avril 15, 2025
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Economie

ECONOMIE : Rapport sur la situation des marchés en Afrique de l’Ouest 

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Situation de la sécurité alimentaire dans la région

L’insécurité persiste dans la zone des trois frontières dans le Sahel Central, le bassin du Lac Tchad, et les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun. Au nord-ouest et centre-nord du Nigéria, la présence de bandits armés perpétue un climat d’insécurité qui affecte les moyens d’existence et l’accès à la nourriture. De plus, on note une extension de l’insécurité vers de nouvelles zones, y compris le sud du Burkina Faso et les zones nord des pays du Golfe de Guinée. Selon ACLED, près de 5,500 évènements violents ont été enregistrés dans la région en 2021, qui ont causé la mort de plus de 27,500 personnes – une augmentation de 12% par rapport à l’année 2020, et de près de 60% par rapport à 2019. 

Les évènements violents et les déplacements forcés de populations affectent les moyens d’existence, et perturbent les flux commerciaux et la mobilité des personnes – y compris la transhumance pastorale. Cette situation occasionne des déplacements importants avec plus de 5 millions de personnes déplacées interne (PDI) dont 1.8 millions au Burkina, 300,000 au Niger, plus de 2 millions au Nigeria et 400,000 au Mali et au Tchad) et la fermeture de plusieurs marchés, centres de santé et d’écoles. La situation de la sécurité alimentaire reste préoccupante dans la région. Les résultats des analyses CH de mars 2022 ont conclu qu’environ 30 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire (phase 3-5) pendant la période mars-mai 2022 en Afrique de l’Ouest. 

Cela correspond à environ 9% de la population totale analysée (331 millions), et inclut 1,5 million de personnes classées en situation d’urgence (phase 4). Aucune population n’est classée en Catastrophe/Famine (Phase 5) dans la période actuelle ou projetée. Ce chiffre représente une augmentation de 33% par rapport à la même période de l’année dernière (mars-mai 2021) – malgré le fait que plusieurs pays (Gambie, Liberia, Mali) n’ont pas été analysés en mars 2022. Pour la période projetée (juin-août 2022), le nombre de populations en situation d’insécurité alimentaire devrait augmenter pour atteindre près de 41 millions de personnes (11% de la population totale analysée). Ce chiffre inclut 2,9 millions de personnes classées en situation d’urgence (phase 4), et représente une augmentation de 42 % par rapport à la même période l’année dernière.

Pour la période projetée (juin-août 2022), le nombre de populations en situation d’insécurité alimentaire devrait augmenter pour atteindre près de 41 millions de personnes (11% de la population totale analysée). Ce chiffre inclut 2,9 millions de personnes classées en situation d’urgence (phase 4), et représente une augmentation de 42 % par rapport à la même période l’année dernière.

Les principaux facteurs contribuant à l’insécurité alimentaire en 2022 sont la détérioration continue de la situation sécuritaire, la performance erratique de la saison des pluies 2021, ainsi que l’inflation galopante et les prix élevés des denrées alimentaires, tant pour les produits locaux que pour les produits importés. La situation nutritionnelle reste également préoccupante, avec des niveaux élevés de malnutrition aiguë, en particulier dans la région du Sahel.

