Mamadou Mouth Bane a présenté, hier, au Grand Théâtre de Dakar, son livre intitulé « Lutte contre le terrorisme et la criminalité au Sahel : la nouvelle stratégie du Sénégal ». Des sommités de l’Etat du Sénégal, des experts sécuritaires, des officiers, des représentants diplomatiques, des autorités religieuses et coutumières, pour ne citer que ceux-là, ont tous participé à la cérémonie de dédicace de cette troisième publication du journaliste, par ailleurs Directeur de publication de « DakarTimes ». Dans leurs interventions, les représentants du Gouvernement, les responsables du CHEDS, de CEDS, de DakarTimes, de Dakar Sciences, les amis et autres connaissances de l’auteur, ont axé leurs discours sur la pertinence mais aussi la complexité de la question du terrorisme abordée par Mouth Bane dont les propositions contenues dans le livre, vont sans doute contribuer à enrichir le dispositif du Sénégal qui n’est guère épargné par la menace terroriste au vu des témoignages recueillis par l’auteur du livre auprès de certains jeunes qui se sont insidieusement engagés dans cette criminalité sans justificatifs.
Le Colonel Abdoul Aziz Ndao a fait une lecture succincte du livre pour permettre à l’auditoire de s’imprégner des grandes lignes de cette production de Mamadou Mouth Bane, un journaliste mais aussi un intellectuel dont la vision sur beaucoup de questions stratégiques intéresse les populations.
Une réponse aux préoccupations sécuritaires qui secouent la sous-région
Dans sa globalité, le livre fournit une lecture facile par la maitrise du français, selon le Colonel Aziz Ndao. A l’en croire la lecture est utile par les détails et arguments mis en œuvre ; elle est aussi agréable par les détails et exemples mis en œuvre. L’argumentation repose sur des constats quotidiens que chacun peut lire à travers les revues de presse, le quotidien des habitants du Sahel et le sentiment de sécurité.
Le Colonel Ndao prend le livre dans le contexte actuel, pour dire que c’est une réponse aux préoccupations sécuritaires qui secouent la sous région. C’est aussi une alerte sur les menaces multiformes qui sont des défis à régler et à gérer avant une exploitation bénéfique du gaz et du pétrole que dieu a bien voulu mettre à notre disposition
Le Colonel souligne que c’est une interrogation sur notre avenir immédiat, nos rapports avec les pays limitrophes et surtout le sens à donner à nos relations avec les partenaires. Voila bien défini et bien campé le pourquoi du livre de mon ami et frère Mamadou Mouth BANE, dira le Colonel Ndao.
Sur la préface du livre, le Colonel Ndao fera savoir que Monsieur Cheikh Tidjane SY, ancien Ministre de l’Intérieur, ancien garde des sceaux sous le magistère du Président WADe, a bien voulu préfacer le livre de Monsieur Mouth BANE dont le titre est « Lutte contre le terrorisme et la criminalité au Sahel : la nouvelle stratégie du Sénégal. »
Conscient des enjeux, responsable des défis du terrorisme après le 11 septembre et Compétent dans l’analyse de la géostratégie et de la nébuleuse du Terrorisme, Monsieur SY est une des meilleures expertises pour camper le débat et situer les enjeux et perspectives qu’un tel livre pose
Le ministre est ferme dans son propos et montre la détermination que toute autorité politique doit exercer face aux défis que pose le livre. Je le cite : « Confronté à cette poudrière, comprendre le terrorisme, les dirigeants politiques incapables d’innover dans le bon sens voient leur légitimité fortement contestée. Il est intéressant de noter que les coups d’état réussis ou ratés ne cessent d’augmenter dans la sous région.
Le ministre salue les détails et moyens fournis par Mouth Bane sur la stratégie sénégalaise de lutte contre le terrorisme.
Dans l’introduction le livre procède à une analyse détaillée des concepts qui interpellent le public quand il est question de Terrorisme.
