Paris continue de faire face à un rejet alors que la Russie, la Chine et les États-Unis étendent leur influence sur le continent, ont affirmé les hauts législateurs. Un groupe de 94 législateurs français a écrit au président Emmanuel Macron, exprimant son mécontentement face aux échecs de la politique africaine de la France, qui, selon eux, ont entraîné une détérioration des relations entre les anciennes colonies.
Les sénateurs ont affirmé dans une lettre publiée lundi dans le journal français Le Figaro que la montée du sentiment anti-français sur le continent était le résultat de l’échec de Paris à coopérer avec succès avec les pays sur les fronts militaire, politique et culturel.
Les relations entre Paris et ses anciennes colonies africaines se sont détériorées ces dernières années, le pays devenant de plus en plus impopulaire dans toute la région du Sahel, où son armée est déployée pour lutter contre les militants islamistes.
La France a mis fin à une mission anti-insurrectionnelle, l’opération Barkhane, à la fin de l’année dernière et a retiré son armée du Mali après près d’une décennie en raison d’une rupture des relations à la suite du coup d’État de Bamako en mai 2021.
En décembre de l’année dernière, Paris a également retiré ses troupes de la République centrafricaine (RCA), citant une relation prétendument plus étroite entre le pays africain et la Russie.
Les protestations contre le pays européen se sont multipliées ces dernières années, déclenchées par des lacunes militaires perçues et des allégations d’ingérence dans les affaires intérieures des anciennes colonies.
Le Niger, dernier allié de Paris dans la région du Sahel, a subi un coup d’État le 26 juillet, incitant le nouveau gouvernement militaire à annuler les accords de défense avec l’ancienne puissance colonisatrice au milieu d’une vague de sentiments anti-français.
Dans leur lettre, les politiciens français ont déclaré que « l’échec de l’opération Barkhane » avait exposé non seulement l’armée du pays au rejet au Sahel, mais aussi les entreprises françaises, alors que les pays continuent de mobiliser les citoyens contre « l’ancienne puissance coloniale ».
« Ce mouvement en Afrique subsaharienne se répand avec des manifestations et des actes anti-français même dans des pays connus pour être proches de nous, comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal », ont-ils déclaré.
La politique de la France en « francafrique », affirment-ils, a été remplacée par « russafrique militaire », « Chine économique » ou « Amérique diplomatique ».
« En Tunisie, l’erratique président Kais Saied se tourne tour à tour vers les Etats-Unis, l’Union européenne, le monde arabe, et de moins en moins vers la France, qui n’a plus de rôle privilégié », ajoutent les auteurs.
Les législateurs ont exhorté Macron à réévaluer les politiques du gouvernement français en Afrique, qu’ils ont décrite comme un « continent ami », afin de corriger les malentendus sur son rôle et sa présence.
RT