Un projet d’accord est en cours de négociation entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle M23/AFC, sous la médiation du Qatar et des États-Unis. Cependant, une condition majeure des rebelles est la mise à l’écart de l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba, considéré comme trop nationaliste et hostile à leurs intérêts. Mutamba s’était illustré en poursuivant des officiers congolais déserteurs et en collusion avec l’ennemi. Mais face à la pression rebelle et diplomatique, Kinshasa aurait accepté de le sacrifier pour obtenir un accord.Mutamba est victime d’un complot mêlant Rebelles, Diplomates occidentaux, Magistrats, Députés, Presse et Elites congolaises corrompues. Il est accusé à tort de détournement. Sa condamnation permettrait non seulement d’abandonner les poursuites contre les officiers déserteurs et contre Kabila, mais aussi de faciliter l’accès des entreprises étrangères aux richesses minières des zones contrôlées par les rebelles. La RDC risque une nouvelle flambée de violences le 27 août 2025 en raison de cette commande politique imposée par les rebelles et acceptéepar le président Tshisekedi.
Un projet d’accord est en négociation entre le groupe armé M23 et la République démocratique du Congo, a déclaré dimanche un responsable qatari. D’ailleurs, le Qatar va accueillir des pourparlers pour finaliser ce énième accord qui sera signé sur le dos de l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba, qui avait engagé une bataille contre ces rebelles menaçant l’intégrité du territoire. Pourquoi, aujourd’hui, Félix Tshisekedi accepte-t-il de sacrifier le plus nationaliste et loyal de ses ministres uniquement pour satisfaire les exigences des rebelles financés par Kigali ?
Sur les faits, Constant Mutamba n’a jamais détourné de l’argent public. Car juridiquement, on ne peut parler de détournement de deniers publics que lorsqu’il y a un manquant dans le budget. Or, les fonds en question sont toujours disponibles dans les caisses de l’État congolais. Il est donc comique de vouloir condamner un citoyen sur la base de fausses présomptions sans aucune faute de gestion établie.
La commande politique contre Mutamba
Tout est parti au lendemain de la décision prise par l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba d’engager des poursuites devant la Haute Cour militaire contre des officiers accusés d’avoir « abandonné leurs positions face à l’ennemi, laissant derrière eux des armes, des munitions, du matériel militaire ainsi que des blessés, notamment dans les villes de Goma et Bukavu ». Ces militaires avaient trahi la mère patrie pour s’allier avec l’ennemi engagé dans une bataille contre l’intégrité du territoire. Nationaliste et panafricaniste, Monsieur Mutamba ne pouvait pas laisser cet acte impuni car il s’agissait de la défense du territoire national. On peut aussi se demander s’il avait engagé ces poursuites sans l’accord du chef de l’État Félix Tshisekedi ? Évidemment non ! Le président de la République avait donné son accord pour lancer des poursuites contre les soldats déserteurs. Pour freiner l’avancée des troupes rebelles vers Katumbi et Kinshasa, Monsieur Tshisekedi était prêt à faire toutes sortes de concessions pour satisfaire les séparatistes. C’est ainsi que la tête de Mutamba a été réclamée par les rebelles avant toute négociation sérieuse avec Kinshasa.
Les accords de Doha et de Washington pour plaire aux rebelles et sacrifier Mutamba
Tout est parti lorsque le président Félix avait dépêché ses émissaires à Doha et à Washington pour négocier une sortie de crise. Le chef de l’État avait accepté ces négociations au moment où il était dans une mauvaise posture avec son armée en déliquescence face à l’avancée vers Kinshasa des hommes de l’alliance M23/AFC dirigée par le leader Corneil Nanga.
