mai 9, 2025
LA SOCIÉTÉ "MY MEDIA GROUP " SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU QUOTIDIEN "DAKARTIMES" DERKLE CITE MARINE N° 37. EMAIL: courrierdkt@gmail.com. SITE WEB: www.dakartimes.net.
A la une

CAN 2023/ SÉNÉGAL – CÔTE D’IVOIRE (8e DE FINALE) : Opération « dogali » !

Après avoir réglé le compte du Cameroun, l’équipe du Sénégal s’attaque à la Côte d’Ivoire, son autre bête noire en phase finale de Coupe d’Afrique des Nations. Dans ce huitième de finale aux allures de derby, les Lions, archi favoris et cliniques jusqu’ici, ont pour mission, d’achever l’éléphant qui est sorti in-extremis du coma.

Au stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro, se tient, l’un des plus grands derbies du football africain. Le Sénégal grand favori qui est en train de confirmer son statut croisera le fer avec  la Côte d’Ivoire passée par un trou de souri pour atteindre les huitièmes de finale. Les formes des deux formations sont vraiment en contraste.

Sénégal, la super puissance

Le tenant du titre a réussi un Sans-faute en phase de groupe avec des statistiques affolantes : 8 buts marqués, un seul encaissé et avec une rotation régulière. Jamais l’équipe du Sénégal s’est sentie aussi en forme dans un début de CAN.

Tenant du titre, le Sénégal a parfaitement répondu aux attentes placées en lui en phase de groupes avec trois succès en autant de sorties dont deux volées infligées à la Gambie (3-0) et au Cameroun lors de la J2 (3-1). Déjà qualifiés avant la troisième journée pour les 8èmes de finale, les hommes d’Aliou Cissé qui respirent plus la forme dans cette compétition ont décidé d’envoyer un message poignant à la concurrence en tapant la Guinée (0-2). Mine de rien, les Lions partenaires de Sadio Mané sont invaincus depuis sept matchs toutes compétitions confondues mais surfent surtout sur une excellente dynamique de quatre victoires successives si l’on comptabilise l’amical de préparation remporté contre le Niger (1-0). Ainsi donc, depuis quelques temps, rien ne semble résister à l’équipe du Sénégal devenue une machine à gagner.

Sans contestation aucune, les Lions partent avec une grande longueur d’avance sur leurs adversaires du soir. Impressionnants de sérénité depuis le premier match de cette passionnante compétition, les sénégalais se sont mis dans d’excellentes conditions avant d’affronter le pays hôte dans un match à élimination direct. En conservant les principes aperçus depuis de nombreux mois mais particulièrement depuis leur premier match face aux voisins gambiens, tout devrait bien se passer pour l’un des favoris de cette édition en Côte d’Ivoire surtout que le sélectionneur qui a réussi à faire taire presque tous ses détracteurs détient un groupe de qualité, qu’il manipule à sa guise avec beaucoup de réussite.

Ainsi, même si le sort de Pape Gueye n’est pas encore clair, Lamine Camara, élu meilleur jeune joueur de la phase de poule et préservé lors du dernier match pourrait revenir au milieu de terrain. Une arme fatale qui pourrait faire mal à Séko Fofana et ses partenaires en plus du trio d’attaque composé de Sadio Mané (1 but, 2 passes décisives dans cette CAN), Ismaila Sarr (OM, 1 pion, 2 galettes dans la compétition) et Habib Diallo (1 but). Avec cette équipe du Sénégal, le danger vient de partout y compris du banc de touche aussi riche en quantité et en qualité avec notamment Iliman Ndiaye (2 buts et une passe décisive), Gana Gueye (Everton), Nampalys Mendy (Lens) ou encore Nicolas Jackson (Chelsea) pour ne citer que ceux-là. Le Sénégal a brillé de mille feux dans un groupe dit de la mort, mais devra faire attention aux éléphants revenus d’entre les morts. Les joueurs semblent en être conscient. « C’est l’un des meilleurs effectifs du football africain, avec des joueurs qui jouent dans les meilleurs championnats au monde. Ces joueurs (ivoiriens) auront à cœur de montrer autre chose devant le champion en titre. Ils ont un gros potentiel offensif, un milieu de terrain consistant et des défenseurs qui ont un très grand potentiel. C’est une très belle équipe… » admet Moussa Niakhaté hier, en conférence de presse d’avant match. Le défenseur central des Lions sait qu’en face, il aura un public hostile, mais semble paré à tout avec ses coéquipiers : « On s’attend à un gros match. On sait qu’on est en Côte d’Ivoire et le public sera là pour son équipe. C’est tout à fait normal. Mais cela ne justifie pas qu’on puisse faire rouler le ballon et d’essayer de mettre au moins un but de plus de que l’adversaire pour passer en quarts de finale. C’est l’objectif demain. On va essayer de montrer un beau visage du Sénégal ». C’est donc clair comme jamais que le champion n’est pas venu dans cette CAN pour badiner. Les Eléphants sont avertis.

La Côte-d’Ivoire en quête de miracle

Que peut faire la Côte d’Ivoire face à l’équipe la plus impressionnante depuis le début du tournoi ? Que peut faire ce nouveau sélectionneur, Emerse Faé ? Il va falloir qu’il trouve les mots et surtout les plans de jeu pour renverser les solides Lions. Sur le papier, une telle volonté s’entend et se comprend parfaitement. Mais d’un point de vue parfaitement réaliste, l’idée de voir l’équipe du pays hôte revenir à son meilleur niveau n’a pas assez de crédibilité et presque aucune chance d’aboutir, puisqu’entre temps, la rumeur sur l’éventuel retour d’Hervet Renard est finalement voué à l’échec.

Pays hôte, la Côte d’Ivoire est passée tout proche d’une nouvelle élimination prématurée (comme ce fut le cas en 1984) après la sanglante défaite contre la Guinée Equatoriale (4-0) qui l’avait presque condamné à la sortie. Mais grâce au succès du Maroc face à la Zambie (1-0), La Côte d’Ivoire s’est qualifiée en terminant 4ème meilleurs 3èmes de la phase de groupes… C’était chaud mais cela pourrait également être un mal pour bien pour les Éléphants. Il serait tentant de décrire la Côte d’Ivoire comme une équipe qui n’a « plus rien à perdre ». Conscients de la valeur de cette place en huitième de finale, le nouvel entraineur des Eléphants veut utiliser cette énergie du désespoir pour créer la surprise et relancer entièrement leur campagne continentale. « La manière dont on s’est qualifié pour les huitièmes de finale est une source de motivation. On est passé par la petite porte et on se doit de montrer un autre visage au peuple. Rien que pour ces raisons, les joueurs seront motivés. De mon côté, c’est un groupe que je connais depuis un an et demi. Je connais les mots et les comportements à avoir pour changer ou retrouver notre état d’esprit qu’on a perdu. Les joueurs savent ce que j’attends d’eux pour le match. Il faut montrer au niveau de l’état d’esprit qu’on est quand même la Côte d’Ivoire » dira Emerse Faé. En tout cas, c’est mieux que le pays hôte soit là, au moins un tour encore pour que la Côte d’Ivoire continue à rêver.

Jacques Victor GOMIS (à Yamoussoukro)

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *