Dans le cadre de l’élection présidentielle du 25 février prochain, l’Etat du Sénégal a invité l’Union européenne qui a déployé une Mission d’observation électorale (MOE UE) dans le pays pour observer ce scrutin. La mission dirigée par Malin Björk, députée au Parlement européen, a tenu une conférence de presse à Dakar pour mieux faire comprendre son rôle et son fonctionnement. Malin Björk qui a foulé le sol sénégalais depuis lundi dernier a expliqué à la nationale et internationale les axes majeurs que la MOE UE compte décliner en vue de cette élection présidentielle que ces observateurs souhaitent qu’elle se déroule dans des conditions optimales pour qu’elle soit transparente, inclusive et démocratique.
La Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) compte apporter, par une « analyse approfondie » de toutes les questions liées aux élections, sans interférer dans le processus électoral apporter sa (petite) contribution par des recommandations pour une élection « la plus inclusive, transparente et démocratique possible. » C’est du moins la position de la cheffe de la MOE UE qui rencontrait hier la presse à l’Hôtel Radisson de Dakar.
Pour faire connaitre ce partenaire privilégié de l’Etat du Sénégal et son rôle dans cette élection, Malin Björk a abordé les modalités, le mode de fonctionnement de la MOE UE. Elle a notamment indiqué que la mission va aller à la rencontre de tous les acteurs de cette élection ; étudier les lois sénégalaises. A ce propos, Malin Björk a fait savoir que la mission a déjà eu des entretiens déjà avec la GDE et la CENA. Elle compte, pour la suite, et dans le souci de transparence de cette élection, aller à la rencontre des autres acteurs comme le Conseil constitutionnel, la société civile, les acteurs des médias, les électeurs, etc.
MOE UE prône « une élection libre, inclusive, démocratique et transparente »
Malin Björk a tenu à préciser que c’est la 3ème MOE que l’UE déploie au Sénégal depuis 2012. « On est impartial, indépendant, sans interférence avec le fichier électoral » (même si la cheffe de la MOE UE a rappelé que leurs experts vont étudier le fichier électoral), a indiqué la Cheffe de la MOE UE qui a aussi informé que des équipes cadre, composés d’experts sur des analyses politiques, électoral, juridiques, sans oublier les observateurs et observatrice de longue durée, vont rencontrer les partis politiques, les électeurs, etc. Au total ils, seront au moins 130 observateurs le jour des élections et seront présents au Sénégal jusqu’à mi mars, après les élections,
« Cette mission sera impartiale, indépendante et n’interfèrera pas dans le processus électoral » a laissé entendre Malin Björk au cours de la conférence de presse tenue hier à Dakar. La Cheffe observatrice de la mission aussi a rappelé les principes qui guident l’observation électorale européenne. A ce propos, il dira : « ces élections appartiennent au peuple sénégalais. Nous voulons contribuer, par notre évaluation objective, à un processus électoral démocratique dans lequel toutes les voix puissent être entendues, et les choix des électeurs sénégalais respectés ».
La MOA UE rappelle que cette invitation reçue de l’Etat du Sénégal d’observer I’ élection présidentielle du 25 février 2024, après 2012 et 2019, soit la troisième fois que l’union européenne envoie une Mission d’observation électorale au Sénégal, témoigne du « soutien continu de I’UE à la démocratie, à l’État de droit et à des élections inclusives et transparentes. »
Plus de 130 observateurs seront déployés par la MOE- UE au Sénégal dans le cadre de l’élection du 25 février. Sa cheffe a tenu à préciser qu’elle est composée d’une équipe cadre de I0 experts en matière électorale basée à Dakar depuis le 13 janvier ; de 32 observateurs de longue durée qui seront déployés début février dans les 14 régions du pays. Dans leurs zones d’observations, ils rencontreront les partis politiques, l’administration électorale, la société civile, les médias et les électeurs. IIs observeront la campagne électorale, les préparatifs du scrutin et son déroulement, la compilation des résultats et les recours éventuels ; 64 observateurs de courte durée qui seront déployés quelques jours avant le scrutin pour renforcer la mission; des diplomates de l’Union européenne en poste à Dakar ainsi qu’une délégation de députés du Parlement européen, qui se joindront à la mission pour le 25 février.
A noter que le jour du scrutin, la MOE UE disposera de plus de 130 observateurs sur le terrain, issus des 27 Etats membres de l’Union européenne ainsi que de la Norvège, de la Suisse et du Canada.
Sur leur l’impartialité de la mission, il faut noter que la MOE UE Sénégal a pour mandat d’effectuer une évaluation approfondie, impartiale et à long terme du processus électoral au regard des normes internationales pour des élections démocratiques.
« Rencontrer tous les candidats validés par le Conseil constitutionnel »
Les observateurs évalueront le processus électoral conformément au cadre juridique sénégalais et aux obligations régionales et internationales du Sénégal. Les observateurs de l’UE respectent un Code de conduite qui garantit leur neutralité et leur impartialité. lIs sont également tenus de respecter les lois sénégalaises. Pendant sa visite, la Cheffe observatrice Malin Björk rencontrera l’administration électorale, les candidats, les médias et la société civile. Elle a souligné : « la mission écoute très attentivement tous les interlocuteurs afin de connaître leur appréciation du processus électoral, du contexte politique et juridique, ainsi que du respect des libertés fondamentales, y compris de la liberté de se porter candidat et de faire campagne librement. Nous allons écouter leurs préoccupations et leurs attentes pour une élection qui marquera l’avenir du Sénégal. Par ailleurs, la mission souhaite rencontrer tous les candidats à l’élection présidentielle, où qu’ils soient et quelle que soit leur situation actuelle ».
Sur comment ils vont observer les élections, il a été rappelé que les observateurs et experts de la MOE UE analysent toutes les phases du processus électoral : I ‘inscription des électeurs, l’enregistrement des candidats, la campagne électorale et le travail de l’administration électorale. Déployés dans tout le pays, ils observent le jour du scrutin le dépouillement, la consolidation et la proclamation des résultats, ainsi que le contentieux électoral.
Ils analysent également le contexte politique, le cadre juridique, la participation des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables, le rôle de la société civile, des médias et des réseaux sociaux. Afin d’assurer une approche cohérente de l’observation électorale, l’UE applique la même méthodologie dans I ‘ensemble des pays où elle observe les élections.
Pour rappel, entre 2000 et 2024, I’UE a déployé plus de 200 missions d’observation électorale dans plus de 75 pays.
Sur l’évaluation approfondie de l’élection, la cheffe observatrice souligne que deux jours après le scrutin, la MOE UE présentera publiquement ses premières évaluations lors d’une conférence de presse.
La mission prolongera sa présence dans le pays en cas de second tour et restera au Sénégal jusqu’ à la proclamation des résultats définitifs.
Enfin, le rapport final de la MOE UE sera présenté aux autorités et au public quelques semaines plus tard. Ce rapport plus approfondi comprendra des recommandations concrètes pour les scrutins à venir, fait noter Malin Björk, suédoise, Cheffe observatrice de la MOE UE Sénégal 2024, et membre du Parlement européen où elle siège depuis 2014.
Abdou Karim MBAYE
