Avec les arrivées de Demba Seck, Ilimane Ndiaye et Alpha Diounkou, certains secteurs en équipe nationale sont plus que jamais embouteillés d’autant qu’on note les absences sur forfaits, sur la liste officielle de Bamba Dieng (attaque) et Bouna Sarr (défense). Au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio samedi et mardi, d’anciennes et de nouvelles doublures auront une carte à jouer.
Entre blessures ou temps de jeu insignifiants (ou même inexistant), certains titulaires en équipe nationale voire même des jokers de luxe ont de quoi se serrer les coudes. Les nouvelles recrues d’Aliou Cissé pour, soit garder leur places de titulaire soit rester dans le groupe.
C’est le cas de Bouna Sarr. Blessé au genou (problème de tendon rotulien), la latéral droit du Bayern Munich est l’un des grands absents de la liste des 26 joueurs retenue par le sélectionneur national pour débuter la campagne des éliminatoires de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) 2023. Numériquement et dans le respect du « poste pour poste », Aliou Cissé a fait appel à Alpha Diounkou. Il s’agit d’un jeune prometteur, international U20 sénégalais (5 sélections), qui a également joué avec les petites catégories de l’Espagne en U17, est prêté par Granada au FC Barcelone où il évolue avec la réserve jusqu’à la fin de la saison. Ce n’est pas pour rien que le club Catalan veut lever l’option d’achat de ce latéral sénégalais. Son jeune âge et son manque d’expérience dans le très haut niveau ne lui permettent certes pas de si vite prétendre à une place de titulaire, mais Diounkou pourrait convaincre et rester dans le groupe, si jamais Cissé qui semble adorer son profil lui donne sa chance. « Un garçon très solide capable de bien défendre sur les un contre un, bien dans les contres attaques », disait le technicien sénégalais pour justifier son choix sur le jeune néo. Ainsi donc, en proie aux blessures et un manque de temps de jeu en club, Bouna Sarr (titulaire au poste depuis son arrivée juste avant la CAN) devra se faire un peu de soucis avec notamment le retour réussi de Yousouf Sabaly.
Au regard de toute sa palette, Ilimane Ndiaye est parti pour s’imposer chez les champions d’Afrique. Il va falloir toutefois, qu’il montre de quoi il est capable dès le match contre le Bénin puis contre le Rwanda sui l’occasion lui est offerte ; ce qui est fort probable. La question qu’on peut se poser, reste le compartiment de jeu où Aliou Cissé compte l’utiliser. Capable de joueur comme milieu offensif, la jeune pépite de Sheffield United (championship) pour faire redistribuer les cartes dans l’entre jeu des Lions où l’animation du jeu pise souvent débat. Si Idrissa Gana Guèye et Nampalys Mendy semblent solidement installés aux postes de récupération (ou sentinelle), il reste que cette équipe n’a pas tout le temps besoin de trois milieux défensifs. Depuis la blessure de Krépin Diatta, aucun joueur n’a totalement apporté satisfaction dans ce registre. Si le natif de Ruent prouve ses qualités techniques de meneur, il pourrait combler le gap dans l’entrejeu. Ce qui signifierait que Pape Guèye ou Cheikhou Kouyaté bien que jouant tous des rôles importants, pourraient voir leur place dans le onze remis en cause.
La mise en valeur d’Ilimane Ndiaye pourrait par ailleurs, pousser Aliou Cissé à se poser des questions en attaque où seuls Sadio Mané et dans une moindre mesure Ismaila Sarr (s’il n’a pas de pépin physique) sont assuré de démarrer les matchs. Mais le très compétitif Ilimane (32 matches en champions 7 buts marqués et 2 passes décisives), peut encore apporter d’autres solutions au coach sénégalais étant capable d’évoluer dans tous les couloirs de l’attaque. Les habituels candidats Bamba Dieng qui se trouve dans le groupe en regroupement mais pas retenu sur la liste, Boulaye Dia voir même Famara Diédhiou sans oublier Keita Baldé dont il sera sans doute question de sa présence dans le groupe… pourraient se voir menacer. Parce qu’en plus d’Ilimane, il y a l’arrivée du jeune attaquant de Torino (Serie A), Demba Seck tout aussi polyvalent (capable de jouer à tous les postes en attaque). Aliou Cissé qui a encore un grand chantier en attaque où ça manque cruellement d’efficacité va pouvoir chercher les débuts de solution à partir de ces deux matches des éliminatoires de la CAN face respectivement au Bénin (le 4 juin) et au Rwanda (le 7 juin).
Jacques Victor GOMIS
