégorie que les anglais dans leur propre championnat. Mais hier les Lions sont passés complètement à côté de la plaque. Après près d’une trentaine de minutes où les hommes d’Aliou Cissé ont fait preuve de solidité et un peu entreprenants, ils n’ont plus existé par la suite. Et pourtant, les Lions, comme très souvent dans cette compétition, ont eu les premières occasions dans ce match, mais pourront regretter le manque de précision d’abord à la 22ème mn après une reprise de Boulaye Dia repoussée par la jambe puis la main de Stones sans que l’arbitre ni la VAR ne bronchent. C’était la balle du 1-0 manqué par l’attaquant de Salernitana. Une dizaine de minutes plus tard, le même Boulaye, servi par Ismaila Sarr, dans la surface de réparation anglaise voit son tir repoussé avec beaucoup de chance par la main gauche de Pickford (31ème mn). C’étaient les deux seules choses à mettre sous la dent pour les Lions et leurs supporters.
Le réalisme anglais
A l’opposé, sur sa première situation dangereuse dans cette première période, Jude Bellingham d’une superbe vista, offre une passe audacieuse dans la surface pour Jordan Henderson, le milieu de Liverpool frappe en première intention et place le ballon à ras de terre au milieu du but de Mendy (1-0, 38ème mn). Après cette ouverture du score, les Lions commençaient à perdre complétement le fil du match. Ils se font dominer avant de concéder le deuxième but juste avant la pause. En effet, sur perte de balle de Pathé Ciss, les anglais amorcent un contre fatal conclu par leur capitaine Harry Kane (2-0, 45mn +3) qui ouvre ainsi son compteur but dans cette compétition.
Cissé se lance et s’affaiblit
La situation devient très compliquée pour les champions d’Afrique qui vont devoir jeter toutes leurs forces pour tenter de remonter deux buts. Le sélectionneur Aliou Cissé effectue un triple changement avec les entrées de Pape Gueye, Pape Matar Sarr et Bamba Dieng en lieu et place respectivement de Pathé Ciss, Krépin Diatta et à la surprise générale, Ilimane Ndiaye. Les Lions semblent revenir avec plus d’envie. Mais sur un énième contre, ils prennent le but qui met le Sénégal complétement KO. Cette fois, c’est Foden sur le côté gauche qui envoie une belle passe au jeune Bukayo Saka, dans la surface, l’attaquant d’Arsenal place son pied et envoit le ballon au milieu des filets d’Edouard Mendy, pourtant bien sorti mais complétement battu avec sa défense (3-0, 57ème mn). Malmenée et sérieusement inquiétée, la bande à Kalidou Koulibaly n’avait rien à proposer ni un joueur sur qui s’appuyer, Ismaila Sarr étant diminué et Ilimane Ndiaye remplacé. Malgré l’entrée en jeu de Famara Diédhiou (72ème mn) à la place de Boulaye Dia, le Sénégal ne parviendra pas à sauver, ne serait-ce que l’honneur. Tandis que Southgate a profité de cette fin de match tranquille pour faire tourner son effectif et préparer sereinement son quart de finale contre la France, vainqueur un peu plutôt de la Pologne (3-1). Le Sénégal lui, s’arrête au stade des huitièmes de finale, malgré les nombreuses attentes légitimes, en raison de ses deux victoires (contre le Qatar et l’Equateur) et de sa prestation convaincante contre les Pays-Bas.
Jacques Victor GOMIS