juin 3, 2025
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CENTRES DE FORMATION, INFRASTRUCTURES FEDERALES (TOUBAB DIALAW, GUEREO)… Les secrets du succès du foot sénégalais !

Le Sénégal a goûté aux délices de la victoire et personne ne peut plus l’arrêter.  Après avoir réussi à briser le plafond de verre il y a un peu plus d’un an, le football sénégalais rafle désormais tout sur son passage. En effet, en l’espace de treize mois, le Sénégal a remporté quatre prestigieuses compétitions africaines de football du jamais réalisé jusqu’ici.

Le Sénégal a réalisé en un an et un mois pile, ce qu’il n’a jamais pu faire en plus de 60 ans. Dans toutes les catégories, les joueurs et les coaches se passent le mot : gagner !

C’est la joie à l’infini pour les supporters sénégalais ! Alors qu’ils viennent de célébrer le premier anniversaire du trophée de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) remporté au Cameroun devant l’Egypte (6 février 2022),   voilà que les Lionceaux U20 locaux viennent d’ajouter une dose de bonheur aux supporters sénégalais. Après trois échecs en finale, les Lionceaux ont remporté la CAN U20 en battant la Gambie 2-0, samedi, au Caire en Égypte. Les jeunes Sénégalais soulèvent enfin le trophée. L’équipe entraînée par Malick Dafa réalisé un tournoi parfait, gagnant tous ses matches sans encaisser le moindre but. Avec ce sacre inédit chez les jeunes, le Sénégal prouve qu’il a encore de beaux jours devant lui.

 Juste avant les U20, c’était les locaux. Comme il y a un, an avec les A, le suspense aura tenu jusqu’au bout dans cette finale. Au bout de 120 minutes de jeu, algériens et sénégalais étaient à égalité 0-0. Mais comme souvent depuis quelques temps, à la fin, c’est toujours le Sénégal qui gagne.  Ainsi donc,  l’équipe de football locale du Sénégal a fini par  remporter son premier Championnat d’Afrique des Nations en s’imposant au stade Nelson Mandela de Baraki (Alger) devant l’Algérie (0-0, tab : 5-4). C’est pourtant devant un public acquis logiquement à la cause de l’Algérie, que les hommes de Pape Thiaw ont montré qu’ils sont de vrai Lions même dans des forêts les plus hostiles.  

Et donc, c’est le cadeau que les Lions A’ réserver au peuple sénégalais pour fêter l’an un du premier sacre historique de la CAN. Ainsi, le football sénégalais débute l’année 2023 avec un sacre comme il avait commencé celle de 2022. À deux jours de la célébration du premier anniversaire de la première victoire à la CAN, ces jeunes ont ramené d’Algérie un trophée pour rendre la fête encore plus belle.

Les hommes de Pape Thiaw n’ont pas manqué de courage et de combativité lors d’une finale historique tout comme ceux d’Aliou Cissé en remportant, le premier CHAN de l’histoire du foot sénégalais.

Le Sénégal dans la confirmation

En remportant pour la première fois cette compétition qui rassemble les dix-huit meilleures sélections africaines composées de joueurs évoluant uniquement dans un club de leur pays, le Sénégal vient de confirmer qu’il est la meilleure nation actuelle, de football africain ; un statut que lui a attribué presque cinq ans durant, la FIFA.

En effet, avant les locaux, les A ont décroché il y a un an, dans les mêmes conditions, leur premier titre continental devant l’Egypte, recordmen de trophée au terme d’une finale pleine de suspense (0-0 après prolongation et 4-2 aux tirs au but). Quand Sadio Mané transformait le penalty décisif, il venait d’offrir aux sénégalais un trophée tant convoité, mais jamais décroché malgré les belles générations qui se sont succédées.

