La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP 28, s’est ouvert depuis le 30 novembre dernier à Dubaï, aux Émirats arabes unis (EAU). Considéré comme un moment décisif pour agir sur les engagements climatiques et prévenir les pires impacts des changements climatiques, cette rencontre a vu la participation du président de la République sénégalais qui est revenu sur les engagements pris pour une justice climatique. Devant les autorités des Émirats arabes unis qui assurent la présidence de la COP 28, avec le Dr Sultan Al Jaber comme président de cette année, Macky Sall a, hier, lors du segment de haut niveau de la 28e Conférence des Etats Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (COP28), évoqué les engagements pris, les efforts du Sénégal en matière de lutte contre le réchauffement climatique, etc. Pour Macky Sall, la Cop doit être celle des engagements tenus. Car, dira-t-il, « « l’heure n’est plus au constat du réchauffement climatique, mais à l’action urgente et solidaire pour sauver la planète ».
Le président de la République a indiqué dans son discours que « près de dix ans après l’adoption en 2015 de l’Accord de Paris, l’urgence climatique reste entière, grave et préoccupante. » Pour Macky Sall, « au lieu de ralentir, le réchauffement de la planète s’accélère et nous rapproche dangereusement de la limite des 2°C à ne pas franchir. »
A ce titre, le chef de l’Etat estime que « si nous voulons que notre 28e rendez-vous ne soit pas juste une COP de plus, mais celle des engagements tenus, il nous faut, enfin, prendre les bonnes décisions en matière de réduction des émissions de gaz à effet serre, de gestion des pertes et dommages, de mobilisation des ressources, de transition énergétique juste et équitable, et de mobilisation des ressources. Faisons-en sorte que les financements annoncés soient disponibles, et accessibles selon des procédures et modalités diligentes et transparentes. »
Macky Sall a rappelé qu’au titre des engagements convenus, il y a : le doublement du financement de l’adaptation, tel que décidé à la COP26 Glasgow , pour mobiliser 40 milliards de dollars d’ici 2025 ; et l’opérationnalisation effective du Fonds créé à la COP27 et dédié aux pertes et dommages associés aux changements climatiques ».
S’agissant en particulier de la transition énergétique, le président de la République indique que le Sénégal reste préoccupé par les mesures unilatérales visant à interdire les financements à l’étranger de sources d’énergie fossile, y compris le gaz, pendant que les principaux pays pollueurs continuent de faire usage de sources plus polluantes comme le charbon.
« Conformément à la Déclaration de Nairobi issue du Sommet africain sur le climat, nous appelons à une transition énergétique juste et équitable. Nos pays ne doivent pas être condamnés à choisir entre le développement et la protection de l’environnement », a ajouté Macky Sall.
Le chef de l’Etat de souligner que « c’est dans cet esprit que le Sénégal a signé en juin dernier notre Partenariat pour une Transition énergétique juste, (JETP), dont l’ambition est de porter la part des énergies renouvelables dans notre mix énergétique de 31 à 40% d’ici 2030.”
“Je remercie le Groupe des partenaires internationaux (Allemagne, Canada, France, Royaume Uni et Union européenne) qui accompagnent la mise en oeuvre de ce JETP, pour mobiliser 2,5 milliards d’euros sur une période initiale de 3 à 5 ans, afin de financer des projets verts.”
Macky Sall a fait savoir que le Sénégal poursuit, en même temps, ses efforts de lutte contre le réchauffement climatique. Pour cela, il a cité : une politique de mix énergétique avec 31% d’énergies renouvelables ; le reboisement dans le cadre de la mise en œuvre de la Grande Muraille verte ; et la réalisation de projets sobres en carbone et résilients au changement climatique, dont une ligne de Train Express Régional et un système urbain de Bus Rapide Transit, tous deux électriques.
De même, dira Macky Sall, « dans le cadre de son JETP, le Sénégal est disposé à examiner avec le FMI, les pays partenaires et le Centre mondial pour l’adaptation, la possibilité de réorienter des ressources prévues pour le remboursement de la dette vers le financement de l’action climatique. »
Le président a enfin estimé qu’avec un bilan mondial aussi déficitaire, « l’heure n’est plus au constat du réchauffement climatique, mais à l’action urgente et solidaire pour sauver la planète, notre habitat commun. C’est ce qui fera de cette COP28 le succès attendu par nos peuples. »
Abdou Karim MBAYE