Dans l’affaire Pape Alé Niang, Mary LAWLOR, la rapporteuse spéciale des nations unies sur les droits de l’Homme a réagi à travers un tweet datant du 4 Janvier. Sans aucune forme de délicatesse, elle s’exprimait en ces termes :
« Je reçois des informations très inquiétantes sur la détérioration de la santé du défenseur des droits humains et journaliste Pape Alé Niang au Sénégal et actuellement en grève de la faim. Je demande sa libération immédiate et l’accès aux soins médicaux »
Après la répartie qui lui a été adressée par le ministère sénégalais des affaires étrangères, Mary Lawlor revient à la charge, cette fois-ci avec plus de modération, elle s’exprimait ainsi : « J’ai été informée que sa santé déclinait rapidement et j’espère qu’il reçoit tous les soins nécessaires. Bien que je respecte bien sûr l’indépendance du pouvoir judiciaire, je suis préoccupée par le fait qu’il SEMBLE avoir été détenu pour avoir exercé des droits protégés par la Déclaration des Droits de l’Homme.
Du premier tweet, je tiens à dénoncer le sentiment de mépris que cette irlandaise a affiché à l’endroit du Sénégal un Etat souverain. Par cette attitude elle a piétiné sans aucune raison valable la souveraineté du Sénégal. C’est cette attitude paternaliste qui est à déplorer. En dehors sa bourde, je dirai qu’elle fait preuve de naïveté en se laissant induire en erreur par « ses informateurs » dont le camp est bien connu. Il est clair qu’elle ne détient pas tous les éléments de l’affaire, la preuve, elle présente Pape Alé comme un défenseur des droits humains, étonnant non ?c’est du nouveau !
Qui est Mary Lawlor ? Elle a eu un parcours riche certes sur lequel nous n’allons pas revenir, mais je retiens surtout son passage à la tête de la succursale irlandaise d’Amnesty international de 1988 à 2000, d’où les liens avec les prétendus défenseurs des droits humains comme Seydi Gassamadirecteur d’Amnesty international section Sénégal. A-t-elle été mal informée par ces politiques déguisés en défenseurs des droits humains ? Certainement, mais ce facteur n’excuse en rien sa maladresse. Pour un fonctionnaire de son rang, il est inconcevable de s’en tenir à une seule version, surtout la version d’individus partisans.
Dans le deuxième tweet, elle emploie l’expression « je suis également préoccupée par le fait qu’il SEMBLE avoir été détenu pour avoir exercé des droits protégés par la DDH », là, elle n’est plus dans l’affirmatif mais plutôt dans une éventualité.
Je rappelle que Mary Lawlor est une habituée des faits. Elle a eu à prendre la défense de supposés militants des droits de l’Homme au Maroc dont Sultana Khaya qui étaient pourtant liés au Front POLISARIO, mouvement lié à l’assassinat de 11 membres des forces de sécurités marocaines et qui a pris les armes au milieu des années soixante-dix contre le Maroc. Sa malencontreuse intervention a d’ailleurs été vigoureusement dénoncée par Mr Omar Zniber l’ambassadeur du Maroc à Genève. Son manque d’objectivité a été démontré.
Nous devons nous interroger sur le rôle de ces organisations qui prétendent défendre les droits de l’Homme mais qui le font de manière sélective et qui s’appuient dans nos pays sur des représentants qui sont tout sauf neutres, qui s’enrichissent et vivent des tensions politiques dans leurs propres pays, tensions qu’ils alimentent eux-mêmes, Alioune Tine et SeydiGassama ne diront pas le contraire.
Revenant sur Mary Lawlor, je me demande si elle aurait défendu un concitoyen à elle qui avait de manière délibéré divulgué des dossiers secret défense ou en cours d’enquête, certainement pas. Des individus de son spécimen pensent avec conviction que les africains n’ont pas le droit de faire respecter leurs lois, des lois qui sont pourtant scrupuleusement respectées en occident, Comme si le respect de l’ordre et des lois n’étaient que l’apanage de certains peuples. Rappelons que Pape Alé a violé son contrôle judiciaire, et comment peut-on défendre un homme qui a sciemment décidé de transgresser la loi et de se livrer à une véritable provocation ? Pape Alé ne peut plus être considéré comme un journaliste mais un subversif qui a décidé de défier tout un Etat pour des intérêts inavoués. Nous savons tous que son attitude se justifie uniquement que par le goût du lucre.
A mon avis, l’Etat du Sénégal doit protester vigoureusement comme l’avait fait le Maroc, histoire de montrer que nous avons notre dignité, que nous avons nos lois, que nous sommes souverains et que nous n’avons d’ordres à recevoir de qui que ce soit, surtout moins d’une simple rapporteuse des Nations unies qui ne sait même pas quelles sont les limites de son mandat. Je me demande si nous avons même eu raisons d’adhérer à ces organisations qui en réalité n’ont fait que nous persécuter. Si nous prenons l’exemple du TPI, elle n’a ciblé que certains crimes, comble de l’ironie, ce tribunal était dirigé par Fatou Bensouda qui fut ministre de la justice de Yaya Jammeh, je dis bien ministre de la justice de Yaya Jammeh qui n’a jamais respecté les droits de l’homme. Fatou était-elle la mieux indiquée pour diriger ce tribunal ?
Une fois de plus, je plaide pour une protestation énergique contre les propos de Mary Lawlor.
PAR BAH DIAKHATE