TERRORISME ET CRIMINALITE
Sur le terrorisme et la criminalité, le livre évoque les termes de référence que le lecteur va rencontrer dans les différentes parties de l’ouvrage TERRORISME, DELINQUANCE, EXTREMISME, RADICALISATION et les compare au terme générique de CRIMINALITE.
L auteur fait appel au document de stratégie du Niger de prévention de la radicalisation pour nous faire comprendre les concepts liés au terrorisme. Le Niger dans sa stratégie admet 4 catégories de violences extrémistes dont la définition globale aboutit au terrorisme ou entreprise de violence.
L’auteur partant du document de stratégie comme l’étude des 4 catégories et cite Violence Physique, puis violence économique mais il oublie très vite les deux autres catégories pour entrer en force dans les préoccupations sur lesquelles il entent interpeler. A ce propos, il cite le financement du terrorisme, jeunesse et chômage, pauvreté dans le Sahel, gestion des ressources, mal gouvernance, système de chacun pour soi ou la débrouillardise.
La Complexité du sujet montre dans l’introduction par la richesse mais aussi la perversité des thèmes.
Mouth BANE pose le débat des causes, le débat des stratégies, le débats de l’opérationnalisation.
L’introduction dans sa forme est compliquée, difficile et très peu constructive.
Elle est la réalité de la nébuleuse terroriste, elle veut aborder toutes les facéties du sujet et nous ouvre un cheminement conséquent vers le sujet.
Oser parler de terrorisme dans le Sahel est un défi et les premières lignes de ce livre montre les défis, le courage et surtout la capacité de l’auteur à nous promener dans les méandres de la menace la plus intrigante à laquelle nous faisons face
Mouth n’a pas peur de la critique qu’un tel ouvrage suscitera. Il ne laisse rien au hasard. Son analyse est sujette à caution mais elle a le mérite dès l’introduction de poser avec clarté la complexité de la nébuleuse terroriste
Nous parlons de terrorisme, quelle définition exacte donner au terme Nous parlons de Sahel, quels pays sont dans le Sahel On parle du Sénégal, avons-nous une idée exacte des enjeux
Toujours est il que nous devons pour lire cet ouvrage penser Criminalité Chômage Pauvreté Gouvernance Jeunesse Violence
ETAT DES LIEUX DES VULNERABILITES SOCIALES DU SENEGAL
Chiffres de l’agence nationale de la statistique à l’appui, Mouth BANE décrit la situation socio-économique du Sénégal et surtout l’état de la pauvreté. Le premier aspect est l’analyse des politiques économiques que le Président Macky SALL a mis en œuvre depuis 2012 pour répondre aux besoins primaires des ménages sénégalais et améliorer leur quotidien.
Plusieurs plans ont été mis en œuvre pour éradiquer la pauvreté et créer les conditions d’une meilleure prise en charge des jeunes et des femmes et leur intégration dans le monde du travail ;
Le dernier plan en date se matérialise dans le financement de projets structurants pour les jeunes et les femmes. La délégation générale à l’entreprenariat rapide DER a été mise en place pour les jeunes et les femmes.
L’objectif de réduire la pauvreté s’est heurté à des causes exogènes dont principalement la COVIS 19. La plupart des efforts ont vu leurs résultats se fondre dans les méfaits de la COVID 19 qui a frappé les ménages et accentuer les aléas auxquels déjà ils faisaient face.
La pauvreté s’est accentuée avec des conditions différentes tenant compte soit de la ruralité soit de l’urbanisation donc de la territorialité.
Les zones rurales ont vu leur niveau de paupérisation exploser et surtout la destruction rapide des conditions déjà précaires. Les études menées par l’Agence de la statistique du ministère de l’économie sont assez pertinentes pour décrire la réalité sur le terrain et région par région.
Les régions frontalières ont connu des taux de pauvreté plus conséquents que les zones urbaines et péri-urbaines.
L’étude du cadre région par région est très éloquente par une description attrayante de la situation générale de l’état de pauvreté du Sénégal.