A cela s’ajoute qu’il y a quelques mois, l’équipe du Sénégal de Beach Soccer avait aussi confirmée son hégémonie sur le continent. Après la CAN au Cameroun, le Sénégal s’est une fois de plus, hissé sur le toit de l’Afrique en beach soccer. Tenants du trophée et favoris annoncés à leur propre succession avant le début de la compétition, les joueurs de Mamadou Diallo ont remporté la CAN 2022, au mois d’octobre dernier, au Mozambique. Et comme un clin d’œil à leurs homologues du football, c’est également à l’issue de la séance des tirs au but que les Sénégalais ont décroché un nouveau titre de champion d’Afrique devant… l’Egypte. Un symbole de plus. D’autant plus que les coéquipiers d’Al SeyniNdiaye sont passés par tous leurs états lors de cette finale haletante.

Patiemment, le Sénégal s’est forgé pour devenir avec toutes ses sélections, redoutable, parce qu’étant beaucoup plus organisé avec un environnement différent sein et professionnel à l’image des grandes nations de football. Tous ces trophées, sans compter ceux remportés par les autres sélections de petites catégories (WAFU, UFOA…) ne sont donc pas usurpés ; le Sénégal a payé pour apprendre. Aujourd’hui, son football est en train de briller dans toutes ses formes, sur gazon comme sur du sable.

CENTRES DE FORMATION, INFRASTRUCTURES FEDERALES (TOUBAB DIALAW, GUEREO)…

Le football sénégalais est vraiment dans le plus haut des cieux africains ; et personne ne peut l’arrêter apparemment. Depuis février 2022, les sacres s’enchainent catégorie après catégorie. Le Sénégal est la meilleure nation africaine de football et a fini de le prouver avec la CAN sénior remportée, le CHAN, la CAN de Beach Soccer, la CAN U20… Fini les larmes et les désillusions. A vrai dire, le Sénégal doit aussi ces exploits à la bonne formation impulsée par l’avènement des académies de football et l’implantation des installations comme Jules François Bocandé de Toubab Dialaw et Youssoupha Ndiaye de Guéréo, lieux de labeur des sélections sénégalaises.

Le Sénégal fait désormais main basse sur tous les trophées mis en jeu dans le football en Afrique. Vainqueur de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) des moins de 20 ans presque un an et un mois jour pour jour après la CAN sénior, en plus de la CAN de Beach soccer, le Sénégal est devenu en treize mois, incontestablement la meilleure nation africaine de football, mis à part ce que dit le classement FIFA mise à jour chaque mois. La formation de qualité en continue et la mise en place des centres de performance à Toubab Dialaw et à Guéréo sont, sans doute, les raisons du succès sans commune mesure du football sénégalais aujourd’hui.

Diambars, GF, DSC… l’apport évidant des modernes centres de formation

Le football est l’expression de l’intelligence physique à travers un objet qu’on appelle le ballon. C’est donc un art et un art s’apprend au-delà du talent inné. Le Sénégal bien aidé par l’avènement des centres de formation a compris cela. Résultat, le football du pays de la Téranga est en train de récolter logiquement les fruits.  

La preuve, l’équipe nationale a décroché il y a un peu plus d’un an la première étoile de son histoire à Yaoundé, grâce notamment à des joueurs formés au pays et qui, pour certains, y ont même commencé leur carrière professionnelle avant de partir en Europe (Sadio Mané, Ismaila Sarr, Pape Matar Sarr, Idrissa Gana Guèye, Bamba Dieng, Saliou Ciss, CheikhouKouyaté… Tous ces joueurs et bien d’autres qui éclaboussent de leurs talents les plus grands championnats européens ont été bien forgés au Sénégal.

Les centres de formation ont pris le pas sur les écoles de football traditionnelles qu’on connaissait. Dans le temps, c’était dans l’informel où un peu partout fans les quartiers, un simple type peu rassembler les jeunes avec quelques ballons et faire avec. Mais avec l’avènement des centres de formation, c’est devenu plus formel et plus structuré. A bas-âge, les meilleurs talents sont triés pour apprendre les fondamentaux du football.

