avril 19, 2025
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CANDIDAT A LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DU SENEGAL : Le prochain !

Là, il s’agit d’éplucher toute sa stratégie politique et ses chances, isolées de toute interférence de son papa, le très charismatique Me Abdoulaye WADE. Car Karim WADE a toute l’intelligence de réussir seul. Il s’est enrichi en expérience et en sagesse. Sans nul doute, Karim WADE sera la grande attraction de cette présidentielle en 2024.

Il est évident que, ce  n’est pas le Karim WADE qui avait quitté le Sénégal en 2016, qui nous reviendra en 2024. Beaucoup de choses ont changé dans son comportement, dans sa connaissance des individus, dans sa maitrise des enjeux et dans ses ambitions. Essayons de dresser une note prospective autour des chances de Karim WADE pour sa première participation à une élection présidentielle au Sénégal.

Analyse de la communication de Karim WADE

La première remarque, c’est que, depuis qu’il a quitté le Sénégal, Karim WADE ne s’est jamais adressé à ses compatriotes dans une vidéo. C’est à travers des communiqués de presse écrits qu’il communique avec des photos biens soignées en tenue arabe (jelaba). Ses apparitions aux côtés des supporters sénégalais lors du Mondial de football au Qatar, avaient provoqué beaucoup de commentaires. Pour 90 minutes, il avait «volé» le buzz à Sadio  Mané absent lors du match d’ouverture. Les sénégalais se bousculaient pour faire des selfies avec le candidat du Pds. Karim WADE voulait tester sa popularité en pleine compétition sportive internationale. Test réussi ! Car, même ceux qui étaient restés au pays, ont commenté cette brève apparition de Karim WADE dans la tribune du 12e Gaïndé. Cette photo avait fait le tour des groupes WhatsApp et des réseaux sociaux.

Ce retour au pays, le candidat du Pds l’a toujours rêvé. C’est pourquoi, il n’a jamais coupé ce cordon qui le lie au Sénégal et aux Sénégalais. Il a su garder ces relations au frais à travers des déclarations à l’occasion des fêtes nationales, d’un nouvel an, d’un événement triste ou d’une calamité comme la Covid-19. Il a toujours assumé son attachement à son terroir. Ce fait est confirmé par ce récent post publié ce Dimanche 17 Décembre, suite à la mort de 04 soldats sénégalais en Casamance.  A travers ce post, il a dévoilé sa «profonde tristesse ».

«A toute la Nation et aux familles de nos soldats, je présente mes plus sincères condoléances. Cette tragédie doit nous rappeler combien les champs de mines menacent quotidiennement la vie de nos compatriotes casamançais et combien cette crise hypothèque le développement du formidable potentiel économique de notre chère et belle Casamance. Des équipements anti-mines modernes et performants pour nos soldats, l’accélération de la cartographie des champs de mines et le renforcement des opérations de déminage, la paix définitive en Casamance, ce doit être des chantiers prioritaires au soir du 25 février 2024 » a-t-il écrit.

La dernière phrase de son post est un rendez-vous qu’il donne aux électeurs sénégalais au jour du 25 Février 2024. Car, pour lui, la problématique des mines anti personnelles, est une préoccupation majeure à résoudre, lorsqu’il sera élu le 25 Février 2024. On peut dire sans risque d’être démenti, que Karim WADE inscrit la Casamance au cœur de son programme de développement économique, social et sécuritaire. Son post en est la confirmation. C’est aussi un message de compassion, de respect et de haute reconnaissance à l’égard de l’armée nationale sénégalaise. Sa posture respectueuse affichée à l’égard de l’Armée, est rare dans cette opposition.