De là, l’auteur tire des conclusions pérennes entre pauvreté et criminalité. Il essaie de démontrer que le risque de criminalité est fatalement lié à la perception de la pauvreté par les populations.
L’absence de solutions concrètes mises en œuvre par l’état, ouvre les portes à des dérives sécuritaires. Ces dérives peuvent prendre plusieurs formes selon le lieu de résidence notamment agression, vol, pillage dans les villes et lors de manifestations, exactions et attaques en bande organisée, vol de bétail, trafics en tout genre.
L’état n’a pas les moyens de sa politique et les jeunes peuvent s’adonner à des actes licites comme illicites pour s’en sortir. Pendant que les uns agressent, d’autres sont d’honnêtes marchands ambulants qui profitent des embouteillages.
Les actes licites sont la prise en charge de quelques secteurs. On peut citer les ventes à la sauvette, le lavage de véhicules, la surveillance de parking, la vente de biscuits chiffons et fruits et même le transport.
Les actes illicites se lisent dans l’émigration clandestine par mer ou par le désert avec un nombre impressionnant de victimes
Certaines régions sont des bombes qui peuvent exploser à tout moment et d’autres se créent les conditions de survie avec la présence d’activités criminelles qui permettent d’obtenir des fonds pour faire face à la pauvreté.
Chaque région a sa spécificité et son cadre dépend des expressions de violence des populations locales. La ruralité vit de problèmes structurels majeurs qu’il est souvent difficile voire impossible de contrôler.
L’Urbanisme démontre la pluralité des situations et surtout leur complexité. Peu de solutions sont mises à la disposition des jeunes. Ce climat est endémique et exponentiel.
INCIDENCE SUR LA CAPITALE SENEGALAISE DAKAR
Mouth BANE aborde la criminalité de la capitale sénégalaise Dakar et expose les formes d’expression de la violence.
Il cite avec l’appui des rapports de police, les activités criminelles constatées dans la capitale avec plus ou moins de nocivité dans la perception de la sécurité dans l’agglomération dakaroise.
Le premier élément criminogène est le boom du phénomène des motos jakarta dans la violence. Le phénomène n’est pas propre à la capitale sénégalaise,
A Dakar les motos, selon lui servent à agresser et voler à l’arraché alors que dans les autres pays du Sahel, ces mêmes motos sont utilisées par les bandes armées pour attaquer piller et tuer
A Dakar le problème est complexe, à deux sur une moto, des jeunes agressent et volent, l’un maitrisant l’engin, alors que le supporté porte un coup et arrache un sac de femme. Le vol de motos est aussi une autre forme de violence, on pousse le conducteur à tomber avec un coup violent, et le supporté se précipite pour voler la moto et disparaitre.
L’auteur passe en revue les différentes formes de violence qui ont cours dans la région de Dakar en rapport avec l’usage de motos. Les exemples sont précis démontrés et décrits avec exactitude. Des témoignages de victimes comme d’auteurs illustrent l’argumentation. Mouth BANE, le journaliste fait un vrai travail de policier par la description et la maitrise des modus operandi.
Il aborde ensuite le sujet complexe de la criminalité organisé à Dakar.
Démographie et suburbanisation sont les clefs de son analyse et lui permettent de les décrire comme les causes ultimes de la cherté de la vie à Dakar. Elles ont des conséquences directes sur la criminalité. La cherté de la vie, a des conséquences directes sur la criminalité.
Le cadre de vie est assez difficile pour une population particulièrement jeune et surtout issu de l’exode rural. Des milliers de jeunes quittent chaque matin avec facilité la banlieue TER et BRT pour chercher quelque chose dans certains lieux marchands de Dakar Sandaga, Tilène, Colobane, Castors Rond point Liberté 5.
De 8 heures à 21 heures la ville grouille de turbulence pour sombrer la nuit dans une quiétude béate et totale, le brouhaha se déplaçant au Nord de la ville, autour des restaurants bars et boites des almadies.
