avril 16, 2025
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AFRIQUE DE L’OUEST : Naissance de la cedeao des militaires

Le Mali, le Burkina Faso et la République de Guinée ont décidé d’unir leurs forces pour soutenir les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger. Ainsi le Capitaine Ibrahim TRAORE, le Président de la Transition malienne, le Colonel Assimi GOITA, et le Lieutenant-colonel MamadiDoumbouya se solidarisent avec leur camarade, le général Abdourahamane Tiani, le nouvel homme fort du Niger, après le coup d’État ayant renversé récemment le président élu Mohamed Bazoum. Ces militaires ont décidé d’unir leurs forces au moment où la Cedeao a décidé de sanctionner le Niger. Présents lors du Sommet Afrique-Russie, les autorités burkinabé et maliennes ont câblé Mamadi Doumbouya dans le cadre de cette alliance qui semble avoir les allures d’une « Cedeao des militaires ».

Ce sont trois pays au destin commun : le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Des pays qui ont connu la fatidique époque des coups d’Etat ; où le pouvoir est confisqué par des militaires. Le Niger, le dernier en date, attire les attentions. Mais, l’autre actualité phare est la décision des autorités du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée qui, contrairement à la volonté de la Cedeao, ont promis de soutenir le Niger.

Dans un communiqué publié hier, la Présidence du Burkina Faso, après avoir appris « avec consternation les sanctions graves prises à l’encontre du Niger par la CEDEAO le dimanche 30 juillet 2023 à Abuja », a informé l’opinion publique qu’ « en anticipation des conclusions de ce sommet, le Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE et le Président de la Transition malienne, le Colonel Assimi GOITA lors de leur rencontre à Saint Pétersbourg, le 27 juillet 2023 ont convenu de se tenir prêts afin d’assister le Niger, contre toute violation de son intégrité territoriale. Une demande d’assistance technique et militaire a été introduite auprès du Président russe Vladimir Poutine pour soutenir techniquement et matériellement cette initiative. »

Le document souligne que « pendant leur rencontre en tête à tête, ils se sont aussi entretenus téléphoniquement avec le Lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, Chef de l’État de la Guinée qui adhère à ce projet. En outre, ils ont instruit leurs services techniques afin d’étudier rapidement les solutions à adopter par les deux pays devant contribuer à adoucir les probables sanctions économiques et humanitaires que le sommet de la CEDEAO viendrait à adopter contre le Niger. » Une manière de dire que le Burkina Faso et le Mali sont prêts à créer une alliance avec le Niger pour rester debout contre la Cedeao.

Le Burkina Faso et le Mali préviennent la Cedeaopour toute intervention militaire contre le Niger

Dans un autre communiqué, les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali se sont indignés des sanctions prises par la Cedeao contre le Niger. Après les conclusions des sommets extraordinaires de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) tenus le 30 juillet 2023 à Abuja sur la situation politique au Niger, les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali disent « exprimer leur solidarité fraternelle et celle des peuples burkinabè et malien au peuple frère du NIGER qui a décidé en toute responsabilité de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire la plénitude de sa souveraineté ». Le Burkina Faso et le Mali «dénoncent la persistance de ces organisations régionales à prendre des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l’esprit de panafricanisme », peut-on noter dans le document.

Ces deux pays « refusent d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les Autorités Nigériens ». Ils en ont profité pour « avertir que toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali ».

Par ailleurs, ils « préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO, ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger », avant de « mettre en garde contre les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région comme l’a été l’intervention unilatérale de l’OTAN en Libye qui a été à l’origine de l’expansion du terrorisme au Sahel et en AFRIQUE de l’Ouest. »

Enfin, « les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali sont profondément indignés et surpris par le déséquilibre observé entre, d’une part, la célérité et l’attitude aventurière de certains responsables politiques d’Afrique de ‘Ouest désireux d’utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes de terrorisme depuis une décennie et abandonnés à leur sort. »

« En tout état de cause, les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali invitent les forces vives à se tenir prêtes et mobilisées, en vue de prêter main forte au peuple nigérien, en ces heures sombres du panafricanisme », ont-ils indiqué.

Pour sa part, « depuis le 26 juillet 2023, le peuple de Guinée, à sa tête le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), suit avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation socio-politique en République sœur du Niger qui a conduit à la prise de responsabilité par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). »

Dans un communiqué publié, « les autorités guinéennes rendent un hommage aux braves populations du Niger pour leur sens élevé de patriotisme et saluent l’esprit républicain et la maturité des Forces de Défense et de Sécurité qui ont privilégié l’intérêt supérieur de leur nation en choisissant de se réunir pour trouver ensemble des solutions aux problèmes nigériens. »

« Le CNRD reste convaincu que les nouvelles autorités mettront tout en œuvre pour garantir la stabilité et la concorde au Niger et dans la Sous-Région. Les mesures de sanctions préconisées par la CEDEAO incluant une intervention militaire, est une option qui ne sauraient être une solution au problème actuel mais entraineraient un désastre humain dont les conséquences pourraient aller au-delà des frontières du Niger », ajoute la note.

De ce fait, « le CNRD s’abstient d’appliquer ces sanctions illégitimes et inhumaines contre le peuple frère et les Autorités nigériennes, et exhorte la CEDEAO à revenir à de meilleurs sentiments. La République de Guinée réaffirme par ce communiqué sa vision panafricaniste en apportant sa solidarité à la population nigérienne et en invitant les nouvelles autorités du CNSP à préserver l’unité et la cohésion nationale. »

Le communiqué informe que « le CNRD souligne qu’une intervention militaire contre le Niger entrainerait de facto la dislocation de la CEDEAO. De même, les peuples frères du Mali, du Burkina-Faso, du Niger et de la Guinée aspirent à plus de reconnaissance et de respect de leur souveraineté. »

Par ailleurs, « le CNRD tient à préciser que les sanctions prises et les menaces proférées lors du sommet du 30 juillet 2023 n’engagent nullement la République de Guinée. Au moment où les jeunes populations de l’espace CEDEAO vivent un drame humain en Tunisie et dans la Méditerranée, la préoccupation des dirigeants de la sous-région devrait être plutôt orientée vers les enjeux stratégiques, socio-économiques pour l’attente de leurs aspirations que de se pencher sur le sort des Présidents déchus. »

Abdou Karim MBAYE

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