Le paroxysme dans la communication de Karim WADE depuis qu’il a posé ses pieds au Qatar, c’est cette photo devenue virale, qu’il a balancée dans les réseaux sociaux le mercredi 13 Décembre 2023. Insistons un peu sur la photo et sur le timing. Karim WADE a publié cette image 48 heures après le départ du président Macky SALL du Qatar où il a participé au 21e Forum de Doha. Le président SALL a été reçu le 10 Décembre 2023 par l’Emir Tamin Bin Hahmad Al Thani. Et 48 heures après, Karim WADE a sorti cette photo qui a fait tressaillir ses adversaires les plus optimistes. A travers cette image bourrée de sens, il a affiché sa forme athlétique, son style de sportif, avec une tenue (tee-shirt et montre sombres,  pantalon et chaussures de sport blancs) qui vont forcément séduire les jeunes. Sa posture en genou flexion rappelle la belle danse du champion de lutte sérère Manga2 au sommet de sa gloire. Sa corpulence physique bien taillée, nous informe qu’il a repris le sport. Car, dans ses précédentes photos, Karim WADE avait de l’embonpoint. Cette dernière photo prouve que Karim enchaine les séances de sport pour préparer le grand combat de 2024. Et, la chaine (@KarimWade_PR) sur WhatsApp, est un carrefour d’échanges avec les sénégalais qui ont accepté son invitation. A la différence de plusieurs autres candidats, Karim n’a pas encore délégué sa communication virtuelle. Il s’agit là d’une volonté affichée de garder un lien direct avec ses followers. C’est une pertinente initiative à améliorer.

Sur le plan de sa communication, il faut dire que Karim WADE ne s’est pas encore déployé à 100%. Il va encore surprendre. En plus, il pourrait bénéficier d’un accompagnement médiatique de la puissante chaine qatarie Al Jazeera qui est créditée d’une audience de plus de 60 millions de téléspectateurs. Beaucoup de sénégalais vivant dans les pays arabes ainsi que dans les familles religieuses au Sénégal, suivent Al Jazeera. Pour la presse, Karim WADE est un sujet intéressant qui pourrait susciter de l’intérêt pour d’autres chaines étrangères : anglaises, arabes, espagnoles, françaises. Il dispose également de moyens pour pouvoir bâtir un empire médiatique numérique au Sénégal pour mener sa campagne électorale.

Au plan religieux, quelles seront les relations entre Karim WADE les tarikhas ? A-t-il subi une influence religieuse durant tout le temps qu’il a passé au Qatar, un pays qui ne reconnait pas les confréries ? De toute façon, il a toujours assumé son appartenance à la confrérie Mouride de Touba, tout comme son père.  Karim WADE a toute l’intelligence de son père avec l’avantage de la jeunesse. C’est un redoutable prédateur politique qui ne s’engage que lorsqu’il finit de réunir tous les atouts de son côté.

L’heure de Karim Wade

Le candidat du Pds a compris qu’en politique, il faut tenir compte du facteur temps. D’ailleurs, l’engagement qu’il a affiché pour la présidentielle de 2024, est différent de sa posture inerte de 2019. Cette fois-ci, Karim semble avoir compris que son heure a sonné. Le président Macky SALL s’est retiré de la course. Le principal opposant à son régime Ousmane SONKO semble s’éloigner de la compétition. Khalifa SALL a laissé beaucoup de plumes dans la bataille interne à Yewwi. Et, son double jeu face au pouvoir en place, les querelles entre son camp et celui de Sonko, et son discours versatile ont corrodé sa crédibilité au plan politique.

La constance de Karim WADE dans sa posture politique lui octroie un certain crédit, aux yeux d’une bonne frange de la population. Mieux, les jeunes radicaux (chômeurs, marchands ambulants, mécaniciens, secteur informel, étudiants etc…) qui accusent le pouvoir en place de corruption, d’incompétence, semblent trouver en Karim WADE la pièce de rechange d’Ousmane SONKO en cas d’absence dans la course. Et, le raisonnement simpliste de ces jeunes foncièrement versatiles est : «A défaut d’avoir Sonko comme président de la République, soutenons Karim WADE ». Pour eux, Karim devrait pouvoir venger Sonko contre Macky. C’est l’unique raison qui va les pousser à voter tous pour le candidat du Pds.  D’ailleurs, selon un sondage récent, Karim WADE a obtenu 37% des intentions de vote des jeunes qui aspiraient à voter SONKO. Le transfert des voix de Sonko à Karim semble déjà effectif. Le candidat du Pds sera le réceptacle des voix de tous les frustrés, de cette jeunesse en colère, des oubliés de la croissance, des jeunes électeurs sans-emplois âgés entre 21 et 35 ans. Il est évident que, même si certains parmi ces jeunes ne sont pas inscrits sur les listes électorales, ils battront campagne pour Karim WADE qu’ils considèrent naïvement comme le futur libérateur de Sonko et le probable bourreau de Macky SALL. Le candidat du Pds bénéficiera aussi du vote de la majeure partie des indécis, des jeunes filles, des étudiants, de la diaspora et de cette jeunesse contestataire.