En réalité dans ces centres, les jeunes apprennent vraiment tout : comment contrôler, les surfaces de contacts qu’il faut utiliser sur certaines parties du terrain en un certain moment, à quel moment se reposer, comment gérer son régime en plus du traitement professionnel qui leur est réservé. Aucun détail n’est laissé au hasard. C’est ce qui différentie ces jeunes aux joueurs de « Navétane » par exemple. Quand un jeune à tous les fondamentaux qu’il faut, maintenant avec son talent et son instinct, peut être un joueur complet au-dessus des autres.

En effet, l’arrivée des centres de formation comme Diambars, Génération Foot, Dakar Sacré Cœur ASPIRE… ont comblé particulièrement le manque de compétition chez les jeunes puisque le Sénégal n’avait de championnats de petite catégorie digne de ce nom. Les joueurs n’avaient pas assez de matches dans les jambes et pas assez outillé pour prétendre batailler avec leurs homologues du continent. La preuve, tous ces joueurs de l’équipe U20 et de la sélection locale sont tous titulaires dans leurs clubs respectifs et qui jouent tous les weekends en Ligue 1 pour la majorité et en Ligue 2 malgré leur jeune âge. C’est pourquoi quand ils rencontrent leurs homologues de même âge, la différence de niveau saute aux yeux. Les sénégalais désormais bien formés sont nettement beaucoup plus aguerris. Il ne faut donc pas chercher loin la clé de la réussite du football sénégalais : c’est tout simplement la formation. Ensuite viennent les infrastructures qui faisaient défaut aux équipes sénégalaises.

Toubab Dialaw, Guéréo… tanières « d’Excellence »

Fini les temps où les dirigeants fédéraux se rongeaient les ongles pour trouver un lieu de préparation pour les équipes nationales et les moyens colossaux pour assurer les regroupements des différentes sélections. Depuis quelques années, le Sénégal n’a plus rien à envier à la Fédération Française de Football avec son Clairefontaine ; il a deux centres nationaux qui lui collent à merveille.  

Après un long chantier qui a démarré en 2002, le centre Youssoupha Ndiaye de Guéréo, situé au nord de la commune de Popenguine est opérationnel depuis octobre 2019. La Confédération Africaine de Football (CAF) sous la présidence de Ahmad Ahmad a décidé de céder  gracieusement ce centre à la Fédération Sénégalaise de Football qui en fait ce que bon lui semble. Ce complexe sportif bâti sur 5 hectares en attendant l’usage de la réserve des 14 autres, est devenu très utile pour le football sénégalais. Le centre Guéréo baptisé Centre Youssoupha Ndiaye ; du nom de l’ancien ministre d’Etat, ministre des sports qui a été acteur du milieu (international, dirigeant sportif…) sert de grenier pour les sélections nationales du Sénégal.

 Au-delà de l’aspect formation, le centre Youssoupha Ndiayede Guéréo est dédié à la petite catégorie en particulier et est devenu un haut lieu de production de talents nouveaux, capables de porter encore plus haut le nom et l’image du Sénégal à travers le continent et le monde en général. Il est doté d’un terrain de gazon naturel, une salle de musculation comme le veut le football moderne, des salles de cours, des salles de conférence pour abriter non seulement la future Académie du jeune footballeur (tout genre compris), mais aussi qui servent de salles de cours de formation des techniciens, des arbitres, des médecins et de tous ceux qui sont dirigeants et administratifs du football sénégalais. Il détient aussi un terrain de basketball… en attendant les autres grands chantiers en vue comme l’hôtel fédéral.