L’auteur nous plonge ainsi dans la réalité criminogène de la ville de Dakar avec plusieurs types de crimes :
-agression surtout pendant les cérémonies, les veilles de fêtes et lors des évènements sportifs ou religieux
-les cas de meurtres jamais résolus
-les trafics en tout genre qui vont de la drogue à la prostitution
-les centres de blanchiment, de recel et de vente de drogue, d’alcool frelaté
-la criminalité liée aux étrangers avec la spécialité de chaque groupe
– la criminalité liée à l’environnement
-les enfants de la rue cible du crime organisé, objet de sévices sexuels, cible aussi des bandes armées par manque de liens parentaux, de repères et mendicité
-émigration clandestine et problèmes migratoires
L’évocation des difficultés de la jeunesse permet de définir le profil à venir du jeune terroriste :
-Déscolarisation
-chômage endémique
-Manque de formation
-Salaire et attrait possible du terrorisme
La violence devient un moyen d’expression de la jeunesse et là encore Mouth Bane décrit des attitudes possibles des jeunes laissés en marge de la société.
-émeutes pour piller et voler comme expression de la frustration
-Menaces sur la paix sociale
-Discours d’apologie de la violence et du terrorisme
Il conclue en affirmant que la jeunesse désœuvrée est une bombe et les réseaux sociaux alimentent la haine, la menace et le dégout de l’appartenance sociale.
LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU SENEGAL
Mouth BANE passe en revue les différentes politiques mises en œuvre par le gouvernement sénégalais pour prendre en charge la menace terroriste
La lutte contre le terrorisme se traduit en premier lieu dans un cadre normatif, donc législatif et réglementaire qui entend prendre en compte tous les aspects du terrorisme et sous toutes ses formes
Face aux menaces identifiées, le code pénal sénégalais après plusieurs modifications entre 2008 et 2016 donne une définition très large et extensible du terrorisme et met en place des dispositifs qui permettent une répression efficace du terrorisme
En premier lieu la définition de l’acte terroriste, en second lieu, le financement, en troisième posture l’apologie et enfin toutes les activités de remise en cause de l’islam confrérique sont des actes pris en compte de façon large et assumée par le code pénal.
Le deuxième aspect est la mise en place des organes de lutte contre le terrorisme. Mouth BANE cite le COS comme premier élément majeur de prise en compte du terrorisme par le Sénégal.
A titre personnel je me permets de lui rappeler la nécessité de prise en compte du CENCAR mis en place dès 1004 par le Président Abdou DIOUF, premier organise sénégalais de renseignement qui a une composante terrorisme après les attentats contre les intérêts américains en Afrique de l’EST. A la création de cet organe, j’ai été nommé à la tête du Département terrorisme et subversion
Le COS n’est qu une remise en état du CENCAR sous une autre appellation après que le Président Wade ait supprimé dans les premiers actes de l’alternance le CENCAR qu’il a longtemps soupçonné comme le bras armé de l’Etat contre son parti.
Cette anecdote, certes hors sujet dans le livre, montre que le Sénégal toujours pris un temps d’avance et d’anticipation sur les problèmes de sécurité.
L’auteur fait le résumé de la panoplie de services crées par l’état pour lutter contre le terrorisme. L’état a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité absolue et s’est donné les moyens de son action pour s’opposer aux objectifs des terroristes sur l’ensemble du territoire national.
Partant des méthodes et des méfaits du terrorisme dans les autres pays du Sahel, l’auteur revient largement sur la panoplie de menaces qui planent sur le Sénégal et donne des débuts de solutions
L’aspect descriptif des menaces revient en force dans l’analyse. Il ne permet pas cependant d’identifier les moyens de lutte mis en œuvre comme annoncé dans le titre de ce chapitre
Néanmoins, il est fort intéressant de noter les exemples précis les formes de menaces et le modus operandi des bandes terroristes.
Dès lors l’auteur peut revenir à son sujet et faire part de moyens mis en œuvre par la police, la gendarmerie et les armées pour lutter efficacement contre les bandes armées.
