Attaques récurrentes de l’Algérie contre le Maroc ! Détérioration de ses relations avec le Mali. Crises diplomatiques contre Paris ! Tapis rouge pour l’Imam Mahmoud Dicko opposant à la junte malienne. Base arrière des rebelles touraegs opposés au Mali. Condamnation contre Marraine du mouvement terroriste du Polisario ! Pourquoi la junte algérienne ne peut pas exister sans créer des crises avec ses voisins ou contre la France ?
La tension a monté entre l’Algérie et les pays de la Fédération de l’Alliance des Etats du Sénégal suite à une attaque contre un drone malien par l’armée algérienne. Les nerfs son tendus entre ces pays voisins. Pourquoi l’Algérie ne peut pas exister sans crise ?
Dans un communiqué rendu public, le Gouvernement de la Transition malien a dit avoir «le regret d’informer l’opinion que dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, un drone des Forces Armées et de Sécurité de la République du Mali, immatriculé TZ-98D s’est écrasé sur le territoire national, à Tinzawatène, Cercle d’Abeïbara, Région de Kidal ».
Selon les autorités maliennes, «l’épave a été localisée précisément dans une zone dont les coordonnées géographiques sont les suivantes : 19°52’04.738’’N 2°53’38.101’’E à 9.5 km au sud de la frontière Mali-Algérie ». Ainsi, «suite à cet incident, une enquête a été immédiatement ouverte ».
Les résultats de l’investigation préliminaire ont révélé « la liaison a été perdue avec l’appareil dans une position située sur le territoire malien et dont les coordonnées géographiques sont les suivantes : 19°51’50.526″N 2°53’36.099″E, soit à 10,2 km au sud de la frontière MaliAlgérie ». Ensuite, «la distance entre le point de rupture de liaison avec l’appareil et le lieu de localisation de l’épave est de 441m. Ces deux points sont tous situés sur le territoire national ».
Par ailleurs, le communiqué note que «les dernières informations transmises par le drone étaient relatives à une rencontre de terroristes de haut profil qui planifiaient des actions ». Il a été rappelé que «l’aéronef est tombé à la verticale, ce qui, probablement, ne peut s’expliquer que par une action hostile causée par des tirs de missiles Sol-Air ou Air-Air ».
Le communiqué malien ajoute que «quelques heures après l’incident, le Gouvernement de la Transition a pris connaissance, par voie de presse, d’un communiqué du Ministère de la Défense Algérienne revendiquant la destruction d’un drone qui aurait violé l’espace aérien de l’Algérie sur 02km ».
Le gouvernement malien a indiqué que, «afin d’approfondir les enquêtes, les autorités maliennes ont demandé aux autorités algériennes de leur fournir des éléments probants étayant la violation de leur espace par un drone de reconnaissance malien. Depuis 72h, aucune suite satisfaisante n’a été réservée à la demande malienne ». Le Mali conclut, «avec une certitude absolue, que le drone des Forces Armées et de Sécurité maliennes, a été détruit suite à une action hostile préméditée du régime algérien ».
De l’avis des autorités maliennes, «le silence coupable du régime algérien accordé à la demande malienne et son refus de coopérer confirment la responsabilité de ce régime qui a tiré sur le drone entrainant sa chute verticale ».
En plus, «les données précises de la trajectoire de l’appareil, enregistrées dans le système, prouvent sans ambiguïté que l’appareil n’a jamais quitté l’espace aérien de la République du Mali. De surcroît, le point de rupture de liaison du drone et le point de localisation de l’épave sont tous situés sur le territoire national malien ».
Par ailleurs, le communiqué ajoute que «l’absurdité de l’argument de la violation de l’espace aérien algérien sur 02km. Autrement dit, comment l’épave du drone se serait retrouvée au Mali à 9.5km de la ligne de frontière, si l’appareil avait réellement violé l’espace algérien sur 02km? ».
