•La France cherche un remplaçant pour MahamatIdriss Deby Itno alias «Kaka»
•Le Qatar se retire du processus pour couper tout lien avec la junte tchadienne depuis les événements du 20 Octobre 2022
• Disparition de nombreux prisonniers Cadresmembres du FACT
•Djiby Hissein Mi ex Directeur de la Coopération internationale assassiné au Niger sous Idriss Déby. Sa veuve sénégalaise était rentrée à Dakar avec ses 3 enfants.
•Dr Gueit Mahamat ex de l’Asecna à Dakar, tué sous Déby pére, dans l’explosion de sa voiture à Faya. Sa veuve sénégalaise vivait à Yoff Tonghor à Dakar.
Au Tchad, les procès des événements d’Avril 2021 et d’Octobre 2022, s’enchainent en violation des droits des prévenus selon les Organisations de défense des droits de l’homme. Dans une procédure qui n’est pas équitable, sans enquête préliminaire sérieuse, les accusés sont présentés devant un tribunal politique, sans leur avocat. Ils sont poursuivis pour terrorisme entre autres délits ayant provoqué la mort d’Idriss DEBY. Seulement, la junte au pouvoir dirigée par Mahamat Idriss Deby Itno, qui a appelé au dialogue, n’entend pas mettre sur la table les nombreux crimes commis sous le régime d’Idriss DEBY. DakarTimes publie aujourd’hui, un document réalisé par le Collectif des Tchadiens indignés sur ces crimes. Il rappelle les cas de quelques hautes personnalités politiques et militaires tuées sous le règne de Déby père. Leurs familles réclament justice. Aujourd’hui, la situation très sensible du pays pousse l’Elysée à entrer en contact avec certains acteurs politiques et de la société civile pour trouver une porte de sortie de crise dans un pays où l’armée dominée par les Zaghawa, est divisée sous la direction d’un jeune président inexpérimenté. Le Qatar, allié de Paris, a déjà pris ses distances. DakarTimes poursuit ses enquêtes et promet d’autres révélations.
Idriss Deby a pris le pouvoir au Tchad le 1er décembre 1990 à la tête d’une rébellion armée soutenue par la France, la Libye, le Soudan et la françafrique. Il y règne 23 ans après sans partage parle truchement des élections aux scores staliniens, des modifications interminables de la Constitution. A l’époque, il n’y avait pas de limitation de mandat présidentiel au Tchad. Durant le règne de Deby des crimes odieux des opposants politiques et des cadres Tchadiens ont été perpétrés. Aujourd’hui, la junte au pouvoir cherche à effacer ce passé douloureux du peuple tchadien. Dans ce qui suit, nous publions ce document du Collectif des ressortissants Tchadiens indignés. Retour sur quelques faits.
Le lundi 15 juillet 2103, le Directeur de publication du journal « Abba Garde » a été arrêté par les agents de l’ANS, police politique du régime Deby. Le régime lui reproche d’avoir publié un article intitulé «Assassinats de cadres tchadiens sous Déby, c’est est trop ! ».
Ces informations ci-dessous sont vérifiables sur plusieurs dizaines de sources différentes (Internet, documents de presse, livres, vidéos, audio). Les représentations diplomatiques, les organisations Onusiennes, les Ong des droits de l’homme, les Tchadiens et tous les étrangers qui ont vécu au Tchad peuvent valablement confirmer la véracité de ces informations.
Le Président Idriss Deby accuse son Ministre de l’intérieur, 2ème homme fort du régime, le Colonel Maldom Bada Abbas, de préparer un coup d’Etat. Il s’en suit l’arrestation et exécution du Colonel Ibrahim Elias, chef d’Etat major général des armées 2ème adjoint, en même temps que 63 autres officiers, tous prochesdu Ministre de l’intérieur qui sera lui incarcéré durant plusieurs mois sans procès avant d’être relâché, complètement mis hors circuit politique. Point de procès.
