Le Conseil d’administration du FMI vient d’achever le cinquième examen au titre de l’instrument de coordination des politiques, le deuxième examen au titre de la facilité de crédit en attente, l’accord de confirmation, ainsi que la demande d’augmentation pour le Sénégal. D’importantes mesures ont été prises. Toutefois, le Fmi insiste sur l’urgence de lever la subvention des prix de l’énergie.
«La guerre en Ukraine et les sanctions commerciales contre le Mali ont des retombées importantes sur le Sénégal » a indiqué le Fmi dans son communiqué.
Il a souligné que «les autorités prennent des mesures temporaires et ciblées pour soutenir les plus vulnérables et stabiliser les prix des denrées alimentaires, tout en préservant la viabilité de la dette ».
Ainsi, «la reconstruction des réserves est essentielle par une mise en œuvre accélérée de la stratégie de mobilisation des recettes intérieures, une gestion prudente de la dette et une amélioration de l’efficacité des dépenses, notamment en supprimant progressivement les subventions et en réduisant le recours à l’approvisionnement à source unique ».
Le communiqué a noté qu’aujourd’hui, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) «a achevé le cinquième examen au titre de l’instrument de coordination des politiques (ICP) et le deuxième examen au titre de l’accord de confirmation (ASB) et de l’arrangement au titre de la facilité de crédit en attente (CSAH). L’achèvement des examens permet le déblocage immédiat d’environ 215,78 millions de dollars EU (161,82 millions de DTS) au Sénégal ».
Ensuite, le Conseil a également approuvé «une augmentation de l’accès et une renonciation au non-respect du critère de performance, ainsi que la modification d’un critère de performance et d’objectifs quantitatifs ».
«En conséquence, l’accès total dans le cadre des accords mixtes SBA/SCF à 18 mois approuvés en juin 2021 ( voir le communiqué de presse n° 21/159) a été augmenté d’environ 172,6 millions de dollars américains (129,44 millions de dts) ( d’environ 650 millions de dollars américains (453 millions de dts) au moment de l’approbation, à environ 776,67 millions de dollars américains (582,44 millions de dts) (582,44 millions de dts) au moment de l’approbation » note le communiqué du Fmi.
Il a souligné que «la flambée mondiale des prix mondiaux des carburants et des denrées alimentaires, aggravée par la guerre en Ukraine et, dans une moindre mesure, le gel du commerce avec le Mali en raison des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), perturbent la reprise post-pandémique et exacerbent les compromis politiques difficiles ». «En conséquence, ajoute-t-il «la croissance cette année a été révisée à la baisse à environ 5%, alors que l’inflation devrait atteindre 5,5%, tirée par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ».
Selon le Fmi, «les autorités ont adopté un budget supplémentaire en mai 2022 pour accueillir les mesures temporaires et ciblées visant à soutenir les plus vulnérables et à stabiliser les prix des denrées alimentaires consommées par les ménages à revenu faible et intermédiaire, tout en préservant la viabilité de la dette. Les nouvelles dépenses incorporées dans le budget supplémentaire porteront le déficit budgétaire cette année à 6,2 % du PIB, contre 4,8 % du PIB dans le budget initial. La dette publique devrait atteindre 75 % du PIB en 2022 ».
Par ailleurs, «malgré ces défis, les perspectives indiquent une activité économique robuste à moyen terme, à condition que des politiques appropriées soient mises en œuvre. Cependant, ces perspectives sont sujettes à une incertitude importante et les risques sont à la baisse ».
Le Fmi rappelle «qu’il s’agit notamment d’une guerre prolongée en Ukraine, d’un gel prolongé du commerce avec le Mali, d’une flambée de la pandémie de COVID-19, d’une détérioration de la situation sécuritaire régionale, de la hausse des demandes sociales, d’un resserrement sévère des conditions financières extérieures et de l’impact possible de conditions climatiques défavorables ».
À l’issue des discussions du Conseil d’administration, M. Kenji Okamura, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :
« Le rendement dans le cadre du programme a été globalement satisfaisant malgré un environnement difficile. L’économie sénégalaise est entrée en 2022 avec une forte dynamique de croissance, mais les retombées de la guerre en Ukraine entravent ce rebond » dit-il.
Il soutient que «la reprise post-pandémique est maintenant confrontée à des vents contraires dus à la flambée des prix mondiaux du carburant et des denrées alimentaires et à un environnement extérieur de plus en plus difficile. Les perspectives de croissance à court terme se sont affaiblies, des pressions inflationnistes sont apparues et les besoins de financement budgétaire et extérieur se sont accrus ».
Selon Kenji Okamura, «la réponse de la politique budgétaire des autorités à ces défis soutient de manière appropriée les ménages vulnérables par des mesures temporaires et ciblées ainsi que par un allégement du déficit budgétaire. La réduction des vulnérabilités à la dette, qui n’a cessé de croître au cours de la dernière décennie, nécessitera une mise en œuvre inébranlable de la stratégie d’assainissement budgétaire à moyen terme, ancrée dans la réalisation d’un déficit budgétaire de 3 % du PIB d’ici 2024 ».
A en croire Monsieur Kenji toujours «la résilience budgétaire et extérieure devra être encore renforcée par une mise en œuvre accélérée de la stratégie de mobilisation des recettes intérieures, une gestion prudente de la dette et une amélioration de l’efficacité des dépenses, notamment en réduisant le recours à l’approvisionnement à source unique. La finalisation du cadre budgétaire pour la gestion des revenus pétroliers et gaziers et l’amélioration de l’environnement des affaires pour attirer les investissements privés et créer des emplois demeurent une priorité ».
« Bien que le système financier soit globalement sain, les vulnérabilités doivent être surveillées et les lacunes du cadre de LBC/FT doivent être traitées de toute urgence afin d’éviter d’éventuelles répercussions macroéconomiques et de réputation négatives. »termine-t-il.
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