Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, va présider ce jeudi 29 décembre 2022, à Tambacounda, la huitième édition de la journée nationale de l’Elevage, axée, cette année, sur le thème : « Modernisation et intensification des systèmes d’élevage pour une compétitivité des chaînes de valeurs animales et la souveraineté alimentaire». Les associations des éleveurs se sont fortement mobilisées.
Il s’agit là, d’une étape importante de la visite de cinq (05) du Chef de l’Etat dans la région de Tambacounda. D’ailleurs, c’est à ce titre, qu’en Conseil des Ministres de hier mercredi 28 décembre 2022, le Président de la République s’est félicité de la place réservée au secteur de l’élevage dans la politique nationale de souveraineté alimentaire. Il a aussi parlé de l’adoption, à la veille de la journée dédiée au secteur, du projet de Code Pastoral qui constitue une innovation majeure pour l’optimisation du potentiel national.
Il est important de rappeler, «qu’instituée par décret n°2014-164 du 17 février 2014, la journée nationale de l’élevage constitue un moment fort de réflexion et d’échanges sur les problématiques du développement du secteur et de sa contribution à l’économie nationale. Ce qui en fait une activité phare dans l’agenda de notre Nation, qui mobilise chaque année, dans un élan unitaire, tous les acteurs des différentes chaînes de valeur de l’élevage » a indiqué le document de presse de la présidence.
Il ajoute que «l’élevage est l’un des piliers de l’économie sénégalaise. Le secteur représente environ 4% du PIB national et génère 28% de la valeur ajoutée de l’agriculture. Au moins 550 000 ménages sénégalais pratiquent l’élevage comme activité. Et il assure les moyens d’existence de 30% des ménages en milieu rural. Ce qui en fait un levier déterminant dans le combat pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».
Par ailleurs, en 2020, «malgré les effets négatifs de la covid-19 sur pratiquement tous les secteurs de l’économie, l’élevage a affiché des performances spectaculaires. Il a contribué à hauteur de 20,7% à la valeur ajoutée du secteur primaire et 3,5% au PIB national. Des résultats qui illustrent à suffisance le fort potentiel du secteur, riche d’un cheptel estimé à plus de 3,5 millions de bovins, 13 millions de petits ruminants, 950 000 équidés, 400 000 porcs, plus de 50 millions de volailles pour l’aviculture rurale et moderne, ainsi que d’importantes ressources naturelles ».
En plus, depuis 2012, «l’Etat du Sénégal a déployé des moyens considérables pour développer le secteur de l’élevage, comme l’atteste le volume des ressources publiques qui a été triplé entre 2012 et 2021, passant de 8,891 milliards FCFA à 27,104 milliards FCFA ».
«Des performances encourageantes en termes de production Grâce aux importants investissements consentis, le secteur de l’élevage a enregistré des performances encourageantes au cours de cette dernière décennie. Des avancées significatives, perceptibles notamment à travers : v La production nationale de viande et d’abats : Sur la période 2012-2021, la production de viande et d’abats a augmenté en moyenne de 11 978 tonnes par an, passant de 189 729 tonnes à 297 528 tonnes, soit un croît annuel moyen de 5% » a rappelé le document de presse.
Il a été rappelé que «la filière avicole reste sur les bons résultats qu’elle enregistre sur la décennie devenant même la première contributrice dans la production nationale de viande et d’abats depuis 2015 ». Ainsi, «la production de lait, qui était de 202 millions de litres en 2012, a fortement progressé, atteignant 280,8 millions de litres en 2021. Une augmentation portée principalement par les élevages de vaches métisses et de races pures exotiques »
Ensuite, « la production nationale d’œufs de consommation a augmenté en moyenne de 11% sur la période allant de 2012 à 2021, soit un croît annuel moyen de 84 millions d’unités. De 548 millions d’unités, la production est passée à 1300 unités en 2021, soit pratiquement le triple en une décennie ». Il faut aussi noter l’importation d’animaux à haut potentiel laitier : 1 077 génisses en 2017, 1 000 génisses en 2019 et 1 242 en 2021 pour une production additionnelle de lait de 14 512 365 litres et 3 094 veaux/velles à haut potentiel obtenus.
Il y a également 36 centres de collecte installés et 50 centres de collecte réhabilités ; 100 laiteries construites/réhabilités. Sur le plan matériel, on peut relever le renforcement en équipement de exploitations et unités laitières avec 120 Tanks à lait électriques, 100 Tanks à lait solaires, 200 Pasteurisateurs, 150 Trayeuses mobiles, 25 Lactoducs, 460 Bidons à lait inox 20 litres, 35 Tracteurs, 25 Remorques, 20 Motoculteurs équipés, 10 Faucheuses à disques, 15 Presses bottes, 20 Andaineuses, 10 Ensileuses 2 rangs, 80 Broyeurs, 80 Hache-paille, 3 Pivots et 50 Pulvérisateurs à dos.
En terme de formations, 8 300 femmes ont été formées pour la fabrication de fromage ; 218 femmes en fabrication de yaourt, et aux Bonnes Pratiques d’Hygiène et de Qualité ; 425 producteurs en production laitière (santé, alimentation, reproduction des vaches laitières) et 50 femmes en gestion des entreprises laitières de des laiteries.