Avant Guéréo, la FSF avait déjà en sa possession, le centre Technique Jules François Bocandé situé au fin fond de Dakar, à Toubab Dialaw. Ce centre financé par la FIFA est au cœur du dispositif du développement actuel du football sénégalais. Il est doté de deux terrains dont l’un avec du gazon naturel et l’autre du gazon synthétique ainsi que d’autres commodités comme le centre d’hébergement, les salles de cours, le restaurant… Tout ceci permet aux pensionnaires des équipes nationales en stage au centre de travailler sur les deux surfaces (le gazon naturel et le gazon synthétique), et d’avoir le nécessaire sur place.

En outre, à tout moment, un sélectionneur peut convoquer ses joueurs et aller s’enfermer tranquillement à Toubab Dialaw ou à Guéréo pour peaufiner sa stratégie très loin des yeux du monde et de la pollution sonore et visuelle des centres urbains. La preuve, aussi bien Malick Daf (avec les U20), Pape Thiaw(avec les Lions locaux), Serigne Saliou Dia (avec les U17 qui préparent leur CAN) et même Mama Moussa Cissé (avec l’équipe féminine qui monte en puissance)…. bref, toutes les sélections des autres catégories mis à part l’équipe A ne manque plus de temps et de cadre approprié pour se préparer. Avant de s’envoler pour l’Egypte par exemple, Malick Daf et sa troupe ont eu près d’une dizaine de stages fermés pour préparer cette CAN U20 pour remporter la compétition sans  grande contestation. Il en était ainsi pour Pape Thiaw avant d’aller en Algérie pour le CHAN. Et c’est encore le cas depuis quelques semaines pour le sélectionneur des moins de 17 ans. A ce rythme, le Sénégal est parti pour s’installer durablement au sommet du football africain surtout que ces jeunes vont très vite titiller les meilleurs championnats pour acquérir d’autres expériences grâce notamment aux partenariats noués avec des clubs européens.

Un partenariat gagnant-gagnant avec les clubs européens

Comme des Etats, les clubs de football ont des intérêts à défendre. Depuis un certain temps, des clubs sénégalais, comme ailleurs en Afrique (particulièrement les centres de formations) trouvent des accords de partenariats visant à développer le libre-échange avec les équipes hexagonales. Sans doute à cause des liens qui lies la France au Sénégal et qui, apparemment, est une bonne affaire.

Mais bien avant ces formations qui incarnent aujourd’hui le modèle type d’une organisation, d’autres centres ont été les pionniers de ces partenariats entre clubs sénégalais et européens. Il s’agit de Aldo Gentina avec l’AS Monaco qui a sorti de grands noms comme Salif Diao, Souleymane Camara, Tony Sylva, Moussa Ndiaye Amdy Faye… et Yeggo dans un passé pas lointain qui s’était lancé dans cet échange avec l’AS Saint-Etienne par où est passé Oumar Dieng qui a finalement opté pour la France.

Génération Foot, DSC et Diambars récoltent les fruits

L’un des exemples les plus patents, Génération Foot, lié au FC Metz depuis plus de dix ans (2003). Grace à ce partenariat0 ce centre de formation, doté d’un club professionnel, dispose de ses propres installations de dernière génération (bâtiments, stade et aires d’entraînement…) à Déni Biram Ndao, une commune située à une quarantaine de kilomètres de Dakar. Loin de s’en limiter, le président du FC Metz, Bernard Serin, vient de promettre « un autre gazon synthétique au centre et développer encore sa capacité d’hébergement entre autres projets ». S’y ajoute, l’académie Génération Foot dispose désormais d’un établissement d’enseignement général et technique au profit de ses pensionnaires, pour les aider à poursuivre leur scolarité en même temps que leur formation sportive.

