Quelques jours après la fin de l’aventure au Qatar, les dirigeants du FSF et le staff technique devraient se pencher directement sur les manques de cette sélection pour franchir ce cap et devenir une équipe capable de rivaliser avec les meilleures nations du monde. Affirmer une identité de jeu, densifier son staff technique, défier les meilleures sélections du monde en amical …
L’avenir se prépare maintenant. Après l’élimination du Sénégal en huitièmes de finale de la coupe du monde, le bilan devrait être tiré mais surtout pointer du doigt les axes de progression des Lions, du staff technique et de l’équipe fédérale.
Développer une identité de jeu et étoffer le staff technique
Durant ce mondial, Aliou Cissé a montré ses qualités de meneurs d’hommes mais aussi ses limites sur le plan tactique. Et si le Sénégal veut passer le cap d’ici les prochaines échéances, des décisions doivent être prises. Sauf surprise, le sélectionneur devrait continuer d’être sur le banc des Lions en vue de la CAN qui sera disputera au mois de janvier 2024. A l’image du Maroc qui vient d’éliminer l’Espagne, le Sénégal doit imprimer une identité de jeu claire et cohérente. A force de s’adapter aux adversaires et de changer constamment d’équipes, on risque de se perdre. Dans cette équipe sénégalaise, difficile de lire le jeu. Jeu de possession ? Attaque rapide ? Bloc bas ? Impossible d’être comme un caméléon dans le très haut niveau. Avoir son propre style et disposer des joueurs pour mettre en marche la machine. A la tête de la sélection depuis maintenant sept années et un contrat de deux ans a été signé avant de s’envoler au Qatar, Aliou Cissé souffre pour peindre cette équipe de manière descriptible. A l’heure où le Sénégal s’avance comme le champion d’Afrique et veut être une équipe ambitieuse au niveau mondial, c’est une priorité de se pencher sur cette question du style de jeu. De plus, le renforcement du staff technique est nécessaire et demeure même une urgence capitale. La faiblesse dans les coups pieds arrêtés offensifs n’est plus un secret. Si on fait le ratio entre les situations et les buts, c’est d’une faiblesse sans nom. Est-ce un problème de tireurs ou un problème de timing ? Ce qu’on sait c’est que le staff technique doit se moderniser en ce sens avec la venue d’un spécialiste des coups pieds arrêtés comme cela se fait dans les meilleures équipes. Les matchs se jouent sur des détails et les combinaisons pour déjouer la défense adverse est une arme redoutable pour mettre plus de chance de son côté. Pour confirmer l’urgence d’un spécialiste de coups pieds arrêtés, défensivement, les Lions ont montré une grande fébrilité dans ce secteur. Le besoin de renforcer le staff technique permettra à Aliou Cisséd’avoir plus de bagages en vue de rendre l’équipe meilleure.
Savoir se mesurer aux meilleurs
Au niveau de la Fédération Sénégalaise de Football, leur responsabilité dans ce mondial est à interpeller. Si on voit de plus près, le Sénégal s’est incliné deux fois et c’est face au top 10 mondial. Au classement de la FIFA, les Pays-Bas sont à la 8e place et l’Angleterre à la 5e. La manière dont les Lions ont explosé en plein match sans pouvoir gérer les temps faibles est le résultat d’absence de match d’entrainement face à des équipes de ce niveau. « L’Angleterre a prouvé qu’ils étaient 5e au niveau mondial » disait Aliou Cissé à la fin du match. Pourquoi sur les deux matchs amicaux des Lions pour la préparation de la Coupe du monde, il n’y existe aucune nation européenne ? Pourquoi se limiter à jouer contre la Bolivie et l’Iran ? Pourquoi quand la Tunisie se prépare en faisant face au Brésil, le Sénégal choisit des équipes plus faibles que les Lions ? Tant de questions qui méritent réflexion. Se frotter aux meilleures nations du monde est la meilleure manière pour progresser. Ces matchs de très haut niveau face aux meilleurs joueurs du monde qui créent les équations les plus compliquées sur un terrain grâce à leur intelligence supérieure à la moyenne permettra aux joueurs de se familiariser avec l’excellence, pareil pour le sélectionneur. C’est un cap que l’équipe d’Augustin Senghor doit franchir pour aider la sélection à avoir les armes de viser plus haut.
El Hadji Malick SARR
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