Longtemps sous-estimé, à la limite méprisée, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est devenue, désormais, une compétition presque d’égale valeur que celles organisées par les autres confédérations de football. La preuve, grâce à son dernier sacre avec le Sénégal, Sadio Mané a talonné de grands concourants comme Mohamed Salah, Mahrez… au classement du Ballon d’Or, bien que n’ayant pas les meilleures statistiques en club.
Compétition majeure sur le continent africain et organisée par la Confédération Africaine de Football, la Coupe d’Afrique des Nations a maintenant pris de la valeur. Elle peut donc s’estimer heureux d’avoir placé un de ses pensionnaires, dans le panthéon du football mondial.
Il fallait que la donne change parce que longtemps, cette compétition phare qui regroupe les meilleurs talents africains a toujours souffert d’un manque de considération qui ne disait pas son nom par rapport aux autres compétitions internationales. En effet, il dérangeait (et peut-être toujours). D’ailleurs, la dernière édition au Cameroun a créé un nombre jamais vu de commentaires très négatifs en Europe notamment ; elle avait provoqué une fronde inédite des clubs européens. Ils se sont agassé de voir leurs joueurs africains partir en plein championnat pour aller répondre à l’appel des sélectionneurs. Il faut rappeler que la CAN est la seule grande compétition des nations à avoir lieu alors que les championnats nationaux européens battent leur plein. Les critiques à l’endroit de cette compétition, n’étaient pas seulement liées à la périodicité, mais aussi à la qualité de jeu. Bien que critiquée, mais ça reste une compétition nécessaire pour le continent. Et désormais, à force d’y croire, la Coupe d’Afrique est devenu un tournoi qui vend. Si ses matchs ont été encore plus ennuyants qu’un Lac de Guiers – Boy Niang 2 et qu’un spectateur lambda s’embête devant le manque de spectacle, tel n’est plus le cas. La preuve, en début d’année, De Yaoundé à Douala en passant par les stades de Garoua, Bafoussam…, nombreux sont les duels qui ont tenus toutes leurs promesses sur le plan jeu, surtout après la phase de poule. Des buts, du spectacle, du suspense, de l’ambiance…, la CAN 2021 (disputée en 2022) n’avait rien à envier à la CopaAmerica, voir même certains matchs de l’Euro. Il a donc fallu d’âpres lutes pour les Lions, pour enfin, glaner leur tout premier sacre continental.
Ce premier titre qui porte la signature d’un homme : SadioMané a notamment pesé de tout son poids, lors de l’attribution et du classement du Ballon d’Or Francefootball 2022. En effet, les performances de l’attaquant du Bayern Munich qui a porté son équipe jusqu’à la victoire finale en inscrivant le tir au but qui a offert à son pays sa première CAN (à l’issu de laquelle, il a été désigné meilleur joueur), puis celui qui l’a envoyé au Mondial 2022 lui ont permis de se hisser à la deuxième place du classement derrière le vainqueur incontestable, Benzema. En clair, la CAN remporté a permis au sénégalais, de faire la différence devant de grands noms du football mondial à l’instar de De Bruyn, Lewandowski, Mo Salah, Mbappé… Sinon, en termes de statistiques, il n’est pas forcément mieux loti que les autres prétendants durant l’ensemble de la période concernée.
D’ailleurs, certains craignaient les effets des changements de l’organe promoteur, pour réduire les chances de Mané C’est à dire, le nombre de pays conviant un journaliste au vote a été drastiquement réduit à 100, soit les 100 premières nations du classement Fifa. Pour l’Afrique, environ 21 pays devraient donc être conviés au vote. D’aucuns pensaient donc que ces nouvelles règles allaient pénaliser le Sénégalais. En effet, le partage des votes avec son ancien coéquipier égyptien pouvait lui être défavorable. Mais apparemment, ce ne sont pas que les africains qui ont voté pour Mané, mais tous les autres qui ont reconnus son mérite et son apport considérable sur le sacre des Lions à la CAN, une compétition presque d’égale valeur avec les autres considérées comme les meilleures.
Jacques Victor GOMIS
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