La lettre circulaire de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), datée du 14 août, sonne comme un aveu d’impuissance. Face à une crise de liquidité qui paralyse le système financier national, l’institution monétaire admet, entre les lignes, l’absence de réponse immédiate.
Plutôt que de proposer des mesures urgentes pour soulager les citoyens et les opérateurs économiques, la BCRG convoque les établissements bancaires à une réunion prévue ce mardi 19 août. Objectif : « échanger sur cette crise de cash et sur les pistes de sa résolution à court et long terme ». Une formulation floue qui révèle surtout l’improvisation avec laquelle la crise est, jusqu’ici, gérée.
Pendant que les autorités cherchent encore des solutions autour de la table, la population paie le prix fort. Les files d’attente s’allongent devant les guichets bancaires, les retraits sont plafonnés voire suspendus, et le marché parallèle du change prospère dans un climat d’incertitude. Cambistes et spéculateurs imposent leurs règles, profitant du vide laissé par un système bancaire en panne de liquidité.
Cette pénurie de cash, inédite par son ampleur, s’ajoute à un contexte économique déjà tendu : inflation galopante, ralentissement de l’activité commerciale, défiance croissante envers les institutions financières. À cela s’ajoute le silence relatif des autorités, perçu comme un manque de transparence par une population en quête d’explications.
Au-delà de la crise financière, c’est la crédibilité même de l’État qui se joue. À défaut d’une réponse rapide et structurée, la situation pourrait dégénérer en une crise de confiance durable entre citoyens, banques commerciales et institutions publiques. Soda SALL
