Près d’une semaine après les 4 explosions de projectiles dans la ville de Smara, qui ont fait 1 mort et 3 blessés, dont 2 graves, les autorités marocaines s’astreignent à la retenue et à la plus grande réserve en attendant les résultats de l’enquête en cours, tout en affirmant que le Maroc ne se laissera pas impressionner par les provocations terroristes du polisario, qui jouent avec la paix et la sécurité régionale que le Maroc considère comme une ligne rouge.
Il faut noter le contexte particulier de ces attaques d’une extrême gravité qui ont ciblé, dans la nuit du 28 au 29 octobre 2023, des quartiers civils, abritant des résidences familiales. Elles sont en effet intervenues à la veille de l’adoption de la résolution du Conseil de Sécurité sur la question du Sahara, le 30 octobre.
Mais le Maroc est un Etat de droit et le Parquet compétent à Laayoune a ouvert une enquête. Les analyses techniques et balistiques sont en cours pour définir la nature et la provenance exactes de ces projectiles.
Les autorités gouvernementales marocaines se gardent de préempter les résultats de l’enquête en cours, et ne font pas de commentaire sur le processus judiciaire. Elles s’exprimeront dès l’obtention des premiers éléments.
Cependant, il est d’ores et déjà possible de constater qu’il y a un faisceau d’indices crédibles, concordants et probants, qui pointe vers une responsabilité du Polisario, le groupe terroriste armé par l’Algérie, qui mène des hostilités armées contre le territoire marocain, depuis qu’il a décidé unilatéralement de rompre le cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU.
Premier indice, la revendication formelle par le Polisario lui-même de l’attaque. Ainsi, dans son « communiqué de guerre n° 901 », le Polisario a affirmé qu’il a mené des attaques armées contre Smara, et se targue d’avoir fait des victimes.
En outre, le représentant du Polisario a assumé le contenu de ce communiqué publiquement, devant la presse, au sein même du siège de l’ONU, alors même que le Conseil de Sécurité venait d’adopter sa résolution sur le Sahara. Le Polisario l’a inscrit dans le cadre de la « lutte » que mènent ses milices armées.
Or, il n’y a aucun doute sur le fait que ces attaques ont ciblé des quartiers civils, abritant des résidences familiales, et où il n’y a aucune installation militaire ou stratégique. Même l’aéroport de Smara, qui est dédié exclusivement à des activités civiles, se trouve à plus de 2 Km du lieu des attaques.
Dans les médias, la revendication de cette attaque par le Polisario a fait la UNE de la presse internationale. Des dizaines d’articles l’ont reprises et le Polisario ne les a pas contestés.
De par leur gravité, ces attaques jouent avec la paix et la sécurité régionale, que le Maroc considère comme une ligne rouge. Pourtant, le Maroc reste serein face à ces provocations, qui ont cherché aussi maladroitement que dangereusement à détourner l’attention et à exercer une pression sur le Conseil de sécurité au moment où il s’apprêtait à adopter sa résolution sur le Sahara marocain.
En dépit de leur gravité, le Maroc ne se laissera ni impressionner ni piéger par ces provocations inconsidérées. Pour autant, les autorités marocaines mèneront les enquêtes à leur terme, jusqu’à établir les responsabilités et leur appliquer la loi dans son implacable rigueur.