La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a publié aujourd’hui son Examen du transport maritime 2023, qui met en lumière les faits et chiffres suivants sur l’Afrique:
Le CNUCED a estimé que dans la structure du commerce maritime, «l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) devrait augmenter le fret intra-africain de 28% et la demande de fret maritime de 62% ».
Par ailleurs, il a souligné «qu’une augmentation significative des flux de trafic est attendue dans tous les modes de transport dans toute l’Afrique dans les années à venir. D’énormes investissements dans les équipements et les infrastructures de transport seront nécessaires, y compris 100 navires supplémentaires, si la ZLECA est pleinement mise en œuvre. Les investissements attendus en raison de la ZLECA offrent également une voie pour une reprise économique verte en Afrique ».
En outre, le CNUCED a indiqué que «les importations de céréales en Afrique en provenance d’Ukraine, cruciales pour la sécurité alimentaire de nombreuses économies africaines, ont diminué de 14,9% en 2022, obligeant ces économies à adapter leurs structures commerciales. De 2018 à 2020, 32 % des importations totales de blé africain provenaient de la Fédération de Russie et de l’Ukraine ».
Il a été noté que «l’Égypte a fait face à une chute de 81% des importations de blé en provenance d’Ukraine au cours des huit premiers mois de la guerre en remplaçant la source des importations par la Fédération de Russie, l’Union européenne et les États-Unis ». En plus, l’Éthiopie a remplacé «la perte d’approvisionnement en blé de la Fédération de Russie et de l’Ukraine par des expéditions en provenance des États-Unis et de l’Argentine ». Et, la guerre en Ukraine a conduit les pays européens «à importer davantage de gaz d’autres fournisseurs – y compris l’Algérie – pour compenser la perte de cargaisons en provenance de la Fédération de Russie ». Le commerce Sud-Sud, par exemple de l’Afrique vers l’Amérique latine et les Caraïbes, a contribué à hauteur de 12,5% au commerce conteneurisé mondial en 2022.
Par rapport à la Flotte maritime, en 2022, le Libéria a dépassé le Panama en tant que plus grand État d’enregistrement du pavillon au monde en termes de port en lourd, avec 378,3 millions de tonnes de port en lourd dans sa flotte. Le Libéria a enregistré une croissance de 12,7% du tonnage des navires entre 2022 et 2023.
Le Libéria occupe la deuxième place après le registre des navires panaméens en termes de nombre de navires, avec 4 821 navires dans la flotte battant pavillon libérien. La taille moyenne des navires battant pavillon libérien est de 78 479 tonnes de port en lourd.
En valeur, le Libéria a la deuxième plus grande part de navires immatriculés, avec 11,78% contre 12,86% pour le Panama. Le Nigeria est le plus grand pays armateur d’Afrique. En termes de flotte mondiale, il est au numéro 33 sur la liste, avec 291 navires totalisant 7,94 millions de tonnes de port en lourd. En termes de valeur des navires, les navires appartenant à des Nigérians occupaient la 30e place avec une part de 0,56% de la valeur de la flotte mondiale.
En 2022, les navires battant pavillon du Libéria, du Panama et des Îles Marshall (les trois principaux pavillons du monde en termes de tonnage et de nombre de navires) représentaient collectivement plus d’un tiers des émissions mondiales de carbone du transport maritime. Les navires battant pavillon libérien sont responsables du volume le plus élevé d’émissions de dioxyde de carbone provenant des navires, lorsqu’ils sont mesurés uniquement par les principaux pavillons d’immatriculation.
Concernant la performance du transport maritime, l’indice de connectivité du transport maritime de ligne (LSCI), qui mesure la connectivité des économies, a montré que le LSCI moyen pour l’Afrique a augmenté en 2022 mais est resté inférieur aux valeurs d’avant la pandémie. Des investissements continus sont réalisés en Afrique par les opérateurs portuaires et terminaux mondiaux, notamment MSC et Hapag-Lloyd.
L’Afrique a été la seule région du monde à afficher une augmentation des escales de vraquiers secs – en hausse de 2,5% en 2022. La région a également enregistré une augmentation de plus de 5% des escales portuaires des vraquiers liquides.
L’indice de performance des ports à conteneurs (IPCP) de la Banque mondiale mesure la capacité d’un port à traiter des conteneurs destinés à l’exportation, à l’importation et au transbordement. Dans le Top 25 des ports du CPPI 2022, le port Tanger-Med au Maroc est classé cinquième, en hausse d’une place par rapport à 2021. Le port Tanger Med a renforcé sa position de hub méditerranéen majeur, traitant 7,5 millions de conteneurs en 2022, en hausse de 6% par rapport à 2021. On estime que 35% du commerce africain avec le reste du monde passe par Tanger Med, qui est relié à environ 40 ports africains.
Port-Saïd, l’Égypte est classée au numéro 11 et Djibouti est classé 25. Dar es Salaam a été le port qui a le plus réduit les temps d’arrivée moyens en 2022. Le gouvernement tanzanien a investi massivement dans les installations portuaires de Dar es Salaam, améliorant les procédures de dédouanement dans le but de faire du port le point d’entrée du corridor central et la route vers l’Afrique australe. Le port a connu une augmentation LSCI de 50% depuis 2006.
Lorsque l’on mesure les performances de chargement et de manutention des navires-citernes pour les 30 premiers pays en termes d’arrivées de navires, les temps de chargement les plus rapides sont enregistrés pour l’Angola, à 98 tonnes par minute. Grâce aux réformes politiques au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), le temps nécessaire pour transporter des marchandises de Mombasa à Kampala a été réduit de 18 à trois jours ; le coût du transport de Mombasa à Nairobi a été réduit de 56%.
Les taux contractuels couvrant l’Afrique vers l’Asie ont augmenté de 248% en 2022 par rapport à 2021, tandis que les taux de l’Asie vers l’Afrique ont augmenté de 160%. Ces augmentations ont été principalement influencées par des déséquilibres entre l’offre et la demande.
L’interconnectivité entre les systèmes nationaux de gestion douanière est établie en Afrique de l’Ouest grâce à la combinaison de régimes de transit régionaux/internationaux mutuellement reconnus avec garantie de transit, et de solutions numériques telles que les solutions SIGMAT de la CNUCED.
La CAE, qui comporte deux corridors principaux reliant les pays en développement sans littoral aux ports de Mombasa et de Dar es-Salaam, est un bon exemple de combinaison de régimes de transit avec d’autres régimes harmonisés de commerce et de transport acceptés par les douanes et autres organismes aux frontières qui assurent un commerce de transit efficace des ports maritimes vers des destinations sans littoral ou intérieures.