12 Janvier 1992
16 Février 1992
Avril 1992
Extradition extrajudiciaire et manu militari de Maïduguri (Etat du Bornou, Nord Nigéria) vers Ndjaména des responsables du MDD, connue sous le nom de convoi de la mort. Parmi les hauts responsables :
Tous extradés clandestinement vers le Tchad, torturés et exécutés dans les cellules de l’actuel palais présidentiel sous les ordres d’Idriss Deby.
Près de 500 personnes ont été raflées et extradées manu militari de Maïduguri (nord Nigeria) vers Ndjaména où elles ont subi des sévices et des traitements inhumains dans les prisons. Toutes les organisations de défense des droits de l’homme (nigérianes, tchadiennes, FIDH, Amnesty, etc.) ont dénoncé ces crimes dans leurs rapports. Point de procès.
18 juin 1992
Commandant Abakar Adjar, Com-zone de la région du Lac, arrêté lors de la dissidence du Colonel Abbas Koty, ministre de la défense d’Idriss Deby. Il a été arrêté et exécuté avec ses hommes à Moussoro le 18 juin 1992.
Mai 1993
Colonel Kaffine Chadallah, CEMGA 1er adjoint, proche du Ministre de l’intérieur Maldom Bada Abbas, est entré en dissidence après le prétendu coup d’Etat du 13 octobre 1991. Refugié au Nigéria, il sera contraint de rallier le régime Deby sous la menace d’une extradition extrajudiciaire. Moins d’un mois après son retourà Ndjaména, il mourra en pleine séance de la conférence nationale de 1993, victime dit-on d’un arrêt cardiaque, mais tout porte à croire qu’il ait été empoisonné par les agents de l’ANS (agence nationale de sécurité, police politique du régime Deby). Point de procès.
Juin 1993
Colonel Moïse Kété | Capitaine Laokin Bardé Frison |
Tous les deux compagnons d’armes d’Idriss Deby quand il luttait contre le régime Habré mais très tôt entrés en dissidence à cause des dérives criminelles et mafieuses du nouveau régime. Ils animaient un foyer de rébellion dans le Sud du Tchad où se poursuivait le projet pétrolier. Conviés à la table de la négociation avec le gouvernement, tous les deux furent arrêtés et exécutés sur le chemin de leur transfèrement vers la capitale où au même moment se tenait la conférence nationale. Point de procès.
Assassinat du Colonel Abbas Koty Yacoub et deux de ses proches parents à son domicile, juste après la prière du vendredi. Son corps a été exposé devant le commissariat central de Ndjaména de 15h à 19h avant qu’il ne soit enterré à un endroit tenu secret.
Ancien Directeur de Cabinet militaire du Président GoukouniWeddeye (1979-1982), ex-CEMGA, ex-Ministre de la défense nationale, ex-Ministre des Transports sous le régime Deby, Abbas Koty est entré en rébellion contre Idriss Deby qu’il a pourtant aidé à prendre le pouvoir en 1990. Invité en Libye, Khadafi le poussa à signer un accord de paix avec Deby le 15 août 1993. Il sera assassiné deux mois après son retour au Tchad. Point de procès.
Entre 1994 – 1996
Annour Idriss Haggar (Laborantin) et Abakar Idriss Haggar (DG de l’école normale supérieure) ainsi que Bakhitmahamat Haggar, Hamid abderahmane Haggar (Chef de projet du PEV au ministère de la santé), seront froidement assassinés entre 1994 et 1996. Leur tort est d’être de la même ethnie que Deby et surtout de la famille que le Dr. Bichara Idriss Haggar, Secrétaire général exécutif de l’UNIR (mouvement politique du président Hissein Habré), qui a refusé de se ranger avec le nouveau pouvoir et s’est exilé au Canada. Point de procès.
