Le compte à rebours est lancé ! L’équipe nationale féminine du Sénégal vient de démarrer sa phase de préparation en direction de l’Afrobasket prévu à Kigali au mois de juillet prochain. En attendant que le groupe élargi des 19 joueuses soit au complet, les filles de Tapha Gaye sont déjà dans le bain. Les doyennes comptent apporter leurs expériences pour faire la différence.
Les Lionnes veulent reconquérir le titre africain. Il faudra cravacher dur pour y arriver. Moustapha Gaye et ses filles l’ont compris. Ils se sont lancés à fond dans la préparation depuis hier avec une première semaine en régime externat. L’équipe a effectué hier, sa première séance d’entrainement sur le parquet du stadium Marius Ndiaye. Les joueuses ont d’abord débuté par un travail physique sous la direction du préparateur Bouna Niang. S’en est suivie la deuxième partie de la séance axée sur le travail individuel. Le tout pendant plus de deux heures.
Pour ce premier jour, seules onze joueuses sur les dix-neuf présélectionnés ont répondu présentes. Il s’agit de Fatou Diagne, Fatou Dieng, Aicha Diop, Yacine Diop, Marieme Ndoye Dramé, Dioma Kane (Didi), Aram Niang, Mathilde, Bigué Sarr, Aya Traoré, Fatou Pouye, Sokhna Fatou Sylla. Le reste du groupe rejoindront la tanière au fur et à mesure. « Aicha Ndour nous rejoint demain. Cierra et Kalsoum Toure arrivent ce soir. I y a 4 ou 5 joueuses qui seront là d’ici 3 jours. Madjiguene Sene sera la jeudi. Licka Sy et Lena Timeira le 25. Dans une semaine, on aura le groupe au complet » a indiqué le sélectionneur Moustapha Gaye à la presse.
Yacine, « un mois pour convaincre »
Dans ce groupe qui démarre la préparation, figure Yacine Diop. L’ailière sénégalaise dont la convocation fait débat en raison de son manque de compétition (deux ans sans club) bénéficie tout de même de la confiance du coach. « Je n’aurais jamais souhaité qu’elle reste deux ans sans jouer. La dernière fois que nous nous sommes parlé, elle m’a dit : « Coach Tapha, si vous avez besoin de moi, je serai prête ». J’ai connu Yacine très jeune, alors qu’elle était encore au lycée. Je connais un peu son tempérament et sa forte personnalité. Lorsqu’on sélectionne une joueuse, tout le monde donne son avis et je respecte l’avis de chacun. Cependant, j’ai aussi le mien » a dit le technicien sénégalais au sujet de la MVP de l’Afrobasket U18 2012.
Toutefois, sa présence sur la liste définitive des 12 joueuses dépendant de ce que la joueuse qui a fait partie du 5 majeur du dernier Afrobasket va prouver durant cette phase de préparation. « Je pense que Yacine peut beaucoup nous aider avec sa densité physique. Quelle que soit la situation, elle est toujours là pour apporter. Ce qu’il faut préciser maintenant, et je lui ai dit, c’est que nous sommes encore en présélection. Ce n’est pas encore la liste des 12. Elle a un mois pour nous montrer qu’elle peut être dans les 12 » précise coach Tapha Gaye.
En attendant, l’ancienne joueuse de Charnay poursuit sereinement sa préparation. Tandis que d’autres cadres sont restées à quai. Pour certaines d’entre elles, les absences sont bien justifiées à l’instar de Maïmouna Diarra et Mame Marie Sy. « Pour des raisons familiales, Mame Marie Sy ne peut pas être là. Mais, elle est de tout cœur avec nous » informe l’entraineur des Lionnes. S’agissant de l’ancienne pivot de Saint-Louis Basket Club, elle avait annoncé mettre un terme à sa carrière internationale tout comme Binetou Diémé. C’est ce qu’a rappelé le coach : « après notre élimination à Yaoundé, elle avait annoncé sa retraite internationale. Elle avait déclaré devant toutes ses coéquipières que ce serait sa dernière campagne ».
Aya et Fatou, l’expérience pour faire la différence
Des doyennes sont parties, mais d’autres sont là. Et elles comptent apporter toutes leur expérience aux côtés des plus jeunes. Aya Traoré par exemple (trois fois championne d’Afrique en sept afrobasket disputés), est bien consciente de ce qu’elle peut apporter à cette nouvelle génération. « Je viens pour aider l’équipe apporter mon expérience et mon vécu. Ce n’est pas la peine de revenir sur les résultats de précédant Afrobasket, nous nous venons pour essayer de faire mieux. Mais il est clair que l’objectif sera de faire mieux qu’une quatrième place » a promis l’ailière de 40 ans. Dans la même veine qu’Aya, la meneuse Fatou Dieng (40 ans) après six ans d’absence, veut aussi apporter un plus à l’équipe. « Ça fait toujours plaisir de revêtir le maillot du Sénégal. Je suis contente d’être là et si ça peut apporter un plus, je ferai de mon mieux. Mon expérience et mon vécu en équipe nationale peut aider. Je fais partie des joueuses qui savent comment faire pour gagner une CAN puisque j’en ai gagné deux. Je mettrai tout au profit de l’équipe pour faire mieux que la dernière fois » a déclaré la native de Kayar.
Ces deux ainées veulent ainsi faire fi des nombreuses polémiques au sujet de leur retour en sélection. « C’est le coach qui choisit. Il m’a fait confiance et je vais répondre présente. Dieu merci cette saison, je n’aurais jamais imaginé que ça allé se terminer de la sorte. Pour les autres anciennes, je pense qu’elles ont beaucoup fait pour cette équipe ; elles ont tout gagné. Mais certaines ne sont pas là, et c’est par ce que le coach en a décidé ainsi » dira Aya Traoré. Sa coéquipière ira plus loin en déclarant à qui veut l’entendre qu’elle a encore ses jambes pour jouer au haut niveau. « J’ai mes jambes, mes mains et mon cerveau qui marchent je les utilise. Je vois des gens qui parlent de retraite. Je pense que si on fait référence à l’équipe nationale de football qu’on a beaucoup critiqué et qui nous ramène le trophée qu’on a beau cherché. Il faut donc de respect pour toutes ces joueuses qui ont beaucoup fait pour cette équipe après, si leur corps ne permet plus, elles sauront s’arrêter. Moi je suis en Europe, les gens me paye pour jouer au basket, je ne vois pas pourquoi mon pays ne peut pas aussi bénéficier de mes services », martèle Fatou Dieng. C’est donc un mélange homogène entre la jeune génération et la vielle garde que Tapha Gaye prépare son retour sur la scène africaine avec les Lionnes.
Jacques Victor GOMIS