Production agricole et stocks mondiaux

D’après les dernières prévisions de la FAO, la production mondiale de céréales en 2021 est estimée à 2 799 millions de tonnes en mars 2022, soit une hausse de 0,8% par rapport à 2020 (2 744 millions de tonnes) et ce malgré la revue en baisse des estimations des productions en Indonésie. Cette hausse de la production est due à la hausse des estimations concernant la production de riz en Thaïlande et une légère augmentation de la production des céréales secondaires, et du blé notamment en Australie. Par ailleurs, les stocks mondiaux de céréales à la clôture de la campagne de 2022 devraient augmenter de 2,4% par rapport à leurs niveaux d’ouverture et atteindre près de 851 millions de tonnes à cause de la hausse des stocks de blé et de maïs en Ukraine et en Fédération de Russie qui est due à une révision à la baisse des prévisions concernant les exportations. Les échanges mondiaux de céréales en 2021-2022 devraient s’établir à 469 millions soit une baisse de 14,6 millions de tonnes par rapport au dernier mois et une contraction de 2% par rapport à son niveau de 2020-2021 en raison de la diminution des estimations concernant les exportations de blé et de maïs de l’Ukraine et de la Fédération de Russie et au recul des importations dans certains pays qui en découle. L’utilisation mondiale de céréales s’établit à 2 789 millions de tonnes, soit 12,4 millions de tonnes de moins que ce qui était indiqué dans le rapport précédent et un niveau supérieur de 1% à celui de 2020-2021. Cette diminution de l’utilisation due à la revue en baisse de l’utilisation de blé dans l’alimentation animale devrait être moindre que prévu, principalement en Inde et dans ’Union européenne, sous l’effet du relèvement des prévisions concernant les exportations.

Cours mondiaux des produits alimentaires de base 

Les cours mondiaux du riz ont été mitigés en mars. En Inde, un rythme soutenu d’exportations a soutenu les prix du riz, tandis que les tensions sur l’offre et les marchés publics locaux ont soutenu ceux du Vietnam. Les prix du riz sont en baisse au Pakistan et en Thaïlande en raison du ralentissement de la demande et de la dépréciation du dollar américain (USD). Par contre, les prix ont continué d’augmenter aux États-Unis en raison des origines sudaméricainesconcurrentes et des attentes de l’industrie concernant une forte baisse des plantations en 2022 (Inter Rice). Les cours mondiaux du riz en mars étaient inférieurs aux niveaux de l’année précédente et de la moyenne quinquennale à la même période. Les stocks 2021/22 ont encore augmenté, en grande partie en raison de stocks de report plus élevés que prévu en Thaïlande.

En conséquence, les réserves mondiales devraient désormais augmenter de 1,2% en glissement annuel (Inter Rice). Les cours mondiaux du maïs ont augmenté en mars 2022 avec la crise ukrainienne déclenchée le 24 février 2022. Les marchés mondiaux des céréales fonctionnent depuis à des niveaux de prix plus élevés et ont connu une volatilité accrue. Les cours mondiaux du maïs en mars étaient supérieurs aux niveaux de l’année précédente et de la moyenne quinquennale à la même période. Le niveau relativement faible des stocks mondiaux de maïs dans les principaux pays exportateurs (à l’exception de l’Ukraine, où la baisse des exportations génère des stocks importants) et la volatilité actuelle sur les marchés entraînent une hausse des prix des céréales (AMIS). Les cours mondiaux du blé ont augmenté en mars en raison de la situation en mer Noire, ce qui a alimenté les craintes quant à la possibilité d’une réduction marquée des disponibilités exportables mondiales. Les cours mondiaux de blé en mars restent nettement supérieurs aux niveaux de l’année dernière et de la moyenne quinquennale. Alors que la crise ukrainienne se poursuit, les prix du blé restent élevés, ce qui entraîne une baisse des importations pour 2021/22, les pays trouvant un équilibre entre le rationnement de la demande et le resserrement de leurs stocks (USDA). Quant aux perspectives pour le second semestre de 2022 : 

• Les cours mondiaux du riz devraient augmenter car le conflit en mer Noire pourrait avoir un impact sur les coûts de production dans les régions productrices asiatiques, en raison de l’augmentation des prix de l’énergie, des engrais et du transport maritime, qui ont déjà été fortement impactés par la pandémie de COVID-19 (Inter Rice). 

• Les cours mondiaux du maïs en 2022 resteront au-dessus des niveaux de 2021. Il faudra cependant surveiller les interventions de l’Etat sur les coûts de production et les prix (AMIS). Des facteurs de risque tels que les coûts des intrants, les coûts de fret, les conditions météorologiques, le conflit en Ukraine et les restrictions ou limitations des nouvelles variantes de COVID-19 pour affecter davantage la performance du marché mondial. 

