A l’absence d’Ismail Jakobs, El Hadji Malick Diouf a eu le temps de s’exprimer sous le maillot national, en tant que titulaire. Ses prestations contre le Burkina Faso et le Burundi lors des deux dernières journées des éliminatoires de la CAN 2025 sont-elles suffisantes pour prétendre à s’installer comme titulaire dans le couloir gauche de la défense ? La question est posée à deux techniciens chevronnés.
Victime de blessure au tendon d’Achille à quelques encablures du début du dernier rassemblement des Lions, Ismail Jakobs a été contraint de déclarer forfait pour les deux dernières journées des éliminatoires de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) 2025 contre respectivement le Burkina Faso et le Burundi. Pape Thiaw a dû faire avec El Hadj Malick Diouf qui a fêté ses premières titularisations à l’occasion. Deux matchs pleins qui ont permis aux observateurs et autres techniciens, de mieux juger le jeune défenseur de Slavia Prague.
Face aux Etalons du Burkina Faso, pour ce qui était le choc au sommet du groupe, Diouf, aligné en tant que latéral gauche, a été actif sur le plan offensif, mais pêchait un peu dans les centres. Défensivement, il a rencontré quelques difficultés face à Issa Kaboré bien qu’il ait remporté plusieurs duels. Bref, un El Hadji Malick Diouf au petit trop. Par contre, face au Burundi, adversaire moins prestigieux, le natif de Ziguinchor a été beaucoup plus clinique et à l’origine de plusieurs situations dans la surface burundaise. Contrairement au match contre le Burkina, cette fois, Diouf n’a pas connu de difficultés majeures face aux rares montées d’Akbar Muderi et Bienvenue Kanakimina. Il a donc fait un match sérieux, en raison peut-être de la faible adversité. A l différence de certains jeunes nouvellement appelés, El Malick Diouf a eu du temps de jeu pour montrer de quoi il est capable. Représente-il, à ce point, une option crédible pour la place de titulaire au poste de latéral gauche ? Pour l’heure, le statut de doublure semble encore plus adéquat pour l’ancien pensionnaire de l’Académie Mawade Wade.
« Je pense qu’Ismail Jakobs est un peu un cran au-dessus. Défensivement et même offensivement, c’est un garçon qui peut, dans le futur, beaucoup apporter. Mais là, il peut être une doublure de Jakobs. Mais pour moi, Jakobs est encore un peu plus affuté » estime, sans hésiter, l’ancien latéral gauche de l’équipe nationale du Sénégal, Alioune Soumaré. L’ancien capitaine de la Jeanne d’Arc de Dakar en veut pour preuve, les quelques déchets du jeune Diouf, décelés lors de ces deux titularisations. « Il a beaucoup de déchets dans les centres. Défensivement aussi, ça traine parfois. Je pense qu’il a encore du chemin à faire. Il n’a pas encore joué de match référence avec un adversaire de très haut niveau voir du top 4 africain », ajoute l’ancien international.
Pour sa part, El Hadj Alioune Cissé, entraineur-formateur, trouve en El Diouf, un profil différent de celui de Jakobs. « Ils ont deux profils différents : Jakobs est un peu dure sur l’homme, Diouf lui, peut se projeter très vite devant, mais il a aussi un bon repli défensif. Il ne fait pas de tacle et essaie d’anticiper. Il va continuer à progresser. Il discute beaucoup avec Sadio Mané qui l’incite à faire comme Saliou Cissé en apportant un offensivement en faisant beaucoup de dédoublements » pense le technicien sénégalais. Avant d’admettre que Diouf (20 ans), « doit encore travailler pour arriver au top niveau bien qu’il a les qualités pour ».
A en croire ces deux voix autorisées, El Hadj Malick Diouf est bien une option sûre pour suppléer au titulaire au poste, Ismail Jakobs. Mais comme rien n’est jamais figé et que les choses peuvent aussi aller très vite dans le football, Diouf, avec ses qualités et son insouciance, a vraiment du temps pour bousculer la hiérarchie.
Jacques Victor GOMIS