avril 15, 2025
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Sport

ENTRE RENOVATIONS ET MANQUE D’ENTRETIENDES INFRASTRUCTURES SPORTIVES : Le drôle modèle sénégalais 

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Après plusieurs reports, le lancement des travaux de rénovation du stade Léopold Sédar Senghor et de trois autres stades régionaux est effectif depuis mardi dans une ambiance aux allures de meeting politique. Encore de fortes sommes d’argent (40 milliards de F CFA) pour que le grand stade de Dakar, Ely Manel Fall de Diourbel, Lamine Guèye de Kaolack et Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor fassent peau neuve. Du déjà-vu. Les mêmes causes produiront probablement les mêmes effets.  

Pour le lancement des travaux de rénovation, le ministère des sports n’a pas lésiné sur les moyens pour se faire voir et entendre. L’esplanade du stade du père Léo a refusé du monde dans l’après-midi du mardi à l’occasion du démarrage officiel des travaux confié à China Architecture Design & Reserch Group Co. Ltd. Ce relookage concerne également les stadesAline Sitoé Diatta de Ziguinchor, Lamine Guèye de Kaolack et Ely Manel Fall de Diourbel avec un montant global estimé à plus de 40 milliards de Francs CFA dont 20 milliards pour le seul Léopold Sédar Senghor. Le monde sportif dans presque sa globalité s’est déplacé pour cette raison, sans oublier la mobilisation des deux célèbres comités de supporters (Allez-Casa et 12ème Gaindé) et de nombreux artistes pour assurer l’ambiance au grand bonheur du ministre des sport et non moins maire de Fatick et dont les militants n’hésitaient pas à scander le nom. C’était donc loin d’être seulement un événement pour les sportifs qui n’attendent sans doute que la remise en service de ces infrastructures alors que les travaux ont été annoncés depuis 2018. Combien de temps vont encore durer les travaux ? Quel sera la durée de vie de ces travaux ? Comment ces stades seront gérés? La surprise serait de voir le Sénégal changer de paradigme. 

Énième retouche

Il manque en effet, à la première nation africaine au classement FIFA depuis bientôt quatre ans, une vrai et bonne politique en matière d’infrastructures sportives. L’Etat continue d’injecter des milliards pour seulement faire du « taf yeunguel » (bricolage). Ce qui a failli couter très cher au football sénégalais il y a quelques mois derrière par ce que n’ayant pas de stade homologué pour accueillir ses rencontres internationales (A). Les Lions qui avaient pris leurs quartiers au Stade Lat-Dior de Thiès, suite à la fermeture du Stade Léopold Sédar Senghor n’avaient plus où donner de la tête. Ce stade, situé au cœur de la « capitale du Rail » qui était devenu l’antre des Lions a été déclaré inéligible pour recevoir les rencontres de l’équipe nationale en raison notamment de l’état piteux de la pelouse qui a souvent fait grincer des dents chez les joueurs et autres acteurs. C’est dire qu’après quatre années de travaux de rénovation, seul un soi-disant tunnel relooké, de nouveaux bancs de touches des grilles et zinc… ont été réalisés par la Société CSTP SA de MBAYE Faye qui a coûté au contribuable plus d’un milliard de nos francs.

Le stade Léopold Sédar Senghor, le seul à l’époque, capable en temps normal, d’accueillir le grand public était donc laissé à lui-même, dans une situation honteuse. Ce stade qui était encore beau à voir en 1992, lors de la seule CAN organisée au Sénégal avait pourtant déjà fait l’objet de plusieurs retouches à cout de fortes sommes d’argent. Cette fois encore, 20 milliards de F CFA vont être injectés pour des travaux, dont on ne sait pas, pour quelle duré de validité. Il en sera de même pour les stades régionaux  objet aussi de plusieurs rénovations. A Ziguinchor par exemple, la rénovation est devenue un refrain. Le stade mythique de la ville, Aline Sitoé Diatta, a plusieurs fois fait peau neuve. On se rappelle le 20 février 2015, quand le président Macky Sall, à l’occasion du conseil des ministres décentralisé, procédait à l’inauguré de ce stade réhabilité grâce à la coopération avec la République populaire de Chine elle-même. C’est aussi le cas d’autres stades à l’intérieur du pays(Caroline Faye de Mbour, Alboury Ndiaye de Louga…). Et  à Dakar avec le stade Ngalandou Diouf, Alassane Djigo, Amadou Barry… sans oublier Demba Diop, fermé depuis la tragédie de 2017 qui a causé la mort de huit supporters mbourois lors d’une finale de coupe de la ligue entre Stade de Mbour et US Ouakam qui est resté dans un état catastrophique malgré les série de travaux souvent initiés par l’Etat. Mise à la disposition de la FSF, ce stade au cœur de la capitale tarde encore à être refait. 

… Mêmes problèmes 

Avec le lancement de ces travaux, on continue de se venter des investissements fait dans le domaine du sport notamment dans le football. Or, la seule vraie réalisation pour le sport roi au régime actuel, c’est le Stade Abdoulaye Wade de Diamniadio et son annexe où il a fallu que le président Sall soit invité à suivre le premier match de l’équipe du Sénégal à la Coupe du Monde 2018 en Russie pour qu’il lui vienne l’idée de construire un stade à la dimension de celui du Spartak Moscou (théâtre du duel Sénégal – Pologne). Sans doute dopé par la victoire des Lions. Idem pour le Dakar Aréna (Basket) quin’était pas une réalisation planifiée d’avance. Il a fallu que les Lionnes amènent le trophée de l’Afrobasket féminin de Yaoundé pour que le chef de l’Etat, en accordant des primes à la bande à Aya Traoré, promette la construction d’un stade moderne de basket à Diamniadio, qui serait à la hauteur des performances des Lionnes et du basket sénégalais. Encore que ces investissements commencent déjà à subir le même sort queleurs aînés.

En effet, le Stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, inauguré en grand-pompe le 22 février dernier commence à perdre de son superbe. Construit à coût de milliards (155 milliards environ) permettant au Sénégal de se doter d’un stade digne de son rang, il pourrait bientôt subir le même sort que Léopold Sédar Senghor, Demba Diop, Lat Dior… si les responsables ne revoient pas leur copie en matière de gestion et de maintenance. En moins de quatre mois, la pelouse dite de dernière génération commence à se dégrader, les tribunes dans un état lamentable, sans oublier les défaillances électriques notées lors du match contre le Bénin le 4 juin dernier. L’état actuel du Stade Abdoulaye Wade, pourtant considéré comme une merveille, vient encore confirmer, que le Sénégal n’est pas prêt à changer de paradigme en matière de gestion et d’entretien de ses infrastructures sportives. Et ces nouveaux investissements pour rendre une nouvelle fois en bon état Léopold Senghor, Lamine Gueye, Ely Manel Fall et Aline Sitoé Diatta seront tout simplement vins si on ne parvient pas à se départir de ce péché mignon : garder ces stades intacts et éviter qu’il ne devienne obsolète au bout de quelques temps.

Jacques Victor GOMIS

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