juillet 27, 2025
LA SOCIÉTÉ "MY MEDIA GROUP " SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU QUOTIDIEN "DAKARTIMES" DERKLE CITE MARINE N° 37. EMAIL: courrierdkt@gmail.com. SITE WEB: www.dakartimes.net.
Sport

RWANDA – SENEGAL 0-1 : Au bout de l’effort

En affichant un gros manque de fraîcheur, les Lions ont puisé jusqu’à la dernière énergie pour venir à bout du Rwanda (0-1). Pour le dernier de la saison, Aliou Cissé et son groupe affichent le plein pour occuper la première place du groupe.

Si on s’en tient à la normalité, le Sénégal disputait un match à l’extérieur sauf que celui-ci se joue au stade Me Abdoulaye Wade. Mais l’ambiance était purement sénégalaise. Pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2023, les Lions voulaient profiter de cet avantage de terrain pour confirmer leur statut de favori dans ce groupe L après le succès samedi dernier devant le Bénin.

La continuité du 4-4-2

Convaincant et séduisant samedi dernier, l’animation du jeu des Lions était reconduite par le sélectionneur. Aliou Cissé qui avait viré vers le 4-3-3 depuis la CAN, décide dans ce rassemblement de travailler à nouveau ce système qui lui a fait beaucoup de satisfaction en 2021. Sur le banc face aux Ecureuils, Idrissa Gana Guèye a repris sa place de titulaire au détriment de Pape Guèye. Dans l’optique de faire souffler Saliou Ciss, le technicien des Lions choisit de donner la chance à Fodé Ballo-Touré de s’exprimer. Après Boulaye Dia samedi dernier, place à Habib Diallo pour occuper le front de l’attaque sénégalaise. Comme promis en conférence de presse, Aliou Cissé avait prévenu qu’il n’y aurait pas de révolution dans la composition de départ.

Amenée par l’envie de repartir avec un résultat du stade Me Abdoulaye Wade, l’entraineur de l’équipe rwandaise, Carlos Alos Ferrer s’est muni de son 3-5-2 pour contrôler la force offensive des Lions. Avec moins d’espace à exploiter, Sadio Mané est resté discret tout au long du match. En recherchant constamment Ismaïla Sarr et Papa Matar Sarr pour créer des situations, la star des Lions a eu du mal à faire sauter le verrou du Rwanda. Pour la deuxième fois consécutive, Aliou Cissé fait confiance à Pape Matar Sarr dans un rôle hybride. Tantôt comme milieu droit quand les Lions ont la possession du ballon, le jeune milieu de terrain glisse en tant que relayeur quand ses coéquipiers courent derrière le ballon. Très entreprenant, il a été sans doute le joueur qui tentait le plus dans la première période. Son audace sur les frappes lointaines, son talent de tireur de coup pied arrêté et sa facilité technique ont plu au public à tel point de le faire savoir à Aliou Cissé au moment de sa sortie pour laisser sa place à Keïta Baldé.

Pas de fraîcheur, pas d’inspiration

On ne devrait pas se souvenir de cette prestation collective des Lions. Techniquement, l’équipe a été d’une maladresse totale. Des centres sans preneurs, des passes souvent imprécises. Après le spectacle offert samedi dernier avec une pluie de situations dangereuses, beaucoup de joueurs ont manqué de fraicheur pour répéter les efforts. Même si jusqu’à la fin du match, Sadio Mané n’a jamais abandonné avec des tentatives de dribbles et d’accélérations, l’attaquant des Lions était à l’image de tous ses coéquipiers. Pas frais. Pas inspiré. A l’image de l’identité construite par Aliou Cissé, le Sénégal ne s’arrête jamais d’essayer jusqu’à la fin. Sur une énième déboulée de Saliou Ciss, il obtient un penalty à la 95e minute. En manque de jambes après une très longue saison, Sadio Mané délivre tout un stade avant de partir en vacances.

Les enseignements d’un match brouillon

Il fallait être plus que patient pour assister à la victoire inextremiste des Lions hier. Au bout du temps additionnel et au moment où il n’y avait plus d’espoir, que Saliou Ciss, entrée en jeu allait chercher un penalty que Sadio Mané s’est chargé de transformer sans être chirurgicale. Beaucoup de renseignement à tirer sur cette équipe où des coiffeurs ont montré qu’ils ne peuvent pas bouleverser la hiérarchie. Fodé Ballo-Touré, Habib Diallo voire même Keïta Baldé et Famara Diédhiou n’ont pas vraiment été très rentables.  C’est aussi la marque des grandes équipes ; il y a toujours ce brin de chance qui permet de faire la différence même dans les moments inespérés où l’outsider croit déjà accrocher le scalp du grand favori.

Sans surprise, l’équipe du Rwanda est regroupé derrière (dans ses trente derniers mètres) face au champion d’Afrique en titre. La formule est simple : dès que les Amavubi récupèrent le ballon, ils s’en débarrassent notamment en première période. Durent 90 minutes, les hommes d’Aliou Cissé n’ont pas réussi à trouver la faille. Brouillons, les Lions ont toujours buté sur les Rwandais, inoffensifs mais organisés. Sadio Mané, de la tête, et Pape Sarr, sur coup franc, ont eu les deux occasions de ce premier acte mais le premier n’a pas cadré alors que le second a buté sur Kwizera.

