Le Collectif des parents d’étudiants (CPE) de l’Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications (ESMT) a tenu un point de presse le Samedi 13 Mai 2023 dernier devant l’établissement. L’ordre du jour portait sur la crise que traverse l’ESMT, une école de télécommunications. Cet établissement est le fruit d’une coopération interétatique sous régionale.
Depuis quelques mois, l’ESMT est le théâtre d’un conflit entre le personnel et la Direction. Cette situation a provoqué des perturbations des cours. Des mouvements de grève s’enchainent occasionnant malheureusement, des pertes énormes pour les étudiants dont certains ont payé intégralement leur scolarité.
Devant la presse, les Parents d’élèves ont exposé leur crainte et leurs vives préoccupations non sans interpeler les enseignants, la Direction et les autorités pour la reprise effective et normale des apprentissages. Les Parents d’élèves tentent de jouer leur partition pour rapprocher les deux camps afin de sauver l’année scolaire.
Hier 15 Mai 2023, Monsieur Oumar Ndiaye, président de l’Association du Personnel de l’ESMT (APE) a fait face à la presse entouré des élèves. Dans sa déclaration, il a rappelé que «l’ESMT est une école multinationale qui regroupe sept états membres de la sous-région dont le Sénégal. L’ESMT traverse actuellement une crise qui a conduit au blocage complet de l’école. Donc, aujourd’hui, l’école ne fonctionne pas et les cours sont suspendus. Les étudiants ont bloqués l’accès à l’école ».
Rappelant les faits, Monsieur Ndiaye a soutenu que «cette situation est arrivée parce qu’on était dans un processus de renouvellement des mandats depuis 2022. Alors, l’ESMT est régi par les textes dont un accord de siège qui a été signé par tous les états membres. Cet accord dit carrément que pour renouveler un mandat, il faut faire une évaluation des performances. Ce qui a été fait difficilement parce que certains pays n’en voulaient pas. Mais finalement, cela a eu lieu ».
Selon lui, «la gestion est catastrophique ». Ainsi dira-t-il, «l’expert qui a évalué, recommande que cette équipe ne soit pas reconduite tout simplement parce qu’il y a eu de graves manquements dans la gestion pendant ces quatre dernières années». C’est la raison pour laquelle, «le personnel demande à ce que les textes soient appliqués».
Pour lui, «il était prévu d’évaluer. L’évaluation a été faite, les résultats sont là. Donc, il suffit simplement pour les décideurs, le conseil d’administration de faire des recommandations au conseil des ministres pour changer les dirigeants ».
Il a ajouté que «le conseil d’administration s’est réuni mais n’a pas fait les recommandations attendues. Le conseil des ministres a pris une décision politique pour les reconduire. Nous estimons que dans une école, lieu de réflexion, d’excellence, il n’est pas admis qu’on puisse nommer des dirigeants ou des directeurs dans ces conditions. Nous demandons simplement l’application des textes ».
Lançant un message aux autorités, il dit : «Nous attendons aussi que le Sénégal joue son rôle. Le Sénégal est le pays siège et la vice-présidence du conseil d’administration est gérée en permanence au Sénégal. Nous attendons que les autorités sénégalaises viennent constater ce qui se passe à l’école, qu’elles s’impliquent davantage dans la direction pour pouvoir trouver une solution pour une sortie de crise. Parce que l’école est actuellement bloquée. Il va falloir qu’on discute pour trouver des moyens pour faire redémarrer l’école dans le but de sauver l’école et aussi l’année en cours. Nous, le personnel, sommes en grève. Si les conditions de reprise, tiennent en compte des résultats d’évaluations alors nous reprendrons ».
Hier, il a été rappelé qu’en 2017, il y a eu des élections pour élire les dirigeants. A l’époque, «cela s’était terminé par un blocage qui avait conduit à ce qu’un pays décide de suspendre sa participation. A l’époque, il a fallu l’implication personnelle du Président de la République, Macky Sall pour calmer la situation. Ainsi, il avait demandé aux autres pays de s’impliquer, de donner les subventions qui étaient prévues pour permettre à l’école de continuer à être équipée. Depuis tout ce temps, certains pays l’ont fait et d’autres non. C’est au conseil d’administration de surveiller la gestion au quotidien de l’école. Ils ne sont pas capables de prendre les bonnes décisions. Qu’ils fassent leur rôle ».
Depuis 2019, le personnel alerte par des correspondances adressées à toutes les parties. Le personnel dit être arrivé à un point critique.
Hier les étudiants ont bloqué l’accès à l’établissement au personnel. Ils disent n’avoir pas encore reçu leur bulletin. Les étudiants ont également interpelé le Ministre des Télécommunications Moussa Bocar Thiam Vice-Président du Conseil d’Administration, qu’ils ont essayé vainement de rencontrer. A deux mois de la fin de l’année scolaire, l’ESMT vit une crise qui compromet l’avenir des enfants. Les étudiants d’ESMT manquent de tout. Même pour faire leurs devoirs, ils utilisent leur pass internet car l’établissement ne dispose plus d’un abonnement internet.
Aujourd’hui, c’est l’avenir de plusieurs centaines d’élèves qui est menace. Le mutisme du Ministre des Télécommunications Moussa Bocar Thiam, demeure préoccupant. Rappelons que le Secrétaire général du Ministère et le Directeur des Télécoms ont rencontré le comité restreint des parents d’élèves. Mais ces tête à tête n’ont rien produit comme résultat pouvant satisfaire les préoccupations des élèves et de leurs parents. Il revient alors au Ministre de prendre ses responsabilités.
Soda SALL
