Représentant le président de l’Assemblée Nationale El Malick NDIAYE, le député Amadou BA a estimé que «l’histoire nous impose aujourd’hui d’écrire une nouvelle grammaire économique, portée par les Africains eux-mêmes, à partir de leurs complémentarités, de leurs ressources, et de leur aspiration à la dignité ».
Selon lui, «l’espace atlantique africain, qui va du Maroc à la Namibie, en passant par le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Nigéria ou encore l’Angola, est une bande géostratégique dotée d’un potentiel immense : halieutique, énergétique, portuaire, humain ». Il a souligné que «ce potentiel restera inopérant tant que nous ne serons pas capables d’en intégrer les chaînes de valeur, du producteur à l’exportateur, du pêcheur à l’armateur, de l’agriculteur à l’industriel. Le défi est là : faire circuler les richesses entre nous avant de les projeter vers l’extérieur ».
A son avis, ce projet implique «un changement d’approche ». Monsieur Amadou BA a rappelé «qu’il ne s’agit plus de se contenter d’accords bilatéraux ou d’une coopération diplomatique de circonstance. Il s’agit de passer à la codécision économique, à la coproduction industrielle, à la co-responsabilité stratégique ».
Il a souhaité que les Parlements deviennent «des lieux d’impulsion de cette dynamique ». «Nous avons un devoir de veille stratégique, d’harmonisation réglementaire, et surtout de portage politique pour faire de cette Afrique atlantique une zone d’intégration prioritaire, complémentaire des grands blocs régionaux » a-t-il indiqué.
Le député sénégalais a affirmé que «l’Afrique Atlantique peut être le laboratoire d’une souveraineté africaine partagée, plurielle, mais cohérente ».
«Nous devons sortir du rôle de fournisseurs de matières premières pour entrer dans celui de cocréateurs de valeur ajoutée. Nous devons bâtir ensemble nos infrastructures, former nos talents, réguler nos marchés, connecter nos ports et nos zones industrielles, dans une logique panafricaine adaptée à l’Atlantique » dira-t-il.
Il a lancé un appel aux investisseurs, aux gouvernements, aux parlementaires, aux universitaires et aux entreprises privées «à faire preuve d’audace collective ». «Car ce que nous engageons ici n’est pas un simple projet économique, mais un projet de civilisation africaine » soutient-il.
Pour Monsieur Ba, il ne s’agit pas «de rêver d’une Afrique Atlantique future, mais de la rendre possible, tangible, équitable dès aujourd’hui, par l’action concertée, la planification à long terme, et surtout par la volonté politique ».