Le GARSI, organe principal d’action de la gendarmerie contre le terrorisme est évoqué. La création de 3 nouveaux bataillons des armées implantés dans des zones sensibles est mise en évidence pour anticiper sur les actions possibles ou programmées des terroristes.
Il est fait état des capacités de résilience des foyers religieux face aux actions des salafistes.
Dialogue, tolérance et solidarité sont les atouts majeurs que l’état et les confréries doivent mettre en exergue, selon Mouth BANE, pour contrecarrer le discours salafiste.
La réforme et le partage des responsabilités entre les forces de défense et de sécurité doivent contribuer à une meilleure efficacité dans la lutte face à des groupes armés déterminés et engagés
La voie de la coopération internationale est une autre facette de la stratégie envisagée et démontrée par Mouth Bane.
L’éducation nationale est un autre aspect non négligeable que l’auteur met en évidence et sur lequel il fait des exigences.
Enfin, l’état se dote de moyens de manœuvre et de feu pour renforcer ses capacités tactiques. Les forces de Sécurité sont sollicitées pour une cohérence adaptée aux menaces identifiées.
ES MOYENS DE DEFENSE ET DE SECURITE DANS UN CONTEXTE MARQUE PAR LA MISE EN ŒUVRE DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUES
Mouth BANE replonge son analyse dans les difficultés majeures du Sahel face au défis sécuritaires et face aux défis socio-économiques.
Il prend position et affirme que la lutte contre le terrorisme ne peut trouver solution par l’option militaire.
Il démontre les difficultés et les limites des politiques mises en place.
En premier lieu, les Etats n’ont pas les moyens militaires pour faire face au terrorisme. Chaque jour des morceaux du territoire national sont arrachés et restent entre les mains des bandes armées et échappent ainsi à tout contrôle gouvernemental.
En second lieu les solutions régionales mises en œuvre comme le G5 Sahel ne montrent pas leur efficacité. Les difficultés politiques et démocratiques, notamment les coups d’état impactent négativement sur les capacités des organisations bilatérales ou multilatérales.
Les appuis des partenaires, malgré leurs résultats mitigés, se trouvent pris en tenaille par la nature militaire des régimes en place. La présence française est décriée et la présence américaine souffre de légitimité démocratique des coups d’état.
Les interventions de l’UE restent suspendues à un retour à l’ordre constitutionnel ou au moins à une forme de démocratie acceptable.
Dans ce cadre, les programmes d’aide au développement qui avaient pour but d’éloigner les jeunes des bandes armées sont souvent mis en veilleuse, accentuant la pauvreté des populations.
Il est ainsi constaté la fermeture des écoles, des postes de santé. Les problèmes de santé publique ressurgissent sans action significative ni de l’état ni des partenaires internationaux.
CONFESSIONS DE JEUNES SALAFISTES SENEGALAIS
L’auteur après une longue immersion géopolitique et géostratégique dans les pays du Sahel, confrontés directement au terrorisme, revient dans ce chapitre sur son objectif premier, à savoir faire état du cas sénégalais.
A cet effet il épluche PV, auditions et déclarations de Sénégalais convaincus de terrorisme.
Il est intéressant effectivement et utile probablement de comprendre les démarches, la psychologie, les motivations et le but poursuivi par des sénégalais qui ont rejoint le groupe état islamique.
Le premier cas Abdou Salam GUEYE est éloquent et montre la difficulté de l’entreprise.
A la différence de beaucoup d’affirmation de Mouth BANE sur le profil pauvre du terroriste, ce jeune est éduqué, il est de bonne famille et il est intelligent et il a pendant longtemps une pratique normale comme la plupart des jeunes de son âge qui allient études famille sport sorties. Un tel jeune sans aucune raison apparente répond çà l’appel de DASH, rejoint l’état islamique en Irak et l’assume dans les réseaux sociaux. Il a combattu en Irak et en Syrie. Je suis resté sur ma faim pour savoir ce qu’il est devenu. Est-il vivant et ou ? Est-il en prison et ou, est il mort… Mouth a perdu son contact.
