juillet 3, 2025
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Actualité

Nouvelle stratégie politique d’Idrissa SECK

Il fait partie, sans doute, des meilleurs architectes d’une bonne stratégie de communication en matière politique.  A l’entendre parler et dans les moments opportuns, on dirait qu’il est le maitre de la sémiologie, du discours politique, ou tout simplement de la rhétorique. Lui, c’est Idrissa Seck, président du parti « Rewmi », qui multiplie les sorties ces derniers temps pour se prononcer sur les sujets de l’actualité. Depuis qu’il a démissionné du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et déclaré sa candidature, l’ancien Premier ministre sous le régime libéral, occupe tous les canaux médiatiques et les nouvelles technologies, notamment les réseaux sociaux, pour délivrer des messages au peuple sénégalais. Sa méthode qui semble particulière, à bien des égards, fait de lui, le rare homme politique, opposant au régime de Macky Sall, qui appelle au culte de la paix, de la stabilité du pays. Aux plus farouches et radicaux adversaires du pouvoir, Idrissa n’hésite pas de faire revenir sur terre pour le bien commun du Sénégal. Posé, discret et surtout habile dans ses prises de positions, le « Rewmiste » en chef peut aujourd’hui se targuer d’avoir cette unanimité des témoignages faits sur son sens de responsabilité et discernement, son amour pour sa patrie.

Si nous revenons aux derniers évènements qui prennent encore le dessus de l’actualité, il faut surtout prendre en considération d’abord, cette affaire aux relents politico-juridique qui a failli embraser le pays.  Alors là, on ne peut guère s’épancher sans pour autant parler des discours « haineux et va-t-en-guerre » du président de Pastef, Ousmane Sonko. Ce dernier, aujourd’hui, condamné par la justice sénégalaise sur laquelle il a toujours craché, a pris une position qui a révulsé et indigné plus d’un. Ses acerbes diatribes contre le régime de Macky Sall qu’il a fini par « vomir » pour ne plus le reconnaitre comme « l’Etat garant du peuple Sénégal » a indigné l’autre « chef de l’opposition » qui, contrairement au maire de Ziguinchor, veut que la paix et la stabilité soient le premier legs de l’Etat à ses fils.

Bien avant l’éclatement de cette tragique parenthèse de l’histoire politique du Sénégal, Idrissa Seck, qui, probablement comme les Sénégalais redoutait que les opposants sabotent le défilé du 04 avril dernier, comme il se susurrait, a pris les choses au sérieux. Sans tambour, ni trompette, le chef de file des « Orange » et deuxième à l’élection présidentielle de 20219, s’est nuitamment rendu chez son « jeune frère » Sonko, pour arrondir les angles, et l’appeler à surseoir tout projet de velléités qu’ils (lui et d’autres opposants) auraient entrepris pour « faire effondrer la République ». Mais, il suffira que le leader de Pastef, dans une déclaration récente à Ziguinchor, ait rappelé ce passage d’Idy chez lui, pour que les choses s’embrouillent avec des révélations puériles et enfantines de celui qui ne cesse d’appeler à la « révolution » ou « insurrection » pour juste assouvir son désir insatiable de pouvoir, quitte à « marcher sur des corps d’innocents et pauvres jeunes manipulés et instrumentalisés » qu’il fait miroiter un « projet » qui n’a jusque-là, fait que des victimes. Idrissa Seck, en tant que quelqu’un qui connait le landerneau politique, avec un bagage intellectuel solide et une expérience avérée en matière de politique, a humblement accepté de se soustraire des siens, cette aube, pour « raisonner » un Sonko trop sûr de lui, dans sa fierté paranoïaque. Le patron de Rewmi aura tout essayé pour appeler cet « enfant (pourtant) gâté » par la République, à revoir ses positions pour danser moins vitre que la musique.

Idrissa Seck a calqué sa communication sur les principes qui régissent la paix. Qu’on l’aime ou le déteste, l’homme a toujours misé sur un Sénégal stable, quitte à perdre ses intérêts personnels en faveur de ceux supérieurs de la Nation. Sa stratégie de communication est « soignée » et « équilibrée ». Avant l’élection présidentielle de 2019, le patron de Rewmi » a sillonné presque les 14 régions du Sénégal. Dans ses discours, il n’avait pas fait de concession à Macky Sall et à son régime. Mais, Idrissa Seck, malgré quelques-uns de ses mots qui avaient peut-être titillé la fierté des membres de la Coalition Benno Bokk Yakaar, n’a jamais énoncé dans ses allocutions d’alors, une position belliqueuse qui pouvait déboucher sur une confrontation entre des Sénégalais dont le seul désaccord était de ne pas avoir les mêmes candidats.

Aujourd’hui, Idrissa Seck, c’est l’homme expérimenté qui incarne, pour certains Sénégalais, la galanterie politique.  Dans ce nouveau tourneur avant l’élection présidentielle du 25 février 2024, il est le samouraï de la classe politique. L’homme devenu entre-temps, opposant au régime de Macky Sall dont il a été un collaborateur, dit ses vérités sans sourciller. Ni le pouvoir encore moins l’opposition ne peuvent se substituer à cet amour qu’il porte pour le peuple sénégalais.

Dans sa nouvelle formule de communication, Idrissa Seck semble désormais plus « proche » de son peuple. L’ancien maire de Thiès a opté pour une position équilibrée, tout en étant dans l’opposition. Il ne défend pas Macky Sall. Car, si tel était le cas, il n’allait pas lui tourner le dos et regretter le silence du président sortant sur la troisième candidature. Il raisonne aussi des pontes de l’opposition qui, dans leur furie et bévues énormissimes, voudraient que l’Etat s’affaisse pour devenir un Etat failli qu’on voit ailleurs en touchant du bois mort. Idrissa Seck a opté les réseaux sociaux, les radios, les journaux, etc., pour revenir en force dans le terrain. Le président de « Rewmi » commente l’actualité, dit ses vérités mais toujours en défendant la Nation sénégalaise qui, sans les valeurs qui la régissent, les hommes politiques n’auraient pas la raison d’exister. Pour ce nouveau tournent, l’ancien Premier ministre qui est aussi très sollicité par la presse étrangère, sermonne les belligérants pour inviter les uns à éviter toute action pouvant irriter les Sénégalais et en exhortant les autres à cesser toute idée propagandiste d’une tension préjudiciable pour nous tous.

Dans une publication récente Idrissa Seck, surpris par les mots énoncés par trois intellectuels sénégalais, à savoir Mbougar, Boris Diop et Felwine Sarr, qui s’épanchaient sur la situation actuelle du pays en prenant une position « favorable » au camp d’Ousmane en Sonko, n’a pas mis de gants pour remettre sur la sellette le trio. A ce dernier, il dira : « Le Sénégal est une grande nation démocratique qui peut connaître par moments des crises violentes comme la France et ses « gilets jaunes » ou les Etats-Unis et leur « attaque du Capitole ». Viendrait-il à l’esprit d’un intellectuel de décréter la fin de la démocratie en France ou aux Etats-Unis, lorsque des camions de gendarmerie et de police y sont brûlés ou des tueries de masse organisées? Non. On se réjouit que l’État y restaure l’ordre et le règne de la loi. Pourquoi ne nous devez-vous pas le même respect? Je répète : « le Président de la République a une mission essentielle, urgente, protéger la République, ses Institutions, sa Constitution et ses Lois, ses Citoyens et leurs Biens. » C’est cela l’intérêt vital national. Toute faiblesse affichée dans l’accomplissement de cette mission, qui exige bien évidemment l’observance par l’État lui-même des règles constitutionnelles et légales, serait une trahison du mandat accordé par le peuple. Concentrons-nous donc sur cela pour l’instant. »

Abdou Karim MBAYE

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