Le Sénégal a franchi l’obstacle des barrages en disposant du Soudan du Sud (78-65), hier. Dans un match à deux visages, les Lions ont construit leur succès sur une première mi-temps flamboyante, avant de contenir le retour de leurs adversaires. Place désormais au Nigeria, en quart de finale.
Le Sénégal savait qu’il n’avait pas droit à l’erreur. Troisièmes de leur groupe après un parcours mitigé, les Lions étaient condamnés à passer par les barrages pour poursuivre leur aventure continentale. Face au Soudan du Sud, considéré comme la nouvelle puissance du basket africain mais privé de plusieurs cadres, les hommes de Desagana Diop ont livré une prestation solide, parfois brillante, parfois fébrile, mais suffisante pour décrocher leur qualification.
Un premier acte maîtrisé
Dès le coup d’envoi, les Lions ont affiché leur envie. Le premier quart-temps est âpre, disputé, chaque possession se jouant dans la combativité. Mais petit à petit, le Sénégal prend ses marques. Le duo Jean Jacques Boissy – Brancou Badio mène la barque et permet aux Lions d’arracher le premier quart (21-18). Le tournant intervient dans le deuxième quart-temps. Plus agressifs en défense, plus fluides en attaque, les Sénégalais font exploser la résistance sud-soudanaise. Les contre-attaques fusent, les shoots tombent avec précision, et l’écart se creuse rapidement. Badio, irrésistible, enchaîne les paniers et donne des ailes à ses coéquipiers. Résultat : un 25-7 infligé à l’adversaire et une avance de 21 points à la pause (46-25). À ce moment, les Lions semblent intouchables.
Le retour de flamme du Soudan du Sud
Le troisième quart-temps débute comme avait fini la première période : le Sénégal domine, s’envole même jusqu’à 25 longueurs d’avance. Mais c’est là que la rencontre prend une tournure inattendue. Organiques, tenaces, les Sud-Soudanais refusent d’abdiquer. Guidés depuis le banc par Luol Deng, ils durcissent le ton, enchaînent les stops défensifs et retrouvent de l’efficacité offensive. Peu à peu, l’écart fond. Les Lions, peut-être grisés par leur avance, commencent à perdre en lucidité. Ballons perdus, fautes évitables, hésitations : le doute s’installe. L’écart, qui paraissait confortable, tombe à seulement sept points. Dans les tribunes, on croit alors à un renversement.
Badio en patron, les Lions tiennent bon
Mais dans ces moments, il faut des hommes pour reprendre le flambeau. Et Brancou Badio s’en charge. Auteur de 31 points, l’arrière sénégalais s’illustre par des paniers décisifs qui brisent l’élan adverse. Autour de lui, Boissy continue de distribuer et de peser dans les moments chauds, tandis qu’Ibrahima Faye (12 points, 9 rebonds) et Ibou Badji (9 points, 13 rebonds) s’imposent sous les cercles. Grâce à ce quatuor, les Lions retrouvent leur stabilité et verrouillent le match dans le dernier quart-temps. Le Soudan du Sud s’incline avec les honneurs, mais le Sénégal a su tenir son rang et conserver une avance précieuse (78-65). Cette victoire, au-delà de la qualification, a valeur de test. Elle rappelle que le Sénégal dispose d’un réservoir de talents capable de répondre présent dans les grands rendez-vous, mais aussi que rien n’est jamais acquis, même avec une large avance. Prochaine étape : les quarts de finale face au Nigeria, un classique du basket africain. Une affiche qui s’annonce électrique et où les Lions devront montrer encore plus de constance pour espérer rallier le dernier carré.
El Hadji Malick SARR