Abdou Salam GUEYE est un témoin précieux du parcours du vrai terroriste militant et engagé à la dimension d’un Ben Laden.
Je peux affirmer vu ses échanges éloquents avec Mouth BANE, qu’il est différent des terroristes que j’ai pu rencontrer durant mes consultations dans la zone des 3 frontières ou sur le Bassin du Lac Tchad.
Un autre terroriste Sydi GASSAMA est étudiant de l’UCAD. Il abandonne études, famille et pays pour rejoindre DASH en Syrie. Sa page Facebook est assumée et il est un recruteur de l’état islamique. Il est intéressant et l’auteur Mouth BANE entre bien dans son jeu et découvre la panoplie de moyens dont il dispose pour attirer et recruter d’autres sénégalais pour l’état islamique.
Mouth a réussi en bon journaliste d’investigation à établir un contact avec lui et à échanger. Ce contact permet à notre auteur d’avancer la présence de beaucoup de jeunes sénégalais dans les rangs de l’état islamique en Irak, en Syrie, en Lybie et sur le bassin du Lac Tchad.
Les deux contacts sont assez significatifs de la présence certaine des sénégalais dans le terrorisme mais aussi des espoirs de conquête de DASH sur le Sénégal.
Mouth en profite pour alerter conseiller et anticiper sur les actions à venir de l’état islamique sur le Sénégal. Il fait des propositions concrètes sur la recherche en partant des foyers universitaires des réseaux sociaux et des allées et venues des jeunes sénégalais dans les pays chauds notamment la Turquie.
La surveillance des mouvements étudiants est une priorité absolue pour les services de renseignements.
CONCLUSION
Mouth BANE lance un appel pressant aux responsables politiques sur les politiques à prendre et à mettre en œuvre sur la jeunesse.
Le défi est énorme car les jeunes restent confrontés à des exigences que 4 profils permettent de cerner :
-Jeune avec diplôme académique, diplôme professionnel et sans emploi
– jeune avec diplôme académique, sans diplôme professionnel et sans emploi
-jeune sans diplôme académique, avec diplôme professionnel et sans emploi
-jeune sans diplôme académique, sans diplôme professionnel et sans emploi
Le défi est la pauvreté qui engendre frustration et frustration engendre radicalisation. L’emploi des jeunes est la première étape dans la lutte contre le terrorisme. L’auto-entreprenariat par des financements remboursables est une possibilité.
La production de la valeur, de la richesse en créant des emplois comme le préconise mon bleu du prytanée Mouhamadou Matar CISSE, cité dans le livre.
L’Industrialisation par la transformation sur place des matières premières.
L’offre de sécurité par la réinvention, l’innovation et l’anticipation.
Le culte de la Nation de l’Etat et de la Patrie.
POSTFACE
Le ministre d’état Samuel SARR a fait la postface du livre.
Son propos est prospectif et pose le débat de demain avec les nouvelles possibilités que l’exploitation du gaz et du pétrole permet.
Il suffit selon lui que les autorités étatiques s’approprient le livre et apportent des réponses pertinentes à la problématique du terrorisme et de la criminalité organisée.
Le livre a montré les limites des stratégies jusqu’ici mises en œuvre par ci et par là pour lutter contre le terrorisme.
Bien qu’il n’exclut pas la nécessité de l’option militaire, il juge pertinent et conseillé comme préconisé par le livre d’associer cette option ç des choix de politiques socioéconomiques.
Il alerte sur les capacités du cyber terrorisme qui est aussi un fléau à prendre en compte. La cyber menace exige une posture permanente de veille de la part des forces armées.
Il fait appel a la sensibilisation des populations à travers les responsables sociaux tels les chefs de quartiers les chefs de village pour sensibiliser sur les menaces et établir des seuils d’alerte significatifs.