Dans tous les cas, Karim WADE sera dans une excellente posture politique pour aborder la présidentielle de 2024. Il peut s’appuyer sur un parti, le Pds qui n’a jamais perdu son âme depuis 2012. Ses structures ont été renouvelées. Le candidat pourra bâtir une coalition autour de ce parti avec des jeunes, des femmes, des cadres et des anciens prêts à l’accompagner sans oublier les nombreux nouveaux adhérents et sympathisants inconnus.

Dans une vidéo récente, le président Me Abdoulaye WADE disait : «je vais vous ramener au pouvoir ». Il ne pensait pas si bien dire. Car, son implication virtuelle dans la campagne de Karim WADE, sera un apport inestimable pour ce dernier. Plusieurs sénégalais voteront Karim WADE grâce à son père pour ce qu’il a fait dans ce pays et ce qu’il représente. En tout état de cause, Karim devrait s’armer d’une humilité comportementale et d’une ouverture d’esprit, pour rassembler d’abord sa famille libérale en lançant un appel à tous les libéraux du pays. Car, en politique, il y a des missions qu’on ne délègue pas. C’est à lui d’aller vers les sénégalais, d’appeler ses frères libéraux pour réunir toutes les forces et de créer une dynamique de victoire autour de sa candidature. S’il réussissait à rassembler les libéraux autour de lui, le jour de son arrivée à Dakar, l’accueil qui lui sera réservé, fera certainement renoncer beaucoup de candidats.  De 1974 à 2000, Me Wade a connu des trahisons, des échecs, des complots de toute sorte. Mais une fois au pouvoir en 2000, il a oublié toutes les contradictions pour rassembler sa famille politique d’abord, et les sénégalais en général. Au-delà d’être son fils, Karim devra démontrer qu’il est le digne héritier politique de ce grand Africain : Me Abdoulaye WADE.

Entre 2019 et 2023, la majeure partie des opposants a confondu la différence entre, l’opposition à un régime et la compétition électorale. On peut s’opposer à un pouvoir pendant plusieurs années, sans avoir la chance de le battre à une élection. Car, celui qui s’oppose n’est pas forcément celui qu’on élit. Me Wade s’était opposé pendant 26 ans sans être élu. De 2000 à 2012, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha NIASS, Ahmet Dansokho, Abdoulaye Bathily etc… s’étaient farouchement opposés à Me WADE. Mais, c’est Macky SALL qui a été élu en 2012. Voilà ce que Sonko n’avait pas compris. Son absence supposée à la présidentielle, ouvre un grand boulevard à Karim WADE qui a compris très tôt que l’enjeu c’est dans les urnes et non dans les rues.

Karim WADE a toutes les chances en 2024. Selon des sondages effectués par le pouvoir et dont DakarTimes garde une copie, il pourrait se retrouver au second tour avec un score confortable. Tout dépend maintenant de comment, il compte s’organiser avec son équipe pour aller vers les Sénégalais. Son staff politique, ses hommes, son programme de développement et son discours seront déterminants durant cette campagne.

Quel discours politique pour Karim Wade ?

Les immatures s’attendent de voir un Karim WADE virulent avec un discours volcanique, guerrier, fou. Seulement, la teneur de ses communiqués de presse depuis plus d’un an, prouve que le candidat du Pds n’est pas dans une logique guerrière contre le pouvoir en place. Pour lui, il faut d’abord gagner la bataille de la participation à l’élection.

De toute façon, à travers son discours, le candidat du Pds pourra rassurer les Sénégalais qui aspirent à vivre dans un pays de paix, à travers un discours rassembleur, une vision travailliste et un appel à une unité nationale autour des valeurs de la République ! Un discours de paix, d’entente, de tolérance, le Sénégal en a soif.