Outre GF, Dakar Sacré-Cœur. Le club partenaire des Frères de Sacré-Cœur nourri des ambitions d’envergure sur le plan national et africain, grâce notamment à son partenariat avec l’Olympique Lyonnais. Crée en 2005, DSC avait notamment pour objectif d’aider au développement du football africain et à la mise en place d’une organisation sportive structurée. Cela passait donc par la construction d’infrastructures modernes et sophistiquées. Après un chantier d’une durée de cinq ans, celles-ci sont sorties de terre en 2010. Trois terrains de football synthétiques, dont un petit de foot à 5, ou encore des bâtiments ont pris place sur le complexe sportif de 2.5 hectares. Cinq ans après, le Dakar Sacré-Cœur a franchi un nouveau cap important dans sa quête de développement. En effet, le club a signé un partenariat de trois ans depuis 2015 avec l’Olympique Lyonnais et qui a été renouvelé l’an dernier. Ce qui a permis au club basé à SICAP (Dakar) d’innover dans bien des domaines. Bref, avec les Gones, l’apport est énorme comme révélait le président délégué de DSC. « J’ai beaucoup de fierté d’être le partenaire de l’Olympique Lyonnais. C’est un lien extra riche qui dépasse le cadre financier… » disaitdans un récent entretien à DakarTimes, Mathieu Chupin.

Diambars est le dernier club formateur à vouloir suivre le wagon. Le club basé à Saly Portudal a conclu en décembre 2019, un accord exclusif de partenariat avec l’Olympique de Marseille (OM). Un partenariat qui va durer trois ans dans un premier temps. Entre autres points pris en compte dans l’accord, le club français va assister Diambars à parfaire sa structuration. L’OM aura également le droit chaque année de transférer deux footballeurs issus de l’académie dirigée par Saer Seck. En outre l’option prioritaire sur le recrutement des meilleurs joueurs chaque année adossée à ces contrats font de ces partenariats gagnant-gagnant.

Dans ce type de partenariat, tout le monde s’y retrouve en fait. La preuve, le nombre incalculable de joueurs originaires de ces centres de formations (GF, DSC, Diambars) qui sont passé ou évoluent au sein de ces clubs partenaires et qui font leur bonheur. Metz ne regrettera jamais d’avoir récupérer des joueurs comme Sadio Mané, Ismaila Sarr, Habib Diallo pour ne citer que ceux-là.  Cela a surtout permis à ces clubs de miser sur la formation pour parvenir à des résultats satisfaisant et à s’imposer parmi les meilleures équipes du football local en un laps de temps. Par ailleurs, sur le plan de la notoriété, ce modèle de partenariat est reconnue par tous les spécialistes comme étant d »’un grand apport pour l’ensemble des sélections nationales sénégalaises vue le nombre de joueurs fournis. Les avantages sont donc énormes pour le football sénégalais et pour ces clubs.

Le monde bouge, les choses avancent très vite notamment dans le sport roi. Le football d’aujourd’hui, exige bien des choses : la formation, une bonne organisation et les infrastructures.

Jacques Victor GOMIS

Domination sans partage des Lionceaux

Six victoires en six matches dans cette Coupe d’Afrique des Nations des moins de 20 ans. Meilleure attaque (14 buts) et meilleure défense (0 but), les Lionceaux ont surnagé cette compétition avec une domination dans tous les domaines. Retour sur un parcours séduisant et historique.

Pas du tout fréquent de voir une équipe affichée une telle maîtrise dans une finale de compétition continentale. Le récital des nouveaux champions d’Afrique ne souffre d’aucune fausse note. Et pourtant, les coéquipiers de Lamine Camara ont montré ce même visage tout au long du tournoi.

Balade en phase de groupe

Pour débuter dans cette CAN, le Sénégal devait démarrer très fort et l’adversaire était loin d’être une promenade de santé. Nation la plus titrée de la catégorie, le Super Eagles arrivaient en Egypte avec l’ambition de soulever le trophée. La prestation des poulains de Malick Daf envoie un signal aux autres concurrents. Même si le score n’est que court (1-0, but de Souleymane Faye), le contenu est d’une consistance sans nom. Mais le ton monte lors des deux derniers matchs de phase de groupe avec des scores fleuves face au Mozambique (3-0) et le pays organisateur, l’Egypte (4-0). En terminant fort, le sélectionneur Malick Daf sonne déjà l’alerte avec un discours de futur champion. « Je suis content pour les jeunes qui ont joué collectivement et tactiquement de manière intelligente.C’est une autre compétition qui commence, j’oublie le premier tour. Il faut rester solide et appliqué” déclarait le technicien.

