Au Sénégal, toutes les entreprises traversent des difficultés à cause des mesures dangereuses prises par les autorités. Si certaines industries sont en règle par rapport à la fiscalité, d’autres risquent de mettre la clé sous le paillasson.
Dans le secteur minier, les ICS ont reçu la visite du ministre Birame Souleye DIOP. L’Etat réclame des redevances à cette industrie chimique estimées à plusieurs milliards de FCFA. Plusieurs autres entreprises évoluant dans ce secteur subissent une pression fiscale de la part de l’Etat. Par exemple, les entreprises qui exploitent le silex à Mboro ont reçu des redressements qui risquent de plomber leur fonctionnement.«Nous allons fermer nos sociétés» nous a confié un chef d’entreprise minière qui ajoute : «l’Etat nous réclame des sommes que nous n’avons pas ». Tous les industries minièressubissent une pression fiscale depuis l’arrivée du duo Diomaye/Sonko à la tête du pays. La presse, les hôtels, les restaurants, le transport, le bâtiment, la pêche, bref tous les secteurs sont en difficulté.
Dans le secteur pétrolier, l’industrie australienne Woodside a subi un redressement de la part de l’Etat du Sénégal. Il s’agit d’un contentieux qui a atterri devant les tribunaux. Le montant est estimé à plus de 41 milliards de francs CFA, soit 62,5 millions d’euros. D’autres entreprises pétrolières s’apprêtent à saisir la justice sénégalaise voire internationale.
Dans le secteur alimentaire, l’Etat du Sénégal vient de prendre une mesure dangereuse. Il s’agit de plus de 125.000 tonnes deDIPA en mois, attribuées à des privés pour importer du sucre.Cette décision prise par les autorités va impacter négativement la production de la Compagnie Sucrière Sénégal (CSS) qui se retrouve avec des tonnes de sucre invendu.
Au-delà des invendus, la CSS qui fait travailler près de 8.000 sénégalais, pourrait être contrainte à prendre des mesures sociales pour sauver l’entreprise. Il ne faudrait pas alors écarter des licenciements de travailleurs à cause de ces mesures prises par l’Etat en faveur des importateurs et donc contre la CSS qui paie plus de 02 milliards de salaire par mois. Et pourtant, rien ne peut justifier l’octroie sauvage de DIPA à ces commerçants importateurs. Dans la mesure où, la production de la CSS était suffisante pour satisfaire la demande locale. Donc, le Sénégal n’est jamais menacé par une rupture de stock de sucre.
Les autorités ont tout à perdre en favorisant les importateurs de sucre contre la CSS. Ces mesures non réfléchies menacent cette industrie sucrière qui voit tout son plan de développement perturber.
Il faut rappeler que la CSS fait partie des rares grandes industries, à être en règle avec la fiscalité. De ce point de vue, cette entreprise n’a aucune crainte. La seule difficulté réside dans ces 125.000 tonnes de DIPA octroyées aux commerçants qui semblent bénéficier du soutien d’une autorité très haut placée. Quelle est la responsabilité de Ahmadou Al Aminou Lo, Secrétaire général du Gouvernement dans cette décision ?
Les nouvelles autorités avaient souvent plaidé le soutien de l’industrie sénégalaise. Malheureusement, ces DIPA accordées à des privés, constituent une menace contre l’industrie sucrière. Peut-on développer l’industrie sucrière en distribuant des DIPA à une quantité industrielle ? Existe-t-il un lien entre Ahmadou Al Aminou Lo, Secrétaire général du Gouvernement et Dame Lo commerçant et Moustapha LO de l’UNACOIS ?Sont-ils impliqués dans cette affaire ? Nous attendons des réponses à ces questions.
Qui va offrir du travail à ces 8.000 employés sénégalais si la CSS suspendait ses activités au Sénégal ? Ce serait un drame social avec des conséquences aussi graves que l’émigration clandestine. Il est important d’apporter des éclairages sur les conditions de distribution sauvage de ces DIPA, aux commerçants importateurs.
Pour garantir l’emploi et développer les entreprises, le Gouvernement devrait protéger les industries sénégalaises qui souffrent des mesures prises maladroitement et sans concertation par les autorités. Modou FALL