«Face à la gravité de cet acte d’agression inédit dans l’histoire des relations entre le Mali et l’Algérie, le Gouvernement de la Transition condamne avec la dernière rigueur cette action hostile, inamicale et condescendante des autorités algériennes, dont le Chef de l’Etat, affirmait récemment en mondovision que « 90% des solutions maliennes se trouvent en Algérie » ajoute le communiqué.
Pour le Mali, «cet agissement prouve, si besoin en était, que le régime algérien parraine le terrorisme international. En effet, la destruction du drone a clairement pour effet, sinon pour but, d’entraver la neutralisation de groupes armés ayant revendiqué des actes terroristes ».
Le Gouvernement de la Transition, «en cette triste circonstance, tout en rappelant la teneur de son communiqué n°64 du 25 janvier 2024 et celle de l’Allocution du Mali, lors de la 79ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, condamne l’attitude du régime algérien qui, en plus de servir de base arrière aux groupes terroristes, s’engage aujourd’hui dans la lutte armée pour perpétrer des agressions contre un Etat voisin, en vue de protéger ses suppôts terroristes ».
En réponse à cette énième provocation du régime algérien, le Gouvernement de la Transition décide «de convoquer l’Ambassadeur algérien pour protester contre l’hostilité du régime algérien, de se retirer avec effet immédiat du Comité d’Etat-Major Conjoint (CEMOC) et de porter plainte, devant des instances internationales, contre le régime algérien, pour actes d’agression ».
«Aussi, le Gouvernement de la Transition fait remarquer que cette agression flagrante du régime algérien contre le Mali est en contradiction avec la participation effective de la République du Mali à la guerre pour d’indépendance de l’Algérie, pour soutenir le Front de Libération Nationale (FLN) » ajoute le texte.
Le Mali demande au régime algérien, «exportateur de terrorisme, de cesser d’être une menace à la paix et à la sécurité régionales, puis d’adopter un comportement responsable visant à promouvoir la paix et le développement ».
Le Gouvernement de la Transition a réitéré «à la population malienne que rien n’entamera la détermination des Forces de Défense et de Sécurité maliennes, sous le leadership de Son Excellence Le Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, à poursuivre et atteindre le noble objectif d’éradiquer le terrorisme, sous toutes ses formes ».
Le Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement a ajouté que «suivant cette volonté, dans les heures qui ont suivi l’agression du régime algérien contre le drone malien, d’importantes cibles terroristes ont été frappées avec succès dans la localité de Tinzawatène et ailleurs sur le territoire malien. Ces opérations vont continuer et pourront s’intensifier selon l’évolution de la situation ».
La réaction des Chefs d’Etat de l’AES
Dans un communiqué lu dans la soirée de ce dimanche 6 avril 2025 à la télévision nationale par le ministre burkinabè en charge de la communication, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, le Collège des Chefs d’État de la Confédération AES dit regretter la destruction d’un drone des Forces Armées et de Sécurité de la République du Mali par l’Algérie.
Selon le communiqué signé ce jour même par le Général d’Armée, Assimi GOITA, Président de la Transition du Mali et par ailleurs, président de la Confédération des États du Sahel (AES), le drone immatriculé TZ-98D a été détruit suite à un acte d’hostilité du « régime algérien », dans la nuit du 31 Mars au 1er Avril 2025, à Tin-Zaouatène, cercle d’Abeibara, dans la région de Kidal.
Le Collège des Chefs d’État de la Confédération AES rappelle, qu’en application de sa décision en date du 22 Décembre 2024, il a décidé, entre autres mesures, de faire de l’espace confédéral un théâtre unique d’opérations militaires.
Par conséquent, le Collège des Chefs d’État de la Confédération de l’AES considère la destruction du drone des Forces Armées et de Sécurité maliennes, comme étant une agression visant tous les États membres de la Confédération AES et une voie perfide de promouvoir le terrorisme ainsi que de contribuer à la déstabilisation de la région.