Bichara Digui Arou a été arrêté après l’assassinat du Colonel Abbas Koty le 22 octobre 1993. Emprisonné pendant de longs mois, il a étélibéré en décembre 1994 sous la pression des Ongdes droits de l’homme.
Influent homme d’affaires dans le commerce de produits pétroliers, le bâtiment et le transport, Bichara Digui s’est attiré les foudres de Deby qui n’accepte pas qu’un membre de son ethnie (Zaghawa) puisse aller militer dans un parti autre que le sien, le MPS.
Persuadé de ne pouvoir arriver à faire changer Bichara Diguid’opinion, le président Deby décida alors de l’éliminer physiquement. Il a commencé d’abord à lui proférer directement des menaces de mort, à l’isoler ensuite et enfin de le faire assassiner le 16 août 1996, par un commando composé de trois personnes devant son domicile de Klemat, à N’djamena. Point de procès.
1996
1996
Le Colonel Mahamat Fadil et le Capitaine Wileda Nourri (Aide de camp du Président Hissein Habré jusqu’à Dakar) ont été arrêtés par la police nigérienne (sous l’ordre de feu président BaréMaïnassara du Niger) dans la ville de Zinder où ils étaient allés rendre visite à leurs familles dans le camp des refugiés de Gouré. Livrés au Tchad avec l’avion présidentiel dépêché par Idriss Deby à Niamey, ils seront torturés à la présidence de la République et assassinés malgré les protestations du HCR, des ligues Nigériennes et Tchadiennes des Droits de l’homme, de la presse tchadienne qui a fait de leur arrestation un véritable tollé médiatique avec des titres comme : « Silence, on tue au palais ! ». Point de procès.
1997
Assassinat du Chef d’état major général des armées à Paris, le Colonel Moussa Bachar Houno. La thèse de l’accident n’a jamais été prouvée. Point de procès.
1998
Monsieur Djidy Hissein Mi, Directeur de la Coopération internationale sous le régime du Président Hissein Habré, refugié à Dakar, a été assassiné au Niger par la brigade mixte tchado-nigérienne. Sa veuve sénégalaise vit toujours à Dakar avec ses 3 enfants. Point de procès.
1998
Yahya Bardi, responsable du MDJT (rébellion armée dirigée par l’ex ministre de la défense de Deby, Monsieur Youssouf Togoïmi), fait prisonnier dans le Tibesti et présenté à la Télé-Tchad, il a tenu courageusement un discours historique et héroïque appelant les Tchadiens à lutter contre le régime pour préserver leur liberté et dignité. Il a été exécuté. Point de procès.
Juillet 2002
22 Septembre 2002
Inspectant ses troupes dans le Tibesti (extrême nord du Tchad), sa voiture a sauté sur une mine télécommandée par des agents infiltrés, blessé aux deux jambes, il a été évacué en Libye où il a été soigné pendant plusieurs mois puis interdit de sortie de territoire libyen.
Le 22 septembre 2002, la Libye de Khadafi avait annoncé sa mort lors d’une simple séance de kinésie. Cependant, Khadafi a toujours refusé de remettre à sa famille (père, veuve) son corps malgré plusieurs demandes insistantes, même auprès de l’UA.
Après la chute de Khadafi, le chef des services secrets libyens, Senoussi Abdallah, arrêté en Mauritanie en 2012 et livré aux nouvelles autorités libyennes, a affirmé que le Magistrat Youssouf Togoimi a été livré à Idriss Deby depuis septembre 2002 par l’avion présidentiel du Tchad et il a été exécuté. Point de procès.
2007
Assassinat à domicile de Mme Dochi Koreïdo, qui a reçu dans son salon et servi à boire à ses assassins qui, après identification, l’ont froidement abattu à bout portant. Son tort est d’avoir son frère parmi les milliers de rebelles qui luttaient à l’Est du Tchad contre le régime Deby. Point de procès.
