Depuis plusieurs décennies, l’Afrique est minée par toutes formes d’insécurité engendrant une atmosphère délétère qui bouleverse les dynamiques socio-économiques de nombreux pays du continent. Les guerres au Kivu (Congo RDC), au Soudan, au Tigré (Ethiopie), en Somalie, en Libye, etc. en sont une parfaite illustration parmi tant d’autres. A cela, s’ajoute la montée en puissance du terrorisme qui touche de plein fouet le continent en général, notamment le Sahel où les terroristes dictent leur loi, par des attaques terroristes, avec des modes opératoires divers et variés. En effet, le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont pris en étau par des groupes terroristes qui fragilisent le tissu sécuritaire de toute la zone sahélienne, allant jusqu’à affecter d’autres pays voisins tels que le Bénin, le Togo, le Ghana, etc. Pourtant, ces trois premiers pays sont dirigés par des juntes qui se sont emparés du pouvoir par des armes, sous prétexte d’incapacité ou d’incompétence des régimes civils dans leurs politiques sécuritaires respectives. Qui plus est, les coups d’Etat perpétrés par ces militaires avaient bénéficié d’un fort soutien d’une grande partie de la population de ces pays, surtout les jeunes animés par un sentiment anti-français qu’ils incarnent à bien des égards. En clair, ces derniers accusent à tort ou à raison la France d’être à l’origine de cette insécurité grandissante et arrimée à la situation de pauvreté et sous-développement qui prévaut dans la plupart des pays africains.
De nombreuses initiatives de paix et de sécurité sont prises dans le cadre des politiques de l’Union Africaine (UA) et des communautés économiques régionales (CER), sur fond d’intégration régionale et sous-régionale, mais leur mise en œuvre souffre d’une incohérence stratégique ou d’un manque de volonté politique des Etats de l’Afrique. Par conséquent, le continent sombre dans une situation socio-économique qui n’est pas des meilleures. C’est à effet que la coopération économique, sécuritaire et stratégique entre l’Afrique et ses partenaires se présente, non seulement comme un moyen stratégique de promotion de la paix et de la sécurité, mais aussi et surtout comme une alternative efficace pour le développement des Etats du continent. Toutefois, la logique de cette coopération se trouve entravée par le sentiment anti-occidental, notamment anti-français, qui gagne du terrain en Afrique, de nos jours. D’ailleurs, lequel sentiment bouleverse les processus démocratiques de nombreux Etats africains. A preuve, il est à l’origine de la durée des transitions au Burkina Faso, au Mali et au Niger où les tenants des régimes anti-démocratiques de ces pays sont adulés par une grande partie des populations respectives de ces derniers, qui dénigrent la politique française dans le continent.
Souleymane BA
Spécialiste des relations internationales et stratégiques
Expert-consultant en analyse géopolitique et diplomatique
Directeur fondateur du cabinet Washington Consulting