Cet incident est d’autant plus grave, qu’il ressort des conclusions de l’enquête, que la destruction du drone a empêché la neutralisation d’un groupe terroriste qui planifiait des actes terroristes contre l’AES.
Le Collège des Chefs d’État de la Confédération de l’AES condamne avec la plus grande énergie cet acte irresponsable du régime algérien, en violation du droit international et à rebours des relations historiques et fraternelles entre les peuples de la Confédération AES et le peuple algérien.
En outre, le Collège des Chefs d’État de l’AES décide de rappeler pour consultations les Ambassadeurs des États membres accrédités en Algérie.
Le Collège des Chefs d’État de l’AES, d’une part, rappelle au régime algérien que l’éradication du terrorisme demeure une lutte existentielle pour l’AES, d’autre part, exige de lui d’adopter une posture constructive et de contribuer enfin, à la promotion de la paix et de la sécurité dans notre région.
Enfin, le Collège des Chefs d’État de la Confédération de l’AES rassure les populations que les Forces de défense et de sécurité demeurent pleinement mobilisées pour assurer leur sécurité et défendre l’intégrité de l’espace confédéral.
Le chef de la diplomatie malienne reçoit l’Ambassadeur de l’Algérie
Suite à l’acte d’agression du régime algérien contre le Mali à travers la destruction d’un drone des Forces Armées et de Sécurité maliennes, intervenu dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, Son Excellence Monsieur Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a convoqué, ce lundi 07 avril 2025, l’Ambassadeur de l’Algérie au Mali, Son Excellence Monsieur Kamel RETIEB.
Au nom des plus hautes Autorités du Mali, le Ministre DIOP a élevé une vive protestation contre cet acte hostile du régime algérien, à l’encontre du Mali.
Le Ministre DIOP a jugé incompréhensible la décision extrême du Gouvernement algérien de détruire le drone d’un pays voisin, souvent appelé « frère », et qui, à tout moment, est resté dans l’espace aérien du Mali.
Le Ministre DIOP a déploré qu’en lieu et place de la solidarité à laquelle le Peuple malien s’attendait légitimement, en raison de l’engagement de la jeune République du Mali pour l’indépendance du Peuple frère algérien, les Autorités actuelles de l’Algérie aient choisi la voie de la belligérance.
Il a ainsi souligné que la destruction par l’Algérie d’un drone en mission ordinaire de surveillance du territoire, confirme une nouvelle fois la collusion entre le régime algérien et les groupes terroristes qui reçoivent asile, protection et soutien de l’Algérie.
Cette attitude agressive du régime algérien ouvre la voie à l’instabilité et à la violence au Sahel, particulièrement au moment où les Etats de la Confédération AES sont résolument engagés dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.
Son Excellence Monsieur Abdoulaye DIOP a réitéré la ferme condamnation du Gouvernement du Mali face à ce comportement d’une extrême gravité qui a non seulement entravé la neutralisation de terroristes de haut rang mais qui démontre, hélas, la voie conflictuelle choisie par les Autorités algériennes, en dépit des mesures de confiance et d’apaisement longtemps privilégiées par le Mali.
Pour la paix et la sécurité au Mali et dans l’espace AES, le Ministre a conclu en réaffirmant l’engagement et la détermination des Autorités de la Transition à poursuivre et à intensifier la lutte sans merci contre le terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes.
Alger rappelle ses ambassadeurs
Cette mesure que la diplomatie algérienne dit regretter est la réponse au rappel des représentants malien, nigérien et burkinabè, décidé le 6 avril. Les membres de l’AES accusent le pays maghrébin d’avoir abattu un drone malien fin mars. La destruction de l’appareil « a empêché la neutralisation d’un groupe terroriste », selon eux. Dans son communiqué, Alger qualifie ces allégations de « graves » et « mensongères ». Il explique que le drone avait violé son espace aérien, est reparti puis revenu « en prenant une trajectoire offensive ». La Défense a alors pris la décision de l’abattre selon Sputnik Afrique.