• Malgré la baisse des échanges, la consommation mondiale de blé devrait augmenter principalement en raison d’une utilisation alimentaire, semencière et industrielle plus importante en Inde (plus de 4,4 millions de tonnes métriques à 100,9 millions selon l’USDA). En 2022, les cours mondiaux devraient donc continuer d’augmenter, exacerbé par la situation géopolitique dans la région de la mer Noire sur les disponibilités et les échanges.

Nouveau niveau record atteint par l’indice FAO des prix des produits alimentaires en mars 2022

L’indice FAO des prix des produits alimentaires a grimpé et connait une hausse de 12,6% en mars 2022 par rapport à février 2022 et atteint son plus haut niveau depuis sa création en 1990. Cette augmentation s’explique principalement par les niveaux recordsatteints par l’augmentation des sousindices de tous les produits alimentaires à savoir des huiles végétales, des céréales, de la viande, du sucre et des produits laitiers :

• En mars, l’indice FAO des prix des huiles végétales a connu une hausse de 23,2% % par rapport au mois dernier et atteint son niveau record. Cette progression est principalement due à la hausse des cours des huiles de tournesol, de palme, de soja et de colza. Il est important de noter que les cours internationaux de l’huile de tournesol ont considérablement augmenté en mars, en raison d’une diminution des disponibilités exportables due au conflit en cours dans la région de la mer Noire. Par ailleurs, les prix des huiles de palme, de soja et de colza ont eux aussi nettement progressé, sous l’effet d’une hausse de la demande mondiale à l’importation due à des ruptures d’approvisionnement en huile de tournesol. En outre, les cours mondiaux de l’huile de palme ont aussi bénéficié du resserrement des disponibilités qui se poursuit dans les principaux pays producteurs, tandis que des craintes quant à une baisse des disponibilités exportables en Amérique du Sud ont également contribué à la hausse des prix de l’huile de soja. Enfin, La hausse des prix du pétrole brut a également soutenu les cours internationaux des huiles végétales.

• L’indice FAO des prix des céréales a augmenté de 17,1% par rapport à février 2022 et le porte a son niveau le plus haut jamais enregistré depuis 1990. Cette hausse est imputable à la flambée des prix mondiaux du blé et des céréales secondaires due en grande partie aux perturbations liées au conflit qui touchent les exportations de l’Ukraine et, dans une moindre mesure, de la Fédération de Russie. Les pertes d’exportations prévues dans la région de la mer Noire ont aggravé la situation déjà tendue de l’offre mondiale de blé. Aussi, les craintes au sujet des conditions de culture aux États-Unis d’Amérique ont également contribué à cette tendance. Par ailleurs, les tendances contrastées en ce qui concerne les riz de différentes origines et qualités n’ont fait que peu évoluer l’indice FAO des prix du riz depuis février, lequel reste inférieur de 10 % à sa valeur enregistrée il y a un an. 

• L’indice FAO des prix de la viande a connu une hausse de 4,8% en mars par rapport à février 2022 et atteint son niveau le plus haut jamais enregistré. Cette hausse s’explique par le fait qu’en mars, les prix de la viande porcine ont enregistré leur plus nette hausse depuis 1995, car l’offre de porcins d’abattage a été insuffisante en Europe de l’Ouest et la demande interne est montée en flèche à l’approche des vacances de Pâques. Aussi, les prix internationaux de la volaille se sont affermis, sous l’effet d’une baisse des disponibilités dans les principaux pays exportateurs due à des épidémies de grippe aviaire, ainsi qu’en raison de l’incapacité de l’Ukraine à exporter de la volaille dans le contexte du conflit en cours. Les prix de la viande de bovins se sont également renforcés, car l’offre de bétail prêt à l’abattage est restée limitée dans certaines régions de production importantes, tandis que la demande mondiale est restée solide. 

• Une augmentation de 6,7% de l’indice FAO des prix du sucre en mars par rapport à février 2022, soit 20% en comparaison à mars 2021. Ce rebond des cours internationaux du sucre est dû à la forte hausse des prix internationaux du pétrole brut, qui laisse présager un accroissement de l’utilisation de la canne à sucre dans la production d’éthanol au Brésil lors de la prochaine campagne. Les prix mondiaux du sucre ont également été soutenus par l’appréciation durable du real brésilien face au dollar des États-Unis, qui a tendance à restreindre les ventes des producteurs, car elle entraîne une diminution de leurs recettes en monnaie locale. 

