avril 19, 2025
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Burkina Faso : près de 20.000 refugiés accueillis en Côte d’Ivoire

Les attaques et les attentats terroristes se multiplient au Burkina Faso. D’ailleurs, le gouvernement a décrété jeudi 13 avril la mobilisation générale pour mettre un terme ou au moins endiguer l’insécurité dans le pays. Au même moment, près de 20.000 Burkinabés ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire où les autorités et le HCR tentent de leur apporter un soutien.

Le Burkina Faso a décidé de réagir vigoureusement une semaine après cette ignoble attaque en décrétant, jeudi 13 avril, la mobilisation générale pour faire face à la crise sécuritaire que traverse le pays, en proie à une recrudescence d’attaques terroristes. Près de 20.000 Burkinabés ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Les autorités s’organisent pour leur venir en aide. En effet, dans un communiqué du Conseil national de sécurité annonce l’aménagement en cours de deux sites de transit dans les départements de Ouangolodougou(nord) et Bouna (nord-est), destinés à accueillir provisoirement 18 846 réfugiés, un nombre estimé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Le nombre de réfugiés a bondi en un peu plus d’un an : en février 2022, le HCR en dénombrait environ 7 000. Selon le CNS, les personnes recensées sont pour l’instant « accueillies par les communautés locales » dans le nord et dans le nord-est de la Côte d’Ivoire. Certains réfugiés ont été accueillis par des proches ou des parents dans cette région où les mêmes familles habitent parfois de part et d’autre des 620 km de frontière qui sépare les deux pays.

« La région du Sahel, déjà en proie à l’instabilité politique, à une violence généralisée, à des pénuries alimentaires et touchée de manière disproportionnée par la crise climatique, est aujourd’hui confrontée à une augmentation des mouvements de réfugiés en provenance du Burkina Faso, qui fuient les attaques brutales de groupes armés, notamment dans la région frontalière avec la Côte d’Ivoire », a détaillé M. Cheshirkov.

En 2021, près de 20.000 Burkinabés ont fui vers les pays voisins (Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Bénin), soit une augmentation de 50% par rapport à l’année 2020. Plus de 34.000 Burkinabés sont désormais en exil dans la région. À la lisière du village ivoirien de Tougbo, tout proche de la frontière burkinabè, des tentes de fortune avec des toits en tôle sont éparpillées dans la forêt. « Le sort des réfugiés burkinabés devient de plus en plus précaire car de plus en plus de personnes arrivent en Côte d’Ivoire sans effets personnels ni nourriture », a ajouté le porte-parole du HCR. Les réfugiés ont indiqué aux équipes de l’agence onusienne que « des civils avaient été tués et leurs maisons brûlées par des extrémistes ». Ils sont hébergés par des villageois ivoiriens dans des conditions de promiscuité.

Certaines familles ivoiriennes accueillent jusqu’à 30 Burkinabés

Selon le HCR, de nombreuses familles ivoiriennes accueillent jusqu’à 30 réfugiés burkinabés dans de petites maisons. Or la surpopulation détériore les conditions sanitaires, redoute le HCR.  Il y a déjà de nombreux cas de paludisme, d’infections respiratoires et de malnutrition, ce qui accroît la pression sur les structures sanitaires locales. Outre les mouvements de populations dans les pays voisins, le Burkina Faso est également confronté à une crise de déplacement interne. Le nombre de déplacés internes a augmenté de 50% l’année dernière pour atteindre plus de 1,5 million, ce qui lui confère l’une des plus fortes proportions d’habitants déplacés à l’intérieur du pays en Afrique. Alors que la crise régionale se prolonge et que l’attention internationale se déplace, de grandes parties de la région restent ou sont devenues inaccessibles aux agences humanitaires qui tentent de soutenir les 2,5 millions de personnes forcées de fuir leurs foyers au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Car ces violences au Sahel central poussent de plus en plus de Sahéliens à se déplacer vers le sud, vers les pays côtiers ou vers l’Afrique du Nord, où beaucoup se retrouvent dans un dangereux vide juridique.

Les opérations du HCR financées qu’à hauteur de 7%

Plus globalement, le Sahel est également confronté à un exode rural sans précédent et à un mouvement vers les zones urbaines de la part des personnes déplacées de force en raison de la diminution des zones sous contrôle gouvernemental, de l’accès réduit à la terre et à la production agricole, et des multiples défis environnementaux. Dans les centres urbains, les menaces pèsent sur les femmes et les jeunes, qui sont à la merci de l’exploitation sexuelle et de la violence sexiste, du recrutement forcé ou de la traite. Le Sahel est également en première ligne de la crise climatique, avec des températures qui augmentent 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale. Cette situation exacerbe les vulnérabilités sous-jacentes des États, qui doivent faire face à une croissance rapide de la population, à la destruction de l’environnement, aux catastrophes liées aux risques naturels, à l’inversion des acquis du développement et à l’empiètement des acteurs non étatiques. Elle aggrave également les conflits liés à la rareté des ressources. Face à de tels défis sécuritaires et climatiques, le HCR va bientôt lancer un appel pour la région du Sahel. Avec un budget total de 307 millions de dollars, les opérations du HCR au Sahel central ne sont financées qu’à hauteur de 7%.

Les réfugiés fuient les attaques djihadistes meurtrières qui touchent le Burkina Faso depuis 2015 et sont parfois perpétrées à quelques kilomètres seulement du nord ivoirien. Imputées à des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique, elles s’intensifient depuis plusieurs mois et ont fait en tout plus de 10 000 morts (civils et militaires) au Burkina, selon des ONG.

Mamadou DIALLO

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