C’est un coach très heureux qui a fait face à la presse après la nouvelle victoire de son équipe face à la Guinée. Aliou Cissé ne veut pas pour autant s’emballer après son sans faute en phase de poule.
Comment on se sent en tant coach après avoir remporté ses trois matchs de poules ?
Forcément une grosse satisfaction pour mes joueurs. On a eu une très bonne préparation depuis le 29 décembre. On sait que c’est un groupe très compliqué. D’ailleurs beaucoup disaient que c’était le groupe de la mort. On a aussi parlé de la malédiction du champion en titre. On a su montrer qu’on est capable de ne pas dormir sur nos lauriers, malgré qu’on soit champion d’Afrique. Je suis vraiment satisfait du rendement sur ces trois matchs.
Qu’est-ce que vous avez appris de la défaite en finale de la Can 2019 contre l’Algérie ?
En 2019, on avait perdu la finale contre l’Algérie. Avec le temps, on a beaucoup appris. C’est ce qui nous a propulsés après deux ans à gagner ce sacre au Cameroun. Aujourd’hui, on est dans cette continuité. Quand vous regardez le groupe de 2019 jusqu’à aujourd’hui, il y a des joueurs qui sont encore là. Une équipe, c’est se faire son histoire dans la douleur lors des moments difficiles, mais aussi de gloire. On est ensemble depuis huit, neuf ans. Tout n’a pas été facile. Perdre n’est toujours pas un obstacle pour le progrès. On a appris puis on s’est projeté sur l’avenir.
Pensez-vous que Sadio Mané va monter en puissance ?
Quand on regarde le premier match contre la Gambie et celui contre le Cameroun, on peut constater que Sadio monte en puissance. J’ai l’impression que plus le match est difficile, il arrive à sortir du lot. C’est le propre des grands joueurs qui répondent présents dans les moments décisifs. C’est ce qu’on attend de Sadio Mané.
Qu’est ce qui a permis l’amélioration du rendement offensif de l’équipe du Sénégal ?
C’est vrai qu’on s’est amélioré depuis deux ans sur beaucoup de domaines. Les gens se posent toujours la question sur l’inefficacité de mon équipe. Sur cette Can, on a marqué huit buts en trois journées. C’est un bon ratio. C’est aussi parce qu’on a un jeu qui nous permet de mettre en valeur nos milieux de terrain, nos attaquants. Avant c’était plus sur des individualités, mais aujourd’hui c’est beaucoup plus sur le collectif sur lequel notre équipe est conçue. C’est vraiment une grosse satisfaction. Ce sont des matchs de poules, il va falloir récupérer. On a cinq jours devant nous pour bien préparer les huitièmes de finale.
Le Sénégal pourra -t-il faire comme l’Égypte en conservant son titre ?
C’est un peu très tôt de faire cette analyse, mais c’est le souhait que je fais pour mon équipe. J’espère qu’on pourra faire les mêmes performances mon ami Shehata avec l’Egypte. Pour l’instant on n’est pas à ce niveau. On a envie de rester dans le présent, c’est-à-dire ce soir, les huitièmes de finale. En arrivant ici, on s’était promis de jouer sept matchs. On en est à trois, il nous en reste encore quatre. C’est match après match, pas de précipitation. Chaque match a ses réalités, chaque équipe à ses caractéristiques. Cette Can est très difficile, très compliquée. Il faut rester focus, être humble et continuer à travailler parce que tout peut se passer.
Qu’est-ce qui explique le succès du football sénégalais ?
Il y a une politique qui sont mise ne place de la part de la direction technique, du président de la fédération, en collaboration avec tous les centres de formations, toutes la corporation du football sénégalais. Le football sénégalais est en train d’avancer. Quand o regarde les petites catégories, l’équipe locale, on a gagné quand même l’année dernière cinq trophées. Cela se répercute également sur l’équipe A. Ce qui est important, c’est que les jeunes Sénégalais, partout où ils se trouvent, soient sélectionnables. Qu’ils continuent à travailler pour qu’on puisse les récupérer avec notre équipe nationale.
La patience a-t-elle était la consigne dans ce match ?
Effectivement, il fallait être patient dans ce match où la première période a été hachée. On a eu quelques transitions, mais c’était un derby. Je m’attendais à un match très serré. Les nerfs étaient un peu tendus dans les couloirs. Mais en seconde période, j’ai dit à mes garçons qu’il fallait penser aux jeux. On a décidé d’aller les chercher un peu plus haut sur le terrain. Cela nous a donné beaucoup de satisfactions. On a marqué le premier but. Par la suite, des garçons comme Iliman, Gana Gueye, Ballo-Touré, Cheikhou Kouyaté sont entrés pour consolider ce résultat. Je félicite l’ensemble de nos joueurs, ceux qui ont commencé comme ceux qui sont rentrés. C’est ça une équipe et ce qu’on attend de ce groupe du Sénégal.
Avez-vous une idée de l’état de Pape Gueye sorti sur blessure ?
Il a ressenti une douleur au niveau du mollet. On a décidé de le sortir pour ne pas prendre de risque avec lui. D’ici demain, on saura ce qu’il en est. J’espère qu’il n’y a rien de grave.
Qu’est-ce qui a permis à vos joueurs de se transcender pour aller chercher la victoire, malgré la tension ne première période ?
C’est important de ne pas perdre le contrôle. On est là pour jouer au football, pas pour se battre. C’est ce que j’ai dit aux garçons dans les vestiaires. Il fallait rester focus sur le match et ne pas s’énerver. Je leur ai dit que c’est un derby entre la Guinée et le Sénégal. Les Guinéens avaient envie de se mesurer au Sénégal, de le battre, nous aussi on ne voulait pas perdre ce match. Par moment, c’était exagéré par ce que ce n’est pas une bonne image du football africain qu’on a envie de montrer. Ainsi va la vie, c’est comme ça. Ce qui est important c’est que les garçons sont restés lucides, calmes. A la fin la victoire est pour le Sénégal. On dédie cette belle victoire à notre peuple, aux Sénégalais qui vivent en Guinée et aux Guinéens vivants au Sénégal.
Recueillis par JACQUES V GOMIS ENVOYE SPECIAL