• L’indice FAO des prix des produits laitiers a connu une augmentation de 2,6% par rapport à février 2022, soit 23,6% par rapport à mars 2021. Cette hausse s’est poursuivie, principalement en raison d’un resserrement des marchés mondiaux dû à une production de lait insuffisante en Europe de l’Ouest et en Océanie. Les cours du beurre et du lait en poudre ont bondi, sous l’effet d’une flambée de la demande à l’importation en vue de livraisons à court et long termes, en particulier sur les marchés asiatiques, et d’une demande interne solide en Europe de l’Ouest. Par ailleurs, l’offre a également été limitée sur les marchés du fromage, car la demande interne a été forte en Europe de l’Ouest.

Afrique de l’Ouest: une production agricole variable selon les pays 

Les résultats définitifs de la production agricole partagés au cours de l’atelier du dispositif régional de prévention et de gestion des crises alimentaires (PREGEC) au Sahel et en Afrique de l’Ouest de mars 2022 indiquent une production céréalière totale (maïs, riz, mil, sorgho, fonio et blé) de 73 millions pour la campagne 2021-2022 soit une baisse de 2,2% par rapport à la campagne précédente et une hausse de 2,7% par rapport à la moyenne quinquennale. Cette réduction de la production résulte des baisses enregistrées dans les pays du Sahel de l’ordre de 16% et 11% respectivement par rapport à la campagne précédente et à la moyenne des cinq dernières années. Les baisses les plus prononcées comparativement à la campagne dernière, sont observées au Niger (-37,3%), au Mali (-15%), au Burkina Faso (-10%) et au Tchad (-9,1%). 

En revanche dans les pays côtiers, la hausse de la production est de l’ordre de 6% et 11% respectivement par rapport à l’année dernière et la moyenne quinquennale. Toutefois la production en Côte d’Ivoire a connu une hausse de 5% par rapport à l’an dernier et une baisse de -6% par rapport à la moyenne quinquennale. La plus importante hausse de production est constatée en Sierra Leone et au Ghana avec respectivement 80% et 16% par rapport à l’an dernier et 62% et 44% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Les productions de tubercules sont établies à 203,8 millions de tonnes soit en hausse de 5,4% comparativement à l’année dernière et de 11% par rapport à la moyenne quinquennale. 

Les productions des cultures de rente et industrielles enregistrent une hausse globale par rapport à la moyenne des cinq des dernières années, exceptés celles du niébé et le voandzou qui seraient en baisse aussi bien par rapport à l’année dernière qu’à la moyenne quinquennale. Cette baisse de production commence à avoir des effets négatifs sur l’approvisionnement des marchés surtout dans les zones à forts déficits de production et dans un contexte exacerbé par la crise en Ukraine.

Impact de la crise ukrainienne sur l’approvisionnement des marchés dans la région 

