avril 16, 2025
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D.de.Villepin, ancien Premier ministre sur la crise Ukraine/Russie : ««La Russie a une grande partie des peuples du monde avec elle »

«La Russie  a bien avec elle, une grande partie des peuples du monde. Elle a réussi à neutraliser une grande partie des pays » a déclaré Dominique de Villepin ancien premier Ministre sur France Inter. L’ancien Chef de la diplomatique française, a rappelé que la position de neutralité des pays africains s’explique par la montée du «sentiment anti occidental » dans les BRICS, en Afrique etc… «On voit comment l’Afrique est montée contre nous.  Elle cherche à faire que la France quitte l’Afrique.  Il y a un sentiment extrêmement actif. On se trompe si on parle de neutralité » a-t-il dit.

« La difficulté à voir l’ensemble du panorama : nous avons l’œil fixé sur le champ de bataille en Europe, et nous avons du mal à voir ce qui se passe ailleurs dans le monde, et qui va peser lourd sur le reste du conflit, et sur la réorganisation du monde« , dit l’ancien Premier ministre.

« Il y a bien sûr la question entre l’Ukraine et la Russie, mais il y a aussi celle entre les Etats-Unis et la Chine, et le risque d’un conflit entre les démocraties et les autocraties, un véritable conflit de civilisations« , analyse-t-il. « Il y a des pièges tout au long du chemin, à chaque étape il faut essayer de garder la mesure, de garder la vision globale« .

«J‘ai répondu que la Russie n’avait pas forcément intérêt à la guerre. La vérité, c’est qu’il y avait un certain nombre de raisons qui l’ont emporté dans la vision de Poutine« , reconnaît Dominique de Villepin, et « en particulier un objectif d’identité, recréer le monde russe, et une vision de puissance, d’intérêts stratégiques, globale« . Ce à quoi s’ajoute une volonté de démonstration de puissance vis-à-vis de la Chine.« L’essentiel aujourd’hui, c’est d’être capable de faire face, de maintenir l’unité de l’Europe« , selon Dominique de Villepin. « On veut nous opposer, pays de l’est et pays de l’Ouest européen. Mais à certains égards, nous sommes complémentaires. Il y a des pays voisins de la Russie qui ont peur de ce risque impérial, néo-colonial ; et nous, nous avons une vision de la Russie comme puissance globale, et nous ne pouvons pas nous interdire une relation avec la Russie« .

« La leçon à retenir, c’est qu’il faut savoir commencer une guerre et la mener au bon moment, mais qu’il faut aussi savoir créer les conditions de la paix« , explique-t-il. « Nous n’y sommes pas encore, le temps de la négociation n’est pas venu, mais par contre, le temps de la diplomatie est venu« , ajoute-t-il. « Il faut faire un travail de diplomatie internationale pour essayer de rallier dans le cadre des Nations unies et de l’Union européenne (…), il faut changer le rapport diplomatique, et il faut le faire avec les autres européens« . À l’assemblée générale de l’ONU, il faut « prendre le bâton de pèlerin et aller voir les pays un par un« .

Pendant ce temps, l’Ukraine continue de demander des armes, Volodymyr Zelensky demande « de la vitesse ». « Il a raison, car une offensive qui est en préparation, qui a déjà commencé dans le Donbass côté russe. Il faut que l’Ukraine tienne, mais aussi qu’elle puisse percer le front (…). Il faut des moyens en relation avec un objectif », explique l’ancien Premier ministre, mais selon lui la définition de l’objectif n’est pas claire. « La question des avions bute sur un angle mort : des avions de chasse, pour quoi faire ? » : il rappelle que l’un des objectifs de l’Ukraine est de reprendre la Crimée et qu’une partie des Européens ne veulent pas s’engager dans ce tournant de la guerre.

Quelle incidence pourrait avoir une réélection de Trump aux États-Unis ? « Vous faites bien de rappeler les échéances électorales« , qu’il y aura aussi en Russie et en Ukraine en 2024. « Ma conviction, c’est que le temps ne joue pas contre l’Ukraine, pas contre l’Europe voire pas contre les États-Unis, et nous devons essayer de changer le plus rapidement possible le rapport de force en Ukraine« .

La possibilité de la création d’un axe militaire Moscou-Pékin est-elle possible ? « Jusqu’à présent, la Chine a toujours rejeté des alliances formelles, elle a toujours préféré des alliances fluides, flexibles« , selon Dominique de Villepin. « Mais il y a non pas une alliance, mais une « amitié illimitée » entre les deux, et ce serait un basculement très profond, et un changement dans l’ordre des choses, qui inquiète profondément les États-Unis alors que les Européens l’envisagent beaucoup moins« , analyse-t-il. Si la Chine donnait des armes à la Russie, cela « changerait profondément le leadership de l’autre monde » et pourrait « augmenter le risque de nouveaux fronts« , qui peuvent s’organiser autour de l’Iran ou de la mer de Chine du Sud.

« Nous avons intérêt à prendre tout cela en compte cette complexité, et c’est pour cela que la bataille diplomatique à côté de la bataille militaire est indispensable, nous devons parler à la Chine« , assure Dominique de Villepin.  Alors que des voix s’élèvent pour s’inquiéter d’une Russie qui s’engage dans un revanchisme en cas de défaite, « la destruction d’un Etat n’est jamais la meilleure garantie à chercher à obtenir« . Soda SALL avec France inter

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