Le 18 septembre 2025, la Cour suprême du Sénégal a rendu sa décision, rejetant le recours introduit par Barthélémy Dias, l’ancien maire de Dakar. Malgré cette issue défavorable, Ousseynou Diallo, président du Mouvement Jëf / Citoyens d’Action, soutient que l’importance du combat de Dias dépasse largement le verdict juridique.
« Barthélémy Dias a choisi une voie singulière et courageuse, explique Ousseynou Diallo. Là où beaucoup auraient cédé à la tentation de la rue, des manifestations et de la confrontation, lui a porté sa cause devant la justice. Il a montré que la vraie force n’est pas dans la violence, mais dans le respect du droit. »
Selon M. Diallo, ce choix prend tout son sens dans un contexte où l’État de droit est régulièrement bafoué par le régime en place. Un régime qui, hier dans l’opposition déjà, piétinait les règles, et qui, aujourd’hui encore, continue de mépriser la justice. « Même face à l’arbitraire, Barthélémy Dias a démontré que la République se défend avec dignité et par la loi. »
Pour autant, l’élection d’Abass Fall à la tête de la mairie de Dakar, validée administrativement après la révocation de Barthélémy Dias, ne saurait effacer la réalité politique : elle reste dépourvue de légitimité aux yeux d’une large partie de l’opinion. Cette désignation n’a été qu’une formalité administrative, dictée par la mécanique institutionnelle, mais elle ne traduit en rien la volonté populaire. Car si le droit formel a donné raison à la procédure, la légitimité politique, elle, demeure avec Barthélémy Dias, choisi par les Dakarois et incarnant une résistance par la justice, et non par la violence.
Lors d’une rencontre à Montréal, Ousseynou Diallo dit avoir découvert un homme serein et déterminé. « J’ai vu un homme calme dans l’épreuve, qui ne nourrit pas son combat de rancune mais de conviction. Sa démarche restera comme un héritage : un exemple de résistance par le droit pour les générations futures. »
Le rejet du recours ne diminue pas, selon lui, la portée du message politique et moral de Barthélémy Dias. « L’histoire retiendra que Barthélémy Dias n’a pas seulement été maire de Dakar. Elle retiendra qu’il a été un symbole de résistance par la justice, dans un temps où la loi elle-même était malmenée par ceux qui auraient dû la protéger. »
Au-delà du cas individuel, Ousseynou Diallo insiste sur la nécessité d’une réforme. « Il est temps que notre législation renforce la protection des élus légitimement en place. Un mandat confié par le peuple ne peut être suspendu ou retiré sur la base de décisions administratives fragiles ou arbitraires. La stabilité institutionnelle du pays en dépend. »
Pour le président du Mouvement Jëf, cette affaire doit servir de leçon claire : même dans les contextes les plus difficiles, il existe toujours une autre voie que celle du chaos. Le droit, même confronté à l’adversité, reste le chemin de la justice et de la dignité.