Récital pour aller au mondial

L’un des entraîneurs les plus expérimentés du pays, Malick Daf avait déjà averti ses joueurs que les phases de groupe étaient différentes des matches couperets. Et cela s’est vu en quart de finale face au Bénin. Les Eperviers ont installé un bloc d’équipe très compact mettant en difficulté tout le rouleau compresseur sénégalais. C’est sur un exploit individuel que le capitaine Samba Diallo signe son premier but de la compétition pour sauver les siens et les envoyer dans le dernier carré. En bonus, le Sénégal a décroché en même une place qualificative à la prochaine coupe du monde.

Premier objectif validé, on a senti des Lionceaux libérés de se concentrer uniquement sur le plus important : la coupe. Et la Tunisie va subir la foudre des sénégalais assoiffés de titre. Une performance collective sans nom avec un doublé de Lamine Camara et un but du meilleur buteur de la compétition, Pape Demba Diop. Un succès (3-0) sans bavure qui renforce l’idée d’un Sénégal favori pour ce titre de champion d’Afrique.

Une domination impressionnante en finale

En finale face au voisin gambien, le Sénégal se balade en terre égyptienne avec une confiance en leur talent très expressive. Dans un match joué à sens unique, les Lions s’imposent avec des buts de Souleymane Faye, le fidèle attaquant de Malick Dafqui était sous ses ordres chez les U17 et aussi de Mamadou Lamine Camara.

Au sortir de cette CAN, le Sénégal laisse une impression de domination sans partage en Egypte. Avec la meilleure attaque de la compétition, les Lionceaux ont inscrits 12 buts avec toujours des performances qui laissent un sentiment de supériorité indéniable. En défense, le comportement de tout le collectif permet au gardien de respirer une sérénité en concédant peu de tirs et logiquement peu de buts encaissés. Seule nation à ne pas encaisser de but, jamais un favori n’a autant survolé cette compétition.

PAPE DEMBA DIOP, LANDING BADJI, LAMINE CAMARA …

Ces trois Lionceaux révélés aux yeux de l’Afrique

Respectivement meilleur buteur, meilleur gardien et meilleur joueur de la CAN U20, Pape DembaDiop, Landing Badji et Lamine Camara ont été des éléments essentiels au sacre des Lionceaux en Egypte.

A la face de l’Afrique et du monde, Pape DembaDiop a brillé sous les projecteurs. Son visage est désormais reconnu par tous les observateurs grâce à ses bonnes performances. Un milieu de terrain capable de se ruer en attaque et d’inscrire des buts, Pape Demba Diop a réussi à le faire. Un profil très moderne qui ne risque pas de passer sous le nez de plusieurs recruteurs européens. Avec ses 5 buts et son titre de meilleur buteur de la CAN, la jeune pépite s’est distinguée par sa vitesse, sa technique, sa vista et son jeu direct. Son intelligence de jeu, son volume d’abattage sautent aux yeux. Surnommé Kevin de Bruyne par ses coéquipiers, Pape Demba Diop s’est imposé en tant que patron dans cette sélection sénégalaise.