Le conflit en Ukraine a perturbé l’approvisionnement mondial, déjà fortement impacté par la pandémie de COVID -19. En général, lorsque la chaîne d’approvisionnement est perturbée, les fournisseurs ont tendance à rationner leur approvisionnement. Il est important de noter qu’en 2022, les importations céréalières de l’Afrique de l’Ouest sont estimées à environ 22 millions de tonnes, dont 8,6 millions de tonnes de blé. 46% de la farine de blé proviennent de la région de la mer Noire, principalement la Russie et l’Ukraine. La consommation moyenne par habitant est estimée à 19 kg, soit 11% des besoins en céréales. Certains pays sont particulièrement dépendants car la part des importations de blé en provenance de Russie représente une part très élevée des importations totales. Il s’agit de la Mauritanie (80 %), le Cameroun et le Bénin (68 %), le Sénégal (52 %) et le Togo (45 %). En plus du blé, l’Ukraine et la Russie étant de grands exportateurs de graines de tournesol, le conflit a impacté le marché des huiles végétales. En Afrique de l’Ouest, les données existantes indiquent une forte consommation d’huile végétale, 6 jours sur 7 et environ 5 millions de tonne par an (en considérant la norme du PAM de 30g par personne et par jour). La décision de l’Indonésie de mettre en œuvre l’interdiction d’exportation d’huile de palme a annoncé que l’interdiction d’exportation augmentera les incertitudes sur le marché de l’huile de cuisson dans notre région, en particulier pendant la période du ramadan, lorsque la consommation d’huile de cuisson augmente considérablement. Déjà, des déficits d’approvisionnement notables sont observés sur de nombreux marchés de la région. En conséquence, le prix de l’huile végétale a augmenté dans toute la région, entre 30 et 60 % en mars 2022. L’augmentation du coût de la farine de blé et de l’huile végétale fera grimper le prix des « aliments de rue » transformés, comme les crêpes, les galettes et autres qui sont généralement accessibles aux groupes les plus vulnérables.

L’impact combiné de l’augmentation du pétrole brut et du fret fait grimper les coûts de transport dans la région. L’augmentation du coût du transport se répercute sur le prix des denrées alimentaires, étant donné que le coût du transport représente en moyenne 15 à 20% du coût total des denrées alimentaires dans la région.

En outre, divers obstacles entravent le libre-échange dans la région. Même avant la crise, les coûts de transport étaient élevés dans la région car le nombre de points de contrôle a augmenté de 12 % entre 2020 et 2021 – 4 à 13 points de contrôle aux 100 kilomètres. Dans le même temps, les paiements illégaux sont passés de 205 USD à 1,435 USD par voyage. En raison de la fermeture des frontières et des contrôles inutiles, le délai est également passé de 74 minutes à 291 minutes par voyage. L’effet conjugué de la crise ukrainienne et du coût élevé des transports alimentera davantage l’augmentation du prix des denrées alimentaires. Par exemple, au Cap Vert, le coût du transport a augmenté de 60 %. Les exportations d’engrais sont dominées par la Russie et l’Ukraine. En Afrique de l’Ouest, le Cameroun (+/-45%), le Ghana (+/-37%), la Mauritanie (+/-29%), la Côte D’Ivoire (+/-27%), la Guinée (+/-25%) et la Sierra Leone (+/-18%) dépendent fortement des importations d’engrais de la Russie. À la suite de la crise en Ukraine, le prix des engrais a augmenté. Par exemple, au Burkina Faso, le coût de l’urée a augmenté de 39% par rapport à avant la crise, passant à 25.000 FCFA le sac de 50kg contre 18.000 FCFA l’an dernier. Alors que le prix de l’engrais phosphaté a augmenté de 31%.

Comme il n’y a aucun signe de ralentissement de la tendance à la hausse des prix des matières premières, le coût des engrais continuera d’augmenter. Cela aura un impact sur la production de la prochaine saison agricole. Le risque élevé de récoltes réduites fera encore grimper les prix des denrées alimentaires dans notre région.