Le Gouvernement avait aussi pris la décision de mise en place du CIMEL NIAKHAR en 2014 avec une ferme intention d’atteindre l’autosuffisance en moutons à travers le PRONAM et I’MAM en 2015.
L’exonération de la TVA sur lait pasteurisé en 2016, l’allocation de 500 millions aux mutuelles d’épargne et de crédit et la mise en place comités régionaux lutte contre vol de bétail en 2017 ; la validation du Plan national stratégique pour la lutte contre la PPR en 2018 ; la décision de porter au rang de priorité les cultures fourragères en 2019 à travers la mise en place du projet développement cultures fourragères avec le sites pilotes de Gnithe, Nguekokh et Lour Escale ; la décision de porter à 50% la subvention de l’Etat à l’importation de génisses gestantes à Dahra Jolof en 2021 font partie des décisions importantes pour soutenir le secteur.
Parmi les réalisations en termes de vaccination, on peut rappeler la peste de petits ruminants : de 1 586 203 de têtes vaccinées en 2012 à 3 760 757 en 2022 ; la maladie de Newcastle : les effectifs de volaille vaccinés sont passés de 371 884 en 2012 à 755 258 têtes en 2022 ; la dermatose nodulaire contagieuse bovine : de 1 070 065 bovins vaccinés en 2012 à 1 845 606 en 2022 ; la péripneumonie contagieuse bovine : de 1 498 006 bovins vaccinés en 2012 à 1 700 708 bovins en 2022.
Ensuite, depuis 2012, 208 parcs à vaccination ont été réalisés et 90 ont été initiés par le PCAE. Ces infrastructures sont toutes conçues de façon mixte pour prendre en charge la contention des bovins et des petits ruminants et avec en sus des quais d’embarquement pour certains d’entre eux. En outre, un lyophilisateur a été acquis pour augmenter cinq fois la capacité de production vaccins l’ISRA. Pour améliorer l’accès à un service de proximité en santé animale, la mise en place de 17 cabinets vétérinaires privés a été facilitée. Des efforts importants pour renforcer la résilience des exploitations d’élevage.
Pour appuyer les exploitations d’élevage durement touchées par la Covid-19, l’Etat du Sénégal a mis à leur disposition 22 672 tonnes d’aliments de bétail et de volaille. En outre 3 000 ménages éleveurs ont reçu un montant de 50 000 chacun par cash transfert. Quant au mécanisme d’auto approvisionnement en aliment de bétail, pour l’année 2022, dans un contexte de cherté de l’aliment, il a permis aux éleveurs d’acquérir 4 390 tonnes d’aliment de bétail vendu au prix coûtant. Le montant actuellement disponible dans les comptes des 45 départements au 17 octobre 2022 est de 3 176 686 502 FCFA.
Des infrastructures structurantes pour booster la production animale ont été édifiées notamment 71 forages construites ou réhabilités ; le balisage de 581,3 km d’axes de transhumance dans les départements de Koumpentoum, de Koungheul, de Podor, de Diourbel et de Gabou ; la mise en défens et pépinières communautaires : 673 ha clôturés, 23 sites de pépinières clôturées, 27 937 plants produits et 40 000 plants ; 43 magasins de stockage d’aliments de bétail mis en place. Réhabilitation du Ranch de Dolly, la construction d’un mur de 120 kilomètres de long, d’un coût global de 6,5 milliards de FCFA, pour sécuriser les 87 500 hectares du Ranch ; la construction d’un bâtiment pour le logement du gardien au niveau de chacune des 14 portes qui donnent accès aux différentes communes ceinturant le Ranch. Il y a aussi la réhabilitation de neuf bâtiments à usage de bureaux et de logements pour le personnel technique chargé de la gestion.
Une Brigade de gendarmerie et une brigade des Eaux et Forêts ont été installée sur place. Par ailleurs, trois pistes de production d’une longueur totale de 200 km ont été réalisées pour désenclaver le Ranch : Linguère-Thièl-Dolly-Guerlé(vers Touba) et Dahra Djolof- Thiel. Il a été rappelé la construction d’un forage d’un débit de 230 m3/heure, doté d’un château d’eau d’une capacité de 1000m3 par le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC). Des réformes structurantes pour sécuriser les ressources pastorales Conformément aux engagements contenus dans la Loi n° 2004-16 du 4 juin 2004 portant Loi d’Orientation Agro-sylvo-pastorale (LOASP), le MEPA a élaboré, suivant un processus participatif et inclusif, le Code pastoral dont l’objectif est de sécuriser les ressources pastorales.
Le projet de Code a été validé par l’Assemblée générale de la Cour suprême et sera incessamment soumis en Conseil des Ministres pour examen et adoption. Suite à cela, l’Assemblée nationale sera saisie pour adoption et vote dudit Code. Vivier de notre élevage, le système pastoral fait l’objet d’une attention encore plus soutenue à travers notamment , la mise en œuvre, à partir de l’année 2022, de la seconde phase du Projet régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel, financée avec l’appui de la Banque mondiale pour une enveloppe de 25 milliards de FCFA sur une durée de six ans ; la poursuite des activités du Projet de Développement durable des Exploitations pastorales au Sahel, soutenu par la BID, pour un budget de 15 milliards de FCFA. L’objectif est de contribuer à la réduction de la pauvreté et au renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations pastorales. Soda SALL