La première condition exigée par les rebelles ennemis de la RDC, c’était la tête de l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba. La liquidation de ce dernier devait être considérée par les rebelles comme un acte de bonne foi de Kinshasa pour aller vers des négociations sérieuses. Car aux yeux des rebelles et de leurs parrains, Mutamba est un « ultra-congolais ». Ils le peignent comme « un ministre extrémiste, nationaliste et un ultra-panafricaniste ». Et pour les rebelles du M23/AFC, le départ de l’ancien ministre de la Justice Mutamba entraînera l’extinction des poursuites contre les officiers déserteurs et contre Joseph Kabila, également poursuivi pour haute trahison. Monsieur Kabila était accusé d’avoir participé directement à l’agression contre la RDC, ce qui constituait, selon le gouvernement, « une violation grave de la souveraineté nationale ». Il fallait alors écarter Mutamba pour créer un boulevard à ces rebelles et à leurs bailleurs.
En outre, des diplomates occidentaux ont également exigé le départ de Monsieur Mutamba pour avancer dans les négociations afin de permettre à des entreprises étrangères de bénéficier de contrats miniers dans des zones sous contrôle des rebelles, qui devront en assurer la sécurité. Car les entreprises des pays médiateurs espèrent exploiter des richesses minières. La sécurité des sites miniers confiée aux groupes rebelles permettra à ces derniers de gagner des fonds dans des contrats de protection et de surveillance à la place de l’armée régulière congolaise. On assistera alors à une partition du territoire congolais et à un renoncement d’une partie du sol par les autorités, au profit des entreprises étrangères et des groupes rebelles. Goma et ses environs risquent d’être placés sous tutelle de l’alliance M23/AFC.
Par ailleurs, des diplomates occidentaux accusent Monsieur Mutamba d’avoir organisé le saccage de certaines ambassades lors de la prise de Goma par les rebelles. Ainsi, n’ayant plus les cartes en main, le président Félix aurait donné son « go » pour écarter son ancien ministre de la Justice, le juger et le condamner dans un procès à sens unique, en violation des principes d’un procès équitable. Un faux dossier a été monté avec l’implication de magistrats corrompus, pris la main dans le sac dans une affaire d’enrichissement illicite que Mutamba avait décidé d’instruire. Il était dans le collimateur de certains magistrats congolais corrompus, prêts à satisfaire cette commande politique uniquement pour se débarrasser d’un Mutamba gênant, incorruptible, inflexible dans sa bataille contre la corruption et pour une RDC unie autour de l’essentiel. Finalement, l’ancien ministre de la Justice s’est retrouvé au cœur d’un complot avec des ramifications internationales impliquant des magistrats, des députés de l’Assemblée nationale congolaise, des diplomates, des militaires, des journalistes, etc.
Un projet de liquidation physique contre Mutamba en gestation
Aujourd’hui, selon des sources crédibles, Monsieur Mutamba a été approché par des caciques du pouvoir qui lui ont demandé de quitter le pays et d’abandonner la politique s’il voulait être relaxé. Pour mettre le chef de l’État à l’aise et pour l’éclatement de la vérité, l’ancien ministre de la Justice avait déposé sa démission à la veille de l’accord de Washington. Ce fut un acte fort pour rappeler aux autorités qu’il s’agit d’un problème entre Congolais dont la solution doit être trouvée en terre congolaise et non à Doha ni à Washington. Mutamba voulait aussi dire aux autorités que l’État congolais ne doit pas négocier avec des rebelles qui menacent l’intégrité du territoire. « On ne négocie pas avec des rebelles », semble leur dire Mutamba.
Aujourd’hui, Félix se retourne contre le plus nationaliste de ses ministres pour satisfaire les rebelles. Ce 27 août 2025, la RDC risque de connaître des violences à cause de ce complot ourdi contre un homme intègre, héritier des grandes figures libératrices de l’Afrique.
D’ailleurs, un projet d’assassinat contre Mutamba, depuis sa cellule en prison, serait en gestation. Ses ennemis du M23/AFC n’attendent que son arrestation pour achever la commande politique et ensuite tout verser sur le dos du président Félix Tshisekedi. Cheikh GUEYE