Situation des prix et des marchés dans les pays de la région

Au Sénégal, la vie continue à se renchérir avec une augmentation du taux d’inflation passant de 3,8% en décembre 2021 à 6,2% en mars 2022 alors que celui des produits alimentaires est à 10,2% (quasiment le double en intervalle de 3 mois (5,5%)) A l’instar des mois précédents (janvier 2022, février 2022) au cours du mois de mars 2022 les flux avec les pays voisins sont nuls pour ceux provenant du Mali et via le Mali (Cote d’Ivoire, Burkina Faso). Cette situation résulte de deux principaux facteurs : les interdictions officielles des exportations des céréales (mil, sorgho, maïs) par le Mali et le Burkina Faso et la suspension du Mali de la CEDEAO par ou transitaient les produits ivoiriens et le bétail de la Mauritanie. Ces mesures ont conduit à un faible niveau d’approvisionnement des marchés à bétail avec des niveaux élevés des prix, notamment ceux des bovins. Les prix moyens mensuels de détail par kilogramme des céréales locales sèches du mois de mars 2022, s’affichent comme suit : 283 XOF (mil), 311 XOF (sorgho), 273 XOF (maïs). Les variations mensuelles indiquent des hausses pour tous les produits : mil (+7%), sorgho (+6%), maïs (+5%). Comparés à leurs niveaux de Mars 2021, des hausses moyennes à légères sont notées pour le mil (+8%), le sorgho (+18%) et (+17%) pour le maïs. Ces prix sont aussi supérieurs aux moyennes quinquennales avec les taux de hausse suivants : mil (+20%), sorgho (+22%), maïs (+22%). Une faiblesse de l’offre du niébé et un renchérissement de son prix sont notés dans les marchés. Les prix moyens de détail des produits de rente s’affichent comme suit : 934 XOF/kg (niébé) et 700 XOF/kg (arachide décortiquée). Les variations observées, par rapport aux périodes de référence, s’établissent comme suit : +73% (niébé), +3% (arachide décortiquée) par rapport à leurs niveaux de Mars 2021, +76% (niébé), +29% (arachide décortiquée) par rapport aux moyennes quinquennales.

Les échanges mondiaux de céréales 2021-2022 ont subis une contraction de 2% par rapport à son niveau de 2020-2021. Cependant l’utilisation des céréales s’établirent à 2,789 millions de tonnes, soit 12,4 millions en moins par rapport au prévision précédente. Cette diminution est due à la revue en baisse de l’utilisation du blé dans l’alimentation animale qui devrait être moindre que prévue. 

• L’indice FAO des prix des produits alimentaires a grimpé et connait une hausse de 12,6% en mars 2022 par rapport à février 2022 et atteint son plus haut niveau depuis sa création en 1990. Cette hausse s’explique par l’augmentation des sousindices des produits alimentaires à savoir les huiles végétales, les céréales, la viande, le sucre et les produits laitiers. 

• Les volumes de productions pour la campagne agricole dans la région n’ont pas enregistré de bons résultats par rapport à l’année dernière. Une baisse de la production céréalière de 2,2% dans la région du Sahel avec une baisse record de – 39% au Niger par rapport à la moyenne quinquennale. Cette situation crée une tension au niveau des marchés, où on enregistre des variations record avec des prix actuels substantiellement supérieurs à leurs niveaux moyens et même de la dernière période de soudure. L’épuisement rapide des stocks et une dépendance plus accrue des ménages aux marchés annoncent une soudure précoce et tendue dans la région du Sahel. Le mois de ramadan a encore mis plus de pression sur la demande en céréales, huiles alimentaires et produits laitiers. 

• L’insécurité persiste dans la zone des trois frontières dans le Sahel Central, le bassin du Lac Tchad, et les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun et au nord -ouest et centre-nord du Nigéria. Ces aspects perturbent fortement le fonctionnement des marchés et par conséquent la disponibilité et l’accès aux denrées de bases. En 2021, une étude de la fonctionnalité des marchés conduite par le PAM dans les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) a montré que respectivement 22, 21, 54, 60 et 54% des marchés évalués au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie et au Niger, étaient moins fonctionnels et seulement au Burkina 27% des marchés fonctionnaient correctement. 

• A cette situation s’ajoute la crise ukrainienne où l’Afrique l’Ouest importe autour de 22 millions de tonnes de céréales dont 46% de la farine de blé proviennent de l’Ukraine et de la Russie. En plus du blé, la Russie et l’Ukraine exportent des graines de tournesol. Le conflit a perturbé la chaine d’approvisionnement et des pénuries pour ces deux produits avec une variation importante des prix. En conséquence, le prix de l’huile végétale a augmenté dans toute la région, entre 30 et 60 % en mars 2022. 

• La campagne agricole prochaine semble menacer par la hausse de prix au niveau international des intrants agricoles notamment les engrais chimiques dont la Russie et l’Ukraine ont une grande part et constituent les premières sources d’importation de plusieurs pays de la région. SOURCE : FAO

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