juin 30, 2024
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Sport

ATHLETISME/ CONDITIONS PRECAIRES, MANQUE DE RECONNAISSANCE… Louis F Mendy, entre vérité et réalité

Alors qu’il a encore brillé à Douala en remportant la médaille d’Or aux 110m haies lors des championnats d’Afrique d’athlétisme, Louis François Mendy n’a pas reçu le traitement à la hauteur de sa performance. Il a donc décidé de cracher sur une prime de 80.000 F CFA et dénoncer le traitement inéquitable des sportifs sénégalais. Triste, mais c’est une réalité que les chantres du « Jub Jubanti » doivent changer.

Louis François Mendy vient peut-être, de sonner le glas d’un fait scandaleux et endémique dans le sport sénégalais. Le néo-champion d’Afrique a râlé pour ce qu’il vient de vivre, mais pour l’ensemble des athlètes des autres disciplines considérées comme les parents pauvres du sport sénégalais malgré les résultats.

Une indignation qui force le respect

C’est le même refrain depuis les indépendances. Et ce n’est certainement pas encore fini. Des athlètes sénégalais vont défendre, bec et ongle, les couleurs nationales sans un traitement digne de leur rang. Louis François Mendy est le dernier cas en date qui illustre l’injustice qui existe dans le traitement de nos athlètes. Le jeune athlète sénégalais fraichement auréolé du titre de champion d’Afrique aux 110m haies à Douala n’a pas porté de gants pour dénoncer les conditions difficile dans lesquelles, il s’est préparer pour ces championnat d’Afrique. Mieux, Louis Mendy a dénoncé tout haut, ce qu’on peut qualifier de misérable prime qui lui a été remis et sur laquelle, il a craché. «  « C’est malheureux d’être Champion d’Afrique au Sénégal. Être Champion d’Afrique pour gagner une prime de 50 000 FCFA de la part du ministère des Sports, et une autre somme de 30 000 FCFA rajoutée à cette dernière par le président de la fédération. Mieux vaut aller jouer au football, car Sadio Mané ou Gana n’aurait jamais accepté cette somme. Je vous remets votre prime. Fier d’être Champion d’Afrique. Il est temps que cela cesse», a écrit l’athlète sur Instagram,

Le jeune athlète de 25 ans vient ainsi de remettre sur la table, une lancinante question de prime qui revient presqu’après chaque compétition. C’est donc le mal dont souffrent les autres sports (mis à part le football et dans une moindre mesure, le basketball). Sinon, comment admettre qu’un médaillé d’Or de la plus grande compétition d’athlétisme en Afrique ne puisse percevoir que 80. 000 F de prime. Même s’il s’agissait d’une simple prime de participation, ça parait insignifiant et injuste.

L Mendy n’est pas Mané

Si le nouveau médaillé d’or des récents championnats d’Afrique a voulu, sans avoir tort, prendre comme référence les Lions du football en citant les noms de Sadio Mané et Idrissa Gana Gueye. Pour rappel, Louis François a remporté pas moins de trois médailles d’or et deux médailles d’argent en l’espace de deux ans (entre 2022 et 2024) pour son pays, mais n’a même pas perçu la moitié de ce qu’un joueur d’Aliou Cissé a empoché après une finale de CAN. En effet, on peut comprendre la frustration de Louis Mendy et des autres athlètes sénégalais qui vient du fait qu’un joueur de l’équipe nationale de football peut gagner 50.000 millions de prime spéciale présidentielle plus deux parcelles à Dakar sans compter les autres primes de victoire. Plus ordinaire que ça, un footballeur peut gagner deux millions pour simple match de qualification …, alors que des athlètes qui ont remportés des médailles de même couleur, peuvent courir pendant des années pour percevoir des miettes.

C’est vrai, la dimension sociale du football que tout le monde s’accorde à appeler le sport roi, sur la population et les pouvoir publics est énorme et sans pareille ; idem pour les retombées puisqu’une simple qualification à la phase finale de la coupe du monde (2022) a rapporté sept milliards de F CFA. Tandis que qu’une autre discipline ne peut apporter même 1/10 en cas de sacre. Les athlètes et les footballeurs ne peuvent donc pas boxer dans la même catégorie.

L’heure de faire du « jubanti »

Le football génère certes des fonds que d’autres sports ne peuvent pas. Mais il est toutefois tant, et même impératif que cette situation de primes et de récompenses de nos champions soient revues et actualisées. Parce que c’est une véritable injustice. Pour rappel, les primes journalières c’est un arrêté du ministre des sports qui date de 20 ans. La récompense au sportif de haut niveau c’est un arrêté signé par Youssou Ndiaye alors ministre des Sports qui date de 2003 aussi. Mais aujourd’hui, on doit dépasser la somme de 700.000 pour un titre de champion d’Afrique en athlétisme, encore que c’est toujours la croix et la bannière pour mettre la main là-dessus puisque l’Etat doit, parait-il encore, des primes à des athlètes depuis 2007. Combien d’entre eux en ont souffert : Amy Sène (3 fois championne d’Afrique lancé marteau), Monica Sagna (plusieurs fois médaillées aux championnats d’Afrique), Hortense Diédhiou, Kène Ndoye pour ne citer que celles-là.

Il faut maintenant, que les nouvelles autorités changent la donne en posant dès à présent, les jalons d’un redressement dans le traitement des sportifs de haut niveau. La semaine dernière, un atelier s’est tenu pour la réactualisation du cadre législatif et réglementaire du secteur sport qui va aboutir  à  la définition du statut  du sportif de haut niveau et une nouvelle grille des récompenses aux sportifs méritants. Vivement que cela aboutisse !

Jacques Victor GOMIS

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