Alors qu’on pensait que la seconde période aller permettre ont Lions de se rectifier. Il n’en ait rien encore. L’entame du second acte a encore été très moyenne pour le Sénégal qui n’emballe pas la rencontre. Le jeu des Lions manque de précision et de vitesse pour déstabiliser de courageux rwandais. Comme souvent face aux blocs bas, l’équipe de Cissé a encore étalé ses limites. En effet, même si les Lions ont la procession du ballon, ils ne se sont pas procuré beaucoup d’occasion. C’était un match haché auquel, les spectateurs ont eu droit hier, et il est difficile, pour les Lions, d’y mettre du rythme. Il a fallu, sur la dernière occasion de la rencontre, Saliou Ciss aller chercher n penalty pour une faute de Mutsinzi. Mané, peu en vue par rapport à sa prestation de samedi contre le Bénin, transforme le penalty alors que Kwizera était parti du bon côté, sur sa droite, et qu’il effleure le ballon. Les Lions s’en sortent de justesse, mais certains joueurs ont passé à côté de la plaque.

C’est notamment le cas de Fodé Ballo-Touré. Le champion d’Italie avec le Milan AC qui peine à avoir du temps de jeu dans cette sélection n’a pas vraiment profité de sa titularisation en lieu et place de Saliou Ciss. Un peu solide défensivement, Ballo-Touré a raté plusieurs passes et n’a eu vraiment un grand apport offensif comme le réussi souvent le titulaire au poste. Disparu depuis belle lurette dans le onze de départ, Habib Diallo a raté son come-back hier face au Rwanda. L’attaquant de Strasbourg a été tout simplement fantomatique jusqu’à sa sortie à la 70ème Habib (remplacé par Famara Diédhiou) ; pas même une seule occasion. Il n’a pas été capable de créer d’espace pour permettre à Mané et Ismaila Sarr de dérouler. Si Aliou Cissé a tout tenté en changeants les hommes et de dispositif, les rentrants à l’instar de Keita Baldé, Famara Diédhiou… n’ont pas vraiment apporté grand-chose à l’exception de Pape Gueye dans l’entrejeu et surtout Saliou Cissé qui aura été le dynamiteur du jeu de cette équipe du Sénégal. Beaucoup de cadres n’ont pas été au niveau habituel notamment Sadio Mané. L’attaquant des Reds était tout proche d’ouvrir le score de la tête, sur corner, en début de match. Ensuite, on l’a beaucoup vu dans le cœur du jeu sans vraiment de réussite dans ses passes ou ses décalages mais il surgit au bout du temps additionnel pour transformer le penalty obtenu par Ciss. Un but, son 33ème en sélection, qui vaut trois points.

La seule satisfaction, c’est le jusqu’au boutisme des Lions qui n’ont pas abdiqué en allant chercher ce succès qui leur conforte dans leur position de leader de la poule L. Sadio Mané et ses partenaires n’ont pas tout réussi face au Rwanda mais ils ont eu le mérite de ne rien lâcher. Les Sénégalais, ont été  trop imprécis techniquement pour faire la différence. Mais ils n’ont pas manqué l’opportunité de décrocher la victoire, la deuxième en deux rencontres dans ces éliminatoires à la CAN. Les Lions peuvent tranquillement aller en vacance. Mais Aliou Cissé doit lui, continuer à cogiter sur les imperfections par ce qu’après ses deux matchs contre le Bénin et le Rwanda, il y a des titulaires qui se dégages clairement, mais des doublures pas vraiment à la hauteur. A six mois du mondial, il va falloir chercher à parfaire le groupe. 

Fodé Ballo-Touré et Habib Diallo au fond du trou

Alignés dès le départ par Aliou Cissé, Fodé Ballo-Touré et Habib Diallo ont rendu une copie loin d’être propre. Entre maladresse et invisibilité, les deux joueurs n’ont pas vu leur crédit augmenter aux yeux du sélectionneur.

 Des points, Fodé Ballo-Touré et Habib Diallo en ont perdu hier soir. Rarement titulaire, ils avaient la possibilité de mettre de la pression sur les épaules du sélectionneur. Sur son côté gauche, Fodé Ballo-Touré a montré une certaine faiblesse dans l’utilisation du ballon. On aurait dit un joueur qui n’avait rien à faire sur la pelouse. En contretemps constamment dans les appels ou encore dans les passes, le latéral du Milan AC a prouvé qu’il existait un écart énorme entre lui et le titulaire Saliou Ciss. D’ailleurs le meilleur latéral de la dernière CAN a mis un coup d’accélérateur dès son entrée devant son vis-à-vis validé par le public avec une grande ovation.

L’invisible Habib Diallo

Pour Habib Diallo, il n’a même pas eu le privilège d’être mis en lumière comme Fodé Ballo-Touré. Disparu jusqu’à sa sortie, il n’a apporté aucun danger sur la surface adverse. A quelques mois de la coupe du monde et la convocation d’Iliman Ndiaye, ces mauvaises performances à répétition d’Habib Diallo pourraient être un problème quant à son avenir en sélection. Alors que la concurrence pour la place de titulaire se joue entre Boulaye Dia et Famara Diédhiou, il perd encore plus du crédit.  

El Hadji Malick SARR et Jacques Victor GOMIS

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *