Les étudiants ressortissants de Ziguinchor à Dakar, ont accentué la pression sur les autorités municipales de leur commune. Hier, ils ont encore battu le macadam pour exiger que le contrat de logement ne soit pas rompu par le maire Ousmane Sonko qui a menacé de le faire. Après leur manifestation violente, il y a trois jours, les étudiants ont, cette fois, procédé à un concert de casseroles dans les artères de la ville pour se faire entendre. Mais, pour réussir leur combat, ils ont fait sortir tous les élèves de la commune de leurs établissements.
L’Amicale des étudiants ressortissants de Ziguinchor n’en ont pas encore fini avec leur maire Ousmane Sonko. Après avoir récemment procédé à une manifestation au cours de laquelle ils avaient brulé des pneus et barré certaines routes stratégiques de la ville, ils ont initié hier un concert de casseroles, une stratégie que le leader de Pastef lui-même a souvent utilisé dans ses combats contre le régime de Macky Sall. Dans leur procession, Mamadou Badji (président de l’Amicale des élèves et étudiants de Ziguinchor) et Cie ont fait du bruit avec des ustensiles, des objets et autres outils pour attirer l’attention des autorités municipales qui restent jusque-là aphones face aux doléance de ces apprenants qui craignent pour leur avenir. Car, la rupture de ce contrat de logement, équivaut à les en croire, à un sacrifice de centaines de jeunes Ziguinchorois.
Durant leur manifestation d’hier, ils ont réussi à mobiliser des centaines de jeunes de la commune de Ziguinchor. Les élèves ont boudé les cours pour soutenir leurs ainés dont le combat est aussi le leur. Car, comme l’a fait savoir un responsable de l’Amicale au cours de la marche, « nos ainés ont combattu pour nous dans le passé, alors nous aussi, ce que nous combattons aujourd’hui, c’est pour vous demain ». Devant la mairie de Ziguinchor où ils ont arrêté leur procession tout en arborant des brassards rouges, et en scandant « Touche pas à mon contrat », les jeunes ont fait savoir aux autorités qu’ils ne sont pas des politiciens comme certains le pensent. Ils ont assailli pendant la mairie pendant une dizaine de minutes tout en tapant sur les casseroles comme le sait bien faire leur édile qui est obligé de céder face à cette pression des élèves et étudiants qui ne font que réclamer leurs droits.
Après les étudiants, les commerçants et les jakartamans dans les rues
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Ils étaient des milliers de jeunes à avoir fait le tour des artères de la commune de Ziguinchor pour dénoncer le refus du Maire Ousmane SONKO de renouveler leur contrat d’hébergement à Dakar. Après avoir informé l’édile de la ville, les jeunes avaient tenu une conférence de presse pour alerter l’opinion. Hier, les étudiants ont fait sortir tous les élèves des écoles primaires, des collèges et des lycées pour participer au concert de casseroles.
Tous criaient : «Sonko touche pas à notre contrat !». Les plus radicaux ont tout simplement dénoncé l’incompétence du maire. Devant la mairie, le porte-parole du jour a déclaré avoir organisé ce rassemblement pour dénoncer cette décision d’Ousmane SONKO. Mieux encore, il a invité les élèves à être conscients de la situation. Car pour lui, cette décision du Maire va toucher tous les futurs bacheliers qui seront orientés à Dakar. Désormais, les futurs étudiants risquent d’être des «SDF » à Dakar. Ce message a permis aux étudiants de bloquer le système scolaire dans la commune. Tous les établissements scolaires ont fermé hier.
Par ailleurs, les commerçants de Ziguinchor ont décidé de descendre dans la rue ce jeudi pour eux-aussi dénoncer l’augmentation des taxes par Ousmane SONKO. Pire encore, les conducteurs de Jakartas également vont descendre dans les rues pour organiser leur concert de casseroles. Les populations n’acceptent pas les décisions unilatérales que prend leur maire depuis son arrivée. Sans aucune concertation, des initiatives sont prises et imposées aux populations sans aucun préavis. Les étudiants, les commerçants et les conducteurs de jakartas vont faire jonction les jours qui viennent pour organiser des manifestations.
Soda SALL et Rokhaya KEBE