juillet 25, 2025
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GUEST ÉDITORIAL : Sonatel : ce qui se joue, ce n’est pas un fauteuil — c’est notre souveraineté. (Par Karim Hakim FAYE)

Ce qui se joue aujourd’hui autour de Sonatel dépasse de loin un simple changement de Directeur général. C’est une bataille pour savoir qui contrôle nos infrastructures stratégiques et qui récolte la valeur créée par des Sénégalais et des Africains — pour des Sénégalais et des Africains.

Depuis plusieurs semaines, une rumeur savamment entretenue veut faire croire que le départ de l’actuel DG serait déjà acté. Pourtant, aucun acte officiel n’a été pris, ni par le Conseil d’administration, ni par l’État du Sénégal, qui conserve pourtant un droit de regard stratégique. Alors pourquoi semer le doute ? Parce qu’un dirigeant jugé trop patriote, trop indépendant, trop loyal envers l’intérêt national dérange ceux qui préfèrent rester les relais dociles d’intérêts extérieurs, quitte à employer des méthodes douteuses.

Il faut avoir le courage de dire la vérité : quand un Sénégalais ose défendre l’intérêt national, certains « bras armés » locaux se précipitent pour le discréditer, l’isoler, le présenter comme un obstacle à « l’harmonie » — entendez par là le népotisme et les petits arrangements qui garantissent à quelques-uns leurs privilèges chez Sonatel comme chez Orange. Comme si, à chaque fois, il fallait s’incliner devant l’arrogance d’anciens dirigeants reconvertis en agents fidèles des intérêts français, tout en s’assurant de transmettre ce pouvoir à leurs héritiers.

Ils ont besoin de profils dirigeants qui pérennisent leurs acquis et leurs pratiques, souvent au détriment de l’intérêt national. Et chacun peut juger de leurs méthodes.

Oui, on lui prête aujourd’hui tous les défauts. Mais ses résultats parlent pour lui : une croissance continue malgré les crises, des emplois préservés, des réalisations concrètes pour les populations. Sonatel rayonne au-delà de nos frontières grâce à ses équipes compétentes, pas grâce à une étiquette importée. Bien plus qu’un simple opérateur, Sonatel et ses femmes et hommes ont toujours su investir dans l’éducation, la santé, l’autonomisation des femmes et l’entrepreneuriat — bien au-delà de leur mission première.

Prétendre que Sonatel ne tiendrait pas sans Orange est un mensonge. Au Mali, Orange s’appelait Ikatel, comme Alizé au Sénégal. Ce sont nos ingénieurs, nos techniciens, nos cadres africains qui ont bâti un champion régional. Et demain, si l’intérêt du Sénégal l’exige, ils saurons rebâtir sous une autre bannière. La preuve : récemment, les autorités béninoises ont préféré confier à Sonatel — et non à la France — la relance de leur opérateur public. Et le travail a été fait, sans dépendre des ressources françaises. Non, ils ne nous sont pas indispensables.

Ce débat n’est pas un simple jeu de chaises musicales. Il pose une question plus grave : allons-nous continuer à laisser Paris et Orange décider à notre place ? Allons-nous rester spectateurs pendant que des relais locaux devenus défenseurs zélés des intérêts français via Orange et OMEA, verrouillent le système pour eux-mêmes et leurs descendants ? Avec quelles méthodes ? À chacun d’en juger.

Nous interpellons ici nos autorités, nos élus, nos syndicats et chaque citoyen :
Exigeons que les conseils d’administration se tiennent en Afrique.
Exigeons que les décisions stratégiques se prennent ici, pour nous, par nous.
Exigeons que ceux qui complotent pour brader notre souveraineté soient identifiés et écartés, car l’heure est venue : Jub, Jubbeul, Jubbanti.

L’Etat doit prouver qu’il est capable de défendre l’intérêt national, sans jamais plier devant les injonctions de Paris et d’Orange.

Sonatel est bien plus qu’un opérateur : c’est la colonne vertébrale numérique de notre pays, le symbole de notre capacité à bâtir une économie numérique forte, par des Africains, pour des Africains. Ce combat dépasse un homme, un poste ou un logo : il engage notre liberté de décider, demain, de notre avenir technologique, économique et social — sans tutelle déguisée.

Protégeons Sonatel. Protégeons notre souveraineté. Défendons notre honneur. Refusons la manipulation.

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