Landing Badji, l’homme qui n’encaisse jamais

Auteur de 6 cleansheets en 6 matches, le gardien de but sénégalais est l’une des forces de son équipe qui a brillé durant cette CAN. Âgé de 19 ans, Landing Badji a été une muraille pour les Lionceaux. Surclassé chez les U23 qui espèrent décrocher une place aux prochains Jeux Olympiques Paris 2024 à la fin du mois de mars, il sera encore sous les lumières. Très agile et doté d’une grande capacité à s’imposer sur sa ligne, Landing Badji se distingue également par sa qualité de jeu au pied, qui lui a valu une passe décisive la saison dernière en championnat. Ce longiligne gaucher, qui s’est imposé malgré une forte concurrence à son poste, se révèle aux observateurs avant peut-être de taper dans l’œil de grands clubs. Au mois de novembre dernier, il avait déjà été invité à faire des tests au sein du club belge le FC Brugge. Ce succès à la CAN lui offrira sans doute une plus grande exposition, à lui de saisir la perche par de brillantes prestations et cela commence par ce quart de finale contre le Bénin qui pourrait lui ouvrir les portes d’une qualification à la Coupe du monde U20 avant d’attaquer celle des JO 2024.

Dans les buts de l’As Pikine, il fait assurément partie des raisons qui font de cette équipe de la banlieue de Dakar la meilleure défense du championnat sénégalais de Ligue 1.

Lamine Camara, le bijou de la Tanière

 

En n’étant pas désigné meilleur joueur du CHAN, tous les observateurs avaient jugé cette décision injuste tellement le nouveau joueur de FC Metz avait mis pleins les étoiles aux yeux de tous les spectateurs. Cette fois-ci, la CAF a ouvert les yeux. C’est un joueur différent avec une maturité impressionnante. A seulement 19 ans, il joue comme un vieux briscard. Auteur d’un doublé contre la Tunisie (3-0) en demi-finale, l’ancien joueur de Génération Foot avait donné le ton avec un pressing agressif dans le camp des tunisiens. Il se pose comme le plus grand jeune talent actuel du football africain. A quelques jours de retrouver les U23 pour les aider à se qualifier aux JO 2024, Lamine Camara ne cesse d’enchaîner les défis avec le Sénégal en attendant de le voir étriller le maillot de la sélection sénior. Ce qui se rapproche jour après jour.  

El Hadji Malick SARR

OBJECTIF APRES LE TITRE DE MEILLEUR JOUEUR CAN U20 :

« Je vais travailler pour être en équipe nationale A »

Le milieu de terrain sénégalais Lamine Camara, élu meilleur joueur de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 20 ans, a fait part de son engagement à bien continuer le travail pour évoluer un jour en équipe nationale A, « le rêve de tout joueur ».

« Il me reste beaucoup de choses à découvrir et à vivre. Tout joueur rêve d’évoluer avec l’équipe nationale A et c’est aussi mon cas. Je rêve d’intégrer la sélection A et cela dépend que de moi et je vais me donner les moyens d’y arriver » a assuré Camara juste après avoir été élu meilleur joueur du tournoi par les techniciens de la CAF. « J’ai beaucoup travaillé pour en arriver à cette distinction (…) tout le monde disait que je devais être élu meilleur joueur du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) passé. Cela n’a pas été le cas, l’entraineur, Pape Thiawm’avait demandé de continuer à travailler et que j’avais l’occasion de prouver à la CAN que je méritais cette reconnaissance », a-t-il dit. Intervenant en conférence de presse d’après match aux côtés de son entraineur Malick Daf et de son co-équipier Souleymane Faye, élu homme du match lors de la finale, Lamine Camara explique ses performances par le suivi des consignes et l’assiduité au travail. « J’ai suivi les conseils du coach (Malick Daf). J’ai beaucoup travaillé pour pouvoir être élu meilleur joueur de cette compétition », a-t-il fait valoir.

Lamine Camara, nouveau pensionnaire de Metz, est avec Libasse Ngom (Guédiawaye FC), Papa Amadou Diallo et Djibril Diarra (Génération Foot), les quatre joueurs sénégalais à remporter la CAN U20, après avoir soulevé le trophée du CHAN en Algérie.

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