La jeunesse attend de Karim WADE ce discours d’espoir. Bien que, dans tous les pays au monde, nul ne peut satisfaire les aspirations de la jeunesse, surtout en Afrique et pour des raisons biens évidentes. Un discours d’espoir doit s’éloigner de la démagogie. Il faut avoir le courage de tenir un discours de vérité à l’endroit de cette jeunesse sénégalaise qui pense pouvoir réussir sans effort. Ce sera une grosse erreur pour Karim WADE de promettre de l’emploi à ces jeunes, comme l’avaient fait Me Abdoulaye WADE et Macky SALL. La vérité c’est qu’aucun Etat ne peut offrir du travail à tous les jeunes. Il faut alors un discours de rupture dans ce domaine pour que chaque jeune sénégalais comprenne qu’il a son destin entre ses mains. L’Etat compte 162.000 fonctionnaires, or chaque année 200.000 jeunes demandent de l’emploi. A propos de l’emploi des jeunes, il faut changer d’approche.

Karim WADE est également attendu sur les orientations qu’il donnera dans les relations entre le Sénégal et la France. L’Afrique francophone est traversée par des courants anti français portés par des jeunes activistes dont le discours a réussi à emporter des masses. Au candidat du Pds d’assumer ses origines françaises tout en prenant l’engagement d’imprimer de nouvelles couleurs dans les relations entre le Sénégal et la France sur fond d’égalité. La jeunesse sénégalaise serait séduite par un discours de rupture dans les relations avec l’ancienne colonie. Il ne faudrait pas que Karim WADE donne l’impression d’être un futur Président pro français. «J’assume mes origines françaises. Mais je demeure profondément attaché à mon pays le Sénégal, à sa belle histoire, à sa tradition et à ses grands hommes qui ont marqué sa Grande Histoire. Une fois élu président de la République du Sénégal, mon pays aura des relations saines avec la France dans le respect mutuel et rien ne sera comme avant ». Voilà le genre de discours qui peut séduire et rassurer la jeunesse sénégalaise face à un candidat comme Karim WADE dont la mère est «une sénégalaise de France», comme elle aime le réclamer.

La nouvelle jeunesse africaine est allergique aux leaders politiques africains pro français à l’image d’Alassane Ouattara président de la Côte d’Ivoire quotidiennement lynché dans les réseaux sociaux par des influenceurs et activistes. Ces derniers seraient prêts à soutenir un candidat qui assume son nationalisme et son africanité sans complexe. Voilà pourquoi, Karim WADE devrait beaucoup soigner son discours en choisissant des éléments de langage qui lui éviteraient d’être qualifié inutilement de candidat de la France.

Ses relations avec Doha reviendront également dans les débats. Car, certains l’accuseront d’être un candidat sponsorisé par le Qatar. Il devra apporter des réponses pertinentes sur ce sujet qui passionne. Seulement, il faudra rappeler qu’étant le Président de l’ANOCI, Karim WADE avait d’excellentes relations avec les pays arabes. C’est grâce à lui que les entreprises Dubaï Port World et la compagnie aérienne Émirats ont investi au Sénégal. Karim WADE entretient des relations très poussées aussi bien avec le Qatar qu’avec les Emirats Arabes Unis malgré les liens souvent heurtés entre ces deux pays du Golf.

D’aucuns diront que c’est une chance d’avoir Karim WADE comme président de la République, vu la richesse de son carnet d’adresse et sa maitrise du monde de la finance internationale. Il faut avoir le courage de reconnaître qu’il est rare de voir un profil comme celui de Karim WADE dans la classe politique sénégalaise.

Ailleurs, depuis quelques années, le Golf est devenu le centre de gravité de la géopolitique mondiale. L’Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats Arabes Unis se disputent le leadership sous régional par : l’Islam, le pétrole, le gaz, le sport, le soft power etc… D’ailleurs, en l’espace de deux ans, les Emirats ont organisé des événements mondiaux comme : le Dubaï Expo, le Cop28, la Formule1 Abu Dhabi. Et le Qatar a abrité le dernier Mondial de football, le 21e  Forum de Doha. A son tour, l’Arabie Saoudite ambitionne d’organiser le Mondial de football en 2034 et avec une volonté affichée d’adhérer au BRICS. D’ailleurs, la récente visite de Vladimir Poutine dans le Golf confirme l’effervescence géostratégique dans cette partie du monde où vit en exil depuis 2016, l’un des candidats à la présidentielle de 2024 au Sénégal : Karim WADE. Par Mamadou Mouth BANE

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