3 février 2008
Ibni Oumar a été enlevé à son domicile le 3 février 2008 par la garde rapprochée du président Idriss Deby Itno au lendemain du retrait des rebelles venus de l’Est du Tchad qui ont assiégé la capitale Ndjaména et failli renverser le régime Deby n’eut été l’intervention française décidée par Sarkozy. Depuis février 2008, il est officiellement porté disparu. La commission d’enquête internationale (France OIF, UA) sur les évènements de février 2008 a entendu plusieurs dizaines de témoins qui ont clairement identifié la garde rapprochée du Président Deby. Son assassinat ne fait l’ombre d’aucun doute. 5 ans après aucun signe de vie. Ses deux enfants de nationalité française ont porté plainte en France. Un Juge d’instruction a été finalement désigné au courant du mois de juin 2013.
24 janvier 2009
Assassinat de Mme Gani Nassour Betchi, sœur cadette de M. Timane Erdimi, ancien Directeur de Cabinet civil du président Deby, au lendemain de sa désignation à la tête de l’UFR (union des forces de la résistance) qui regroupe plusieurs mouvements armés qui luttaient à l’Est du Tchad contre le régime de Deby.
Feue Mme Gani a été enlevée de son domicile par des hommes du clan Itno dans la nuit du 24 janvier 2009 et retrouvée le lendemain matin près du canal de Diguel égorgée. Point de procès.
Autres faits graves au Tchad
La manifestation déraille, des commissariats ont été pris d’assaut, des policiers tués. La GP d’Idriss Deby intervient et mate dans le sang la manifestation, une centaine de morts.Certains achevés dans leur lit d’hôpital tandis que d’autres sont descendus de l’ambulance qui les transportait vers l’hôpital.Point de procès.
Conclusion
Cette liste est très loin d’être exhaustive. Car, vous avez certainement relevé que nous avons cité ici que des responsables politiques ou militaires, mais combien sont ceux dont le nom est anonyme et qui ont été sauvagement fauchés quelque part dans ce vaste Tchad, combien sont ceux qui ont perdu la vie pour avoir refusé de céder leur voiture, leur moto ou bicyclette, téléphone portable, pour avoir refusé de vendre leur maison familiale ou leur terrain, pour avoir réclamé le paiement d’une facture ou d’une dette, ou tout simple pour avoir refusé de donner en mariage leur fille, pour avoir refusé l’humiliation (injure, brimade), pour avoir courtisé la même fille au lycée, pour un accident de circulation, et que sais-je encore. Ils sont des centaines qui ont ainsi perdu leur vie pour des faits anodins sous d’autres cieux mais qui valent la mort sous le régime Deby.
Les femmes ont été particulièrement opprimées par ce régime barbare des Itno et leurs alliés. Aché Fouda (fille de 16 ans torturée par les nièces du Président Deby, voir la vidéo http://videoixir.com/izle/4073581/ache-fouda-torturee-par-la-niece-du-president-tchadien-deby.html ) a été la goutte d’eau qui aurait pu déverser le vase. Les viols et kidnappings des filles et femmes d’autrui ont connu des dimensions inimaginables. Ils ont été faits parfois à dessein, juste pour déshonorer, humilier et casser définitivement un homme, une famille. Cette animalité des gens de Deby n’a épargné personne, même pas ceux qui se sont résignés et ont accepté de servir ce régime abominable.
Un régime qui s’illustre par sa brutalité criminelle et sa médiocritéintellectuelle, par le pillage systématique et effréné des deniers publics, par la corruption à portée de main, impose depuis 23 ans un règne de plomb, apocalyptique, parsemé de fraudes électorales à répétition, de modifications constitutionnelles à ne pas finir qui font d’Idriss Deby un président à vie, un roitelet de la trempe d’Omar Bongo, Khadafi, El Béchir, Mobutu.
Il est temps maintenant de mettre sur pied une commission d’enquête pour faire la lumière sur tous ces crimes odieux du régime d’